la Gazette des Astrologues

n°184 - Février 2020

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Billet d’Humeur

Thérèse
LACAN-MERLIN

Un témoin de Jéhovah toulousain m’a adressé 3 pages denses condamnant l’astrologie le 1er janvier 2020. Je porte à votre connaissance un extrait de celles-ci en première partie, avant de m’exprimer sur l’un des thèmes abordés dans le pamphlet, en deuxième partie.


I - PARTIE DU TEXTE INTEGRAL ADRESSE PAR LE REPRESENTANT DES TEMOINS DE JEHOVAH INTITULE : « CONDAMNÉE PAR DIEU »

La Parole de Dieu et les principes qu’elle renferme condamnent l’astrologie. Dieu permit-il à son peuple de consulter les pronostiqueurs professionnels ? Nous lisons : “ Qu’on ne trouve chez toi personne (...) qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à (Jéhovah). ” — Deut. 18:10-12.

Pourquoi Dieu est-il si hostile à la prédiction d’événements par des méthodes telles que l’astrologie ? Parce que celui qui s’appuie sur elle n’a pas confiance en Dieu, qu’il ne se laisse pas guider par sa Parole inspirée, à propos de laquelle le psalmiste dit : “ Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. ” (Ps. 119:105). Par conséquent, la personne guidée par l’astrologie marche dans les ténèbres et fait le jeu du Diable et de ses démons, qui sont responsables des “oracles menteurs” et des “signes et prodiges mensongers”. (Ézéch. 13:6 ; II Thess. 2:9.) La Parole de Dieu prédit que dans ces “derniers jours” les hommes se laisseraient guider par les enseignements des démons plutôt que par la Bible : “ (La déclaration inspirée, NW), dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des (déclarations inspirées séductrices, NW) et à des doctrines de démons. ” — I Tim. 4:1.

Quand le Diable complota de faire mourir l’enfant Jésus à l’époque d’Hérode le Grand, de qui se servit-il ? Des astrologues. Oui, les prétendus hommes sages de l’Orient étaient des astrologues. La Bible dit : “ Des mages (astrologues, NW) d’Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer. Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et s’enquit soigneusement auprès d’eux depuis combien de temps l’étoile brillait. Puis il les envoya à Bethléhem, en disant : Allez, et prenez des informations exactes sur le petit enfant ; quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir. ” “ L’étoile qu’ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta. ” — Mat. 2:1, 2, 7-9.

Ce phénomène stellaire qui guida les astrologues ne venait pas de Dieu. Les astrologues étaient les instruments d’Hérode, lequel était résolu à faire mourir le nouveau-né ; c’est pourquoi il demanda aux astrologues de revenir pour le tenir au courant. Comment Jésus échappa-t-il à ce complot meurtrier ? Dieu intervint et avertit les astrologues de ne pas retourner vers Hérode (Mat. 2:12). L’étoile était d’origine démoniaque. C’était une lumière employée par le Diable pour guider les astrologues dans la machination qu’il avait ourdie pour situer le lieu où se trouvait Jésus afin qu’Hérode pût le faire mourir.

L’astrologie n’est pas de Dieu, mais elle est d’origine païenne. Elle a déçu ceux qui se reposaient le plus sur elle. Elle est condamnée par Dieu, et ceux qui se laissent guider par elle font le jeu des démons. Les chrétiens fuient toutes les influences des démons, ils n’étudient même pas les horoscopes par curiosité. “ Quelqu’un mettra-t-il du feu dans son sein, sans que ses vêtements s’enflamment ? ” (Prov. 6 27). L’astrologie n’est pas pour les chrétiens, car la Bible est leur guide.


II – LA SYMBOLIQUE DE L’ETOILE DE BETHLEEM DEVELOPPEE AU COURS DES SIECLES

La nature et l'origine de l'étoile de Bethléem sont un sujet de spéculation depuis des siècles, avec quatre hypothèses : un miracle divin, un événement astronomique réel, une interprétation astrologique ou une fable pieuse. Ces thèses contredisent l’idée d’un pouvoir maléfique censé attenter à la vie du Christ.

Miracle

L'étoile pourrait être un miracle, une lumière dans le ciel, visible uniquement par les Mages et qui se déplaçait devant eux pour les guider vers le lieu de naissance du Messie.

Dans l'Église orthodoxe, l'étoile de Bethléem est interprétée comme un miracle d'importance pédagogique et symbolique.

Dans le contexte des croyances religieuses, la proposition d'un miracle relatif à l'importance de l’événement pour les chrétiens peut s’expliquer par le fait que dans la Judée de l'époque, les miracles étaient légion : visites d'anges à Élisabeth, cousine de Marie et mère de Jean le baptiste, annonciation faite à Marie, conception immaculée de Marie. Ces évènements pouvaient témoigner d'une apparente intervention divine régulière auprès des hommes. Si l'on accepte cette hypothèse, il est inutile de se poser d’autres questions.

Événement astronomique

Les astronomes et certains chrétiens ont tenté d'associer l'étoile de Bethléem à un événement astronomique réel et donner ainsi une base rationnelle au récit de l’évangéliste Matthieu. Chaque proposition est, selon ses défenseurs, assez spectaculaire pour attirer l'attention des Mages et les convaincre d'aller en Judée. Des astronomes et divers chercheurs ont regardé la première décennie av. J.-C. dans l'espoir de trouver un événement assez spectaculaire pour être considéré comme l'étoile de Bethléem. Il y a deux types de phénomènes : ceux liés aux orbites périodiques des astres qui peuvent produire des juxtapositions apparentes, tel que l'arrivée d'une comète brillante ou un événement stellaire.

Le premier astronome à tenter une explication était Kepler. En 1614 il publia des travaux qui établissaient qu'en mars, octobre et décembre de l'année 7 av. J.-C., les planètes Jupiter et Saturne se trouvaient alignées vues de la Terre dans la constellation des Poissons.

Aujourd'hui on peut calculer avec une très grande précision les positions du soleil, de la lune, de toutes les planètes et des comètes périodiques dans le ciel pour un lieu spécifique à une date donnée. Par leur précision ces mêmes calculs servent souvent à réfuter les spéculations.

Un calcul précis montre que la séparation minimale de Jupiter et Saturne dans la conjonction signalée par Kepler était d'environ un degré, c'est-à-dire deux fois le diamètre de la lune. Cependant Les deux planètes ne pouvaient pas être confondues en une seule étoile comme dans le récit de Matthieu.

En 1973, un astronome américain né en 1910 a suggéré que les conjonctions de Jupiter et de Saturne, proposées par Kepler pouvaient être à l'origine de l'étoile. D’autres astronomes se sont ralliés à cette thèse.

Interprétation astrologique

L’écrivain et chercheur Michael Molnar avait utilisé ses connaissances d'astrologie ancienne dans l'étude historique des rois du Proche-Orient à l'époque romane. La proposition de Molnar avait été le sujet d'un colloque interdisciplinaire en 2014. Les Mages étaient des astrologues et leur outil de prédilection est l'horoscope. Un horoscope natal affirme la date, le pays, le caractère et le destin du nouveau-né et il est régal si l'enfant est destiné à être un roi.

L'idée de Molnar est, comme pour le calcul astronomique des planètes réelles, de calculer les configurations astrologiques et les horoscopes en fonction des interprétations de l'astrologie gréco-romaine pour l'époque en question et de voir s'il y avait des événements spectaculaires qui pouvaient correspondre à l'étoile de Bethléem. Il a trouvé une configuration planétaire très rare, qui n'avait rien de spectaculaire comme phénomène céleste, mais qui recélait une interprétation astrologique de la première importance : un horoscope régal décrivant la naissance d'un grand roi en Judée le 17 avril 6 av. J.-C.

Selon Molnar, le texte de Matthieu contient plusieurs termes techniques utilisés dans l'astrologie gréco-romaine : « Nous avons vu son étoile en Orient » « elle s'arrêta. » termes utilisés pour le lever et le moment où le mouvement d'une planète relatif à la Terre change de direction (mouvement rétrograde).

Dans l'astrologie gréco-romaine, Jupiter est l'étoile des rois et dans l'astrologie juive, Saturne l'étoile du Messie. Les douze signes du zodiaque symbolisent les douze tribus d'Israël ainsi que leurs pays. Au premier siècle av. J.-C. la Palestine et la Judée sont associées avec la constellation du Bélier. Selon Molnar, il est peut-être significatif de noter la quantité de pièces de monnaie avec l’effigie d’un bélier regardant une étoile. D’autres autorités attribuent la présence de la constellation Bélier sur des pièces d’argent lors de la fondation de la ville d'Antioche remontant à l’an 300 av. JC

Dans la configuration du 17 avril an 6 av. J.-C. décrite par Molnar, les planètes levées sont : Vénus, dans la constellation des Poissons ; Jupiter, Saturne suivis de la Lune et le Soleil, tous dans constellation du Bélier. Finalement Mars et Mercure sont dans la constellation du Taureau. Peu après le lever du Soleil, Jupiter est occulté par la Lune. Cela n’est pas visible à l’œil nu car seul le Soleil apparaît levé.

Fable pieuse

Une fable pieuse est un récit, inventé par son auteur pour illustrer et appuyer sa foi auprès d'autres personnes. Il est généralement admis que l'évangile de Matthieu a été écrit par au moins deux auteurs différents. Le texte est une adaptation et expansion de l'évangile selon Marc, c'est-à-dire une technique d'exposition qui, à partir d'une source, complète et embellit l’écrit en utilisant des fragments de textes anciens, des commentaires de sages et érudits. Certains estiment que le récit de Matthieu n'est pas purement historique et le classent parmi les fables pieuses.

Il faut reconnaître que les trois autres évangélistes ne mentionnent ni les Mages, ni l'étoile.

L'évangile selon Luc, écrit entre 80 et 86, rapporte que des bergers, avertis par des anges, vont aller adorer l'enfant Jésus. Le seul phénomène astronomique évoqué par Luc est l'obscurité de la crucifixion, que certains exégètes ont interprété comme une éclipse lunaire en l’an 29. L'Évangile selon Marc, le plus ancien des textes, ne mentionne pas la nativité et l'Évangile selon Jean affirme que Jésus est de Galilée et pas de Bethléem.

Matthieu voulait absolument convaincre les Juifs de son époque que Jésus était le Messie en montrant que sa naissance était associée à l’accomplissement d'une prophétie et en associant une étoile à l’avènement du Messie.

Le récit de Matthieu serait en partie, inspiré par le passage de la comète de Halley en 66 apr. J.-C. La comète n'était pas considérée comme un signe de bon augure car elle coïncidait avec la destruction du Temple à Jérusalem. Cependant, la trajectoire, vue de Jérusalem, correspond au récit de Matthieu : visible à l'Est, juste avant l'aube, puis se déplaçant vers l'Ouest, et vers la fin de sa période de visibilité, devenue presque stationnaire, haute dans le ciel au Sud de Jérusalem, dans la direction de Bethléem.

CONCLUSION :

Fable, croyance, astronomie ou astrologie, tout semble nous unir autour de la quête de l’origine de l’étoile de Judée. Seuls certains sectaires pourraient nous priver de l’apport constitué par la richesse de cette tradition.

J’ai été destinataire d’un pamphlet d’un témoin de Jéhovah, le premier jour de l’année. Cette attaque censée me viser, vise également l’association que j’ai fondée, mais aussi l’astrologie et tous les astrologues.


Thérèse LACAN-MERLIN
Astrologue au sein d’astrolude,
www.astrolude.com
association de coaching
inscrite au répertoire Siren 750 105 819

L’inaccessible étoile : la quête, chanson de J. Brel

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