la Gazette des Astrologues

n°137 - Mars 2016

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

“la Gazette des Astrologues”, la newsletter des membres de la FDAF - www.fdaf.org - mail : FDAF@fdaf.org

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20
ans

1996-2016

la FDAF a


Le Billet d’Humeur

Il y a quelques jours de cela, notre Président, Alain de Chivré, a eu un AVC.  Il a commencé sa rééducation et il est extrêmement fatigué.  Avant toute chose, nous lui souhaitons de se rétablir complètement.  Il n’empêche, il doit renoncer à assurer nombre de tâches qui lui incombaient, que ce soit pour ses activités professionnelles ou au sein de la FDAF.

Ceci survient alors que nous nous préparions à célébrer les 20 ans de notre Fédération.  Durant ces années, Alain et Marc Brun, avec le soutien de quelques-uns d’entre nous, ont fait le maximum pour que le bateau continue à voguer, malgré ses imperfections et ses manques.  Oui, ses manques, dans la mesure où le bureau très réduit qui doit gérer les activités de la FDAF n’a pu parfois assurer toutes les tâches souhaitées.  La publication de « La Lettre » ainsi que la parution régulière de la « Gazette » ont heureusement maintenu des liens entre nous.

L’empêchement d’Alain pour raison de santé accélère notre préoccupation : il convient, après 20 ans d’existence, d’étoffer notre réseau et de réactiver le fonctionnement de notre Fédération : assemblées générales, supervision comptable et autres activités susceptibles de promouvoir nos projets communs.

Allons-nous abandonner, avec un sentiment d’impasse, ou allons-nous nous dire que notre Fédération mérite une relance, l’accident d’Alain nous faisant pleinement prendre conscience que nous nous contentions sans doute de notre qualité d’adhérents, alors même que notre vigilance, voire notre combat pour une astrologie de qualité réclament un investissement et une solidarité plus marquées ?

Rappelons la raison d’être la FDAF.

Elle n’a pas la prétention de rassembler tous les courants astrologiques.  Elle veut rejoindre la modernité et, pour cela, elle propose des grands principes de rassemblement : la défense du libre arbitre, une astrologie centrée sur l’être humain plutôt que sur la technique, l’analyse plurifactorielle de notre réalité psychologique, en conjuguant à la fois l’inné et l’acquis, et en prenant en compte notre héritage biologique et les données propres à notre milieu de vie.  Mais aussi, la dénonciation des horoscopes et des prédictions événementielles, de même que la promotion de la notion d’aide et d’accompagnement.

Ce qui sous-tend tout cela, c’est l’importance de l’information fournie par un thème astrologique. Cette information concerne essentiellement la psyché.  D’où la priorité donnée à l’examen de la structure psychique qui étaye nos comportements, mais qui ne les détermine pas totalement.  

Ce petit rappel suffit pour souligner l’importance de notre Fédération, pas seulement en tant que structure administrative, mais dans le sens de nous fédérer réellement et concrètement autour d’un idéal commun.

Nous pourrions penser que nos critiques vis-à-vis de la prédiction réduisent l’astrologie à une portion congrue. Il n’en est rien.  Relevons seulement deux raisons majeures de poursuivre notre engagement solidaire pour une autre astrologie :

- Là où la neurobiologie nous parle de plus en plus de « l’homme – machine », l’astrologie nous propose sa langue symbolique susceptible de rendre compte du langage qui caractérise notre venue au monde en tant que sujet.  Ce qui pose la question d’une incidence psychique et culturelle, à côté de la causalité neurobiologique.  En cela et au cours de nos consultations, nous sommes véritablement les témoins de la manifestation de la psyché en chacun de nous, à travers l’expression de notre théâtre symbolique et intérieur.  Non, notre sujet n’est pas seulement le produit de l’activité chimique de nos neurones !

- En réaction au matérialisme ambiant, l’astrologie nous enjoint de renouer avec la dimension extraordinaire de l’univers qui nous confie à chacun un potentiel.  Car chaque « nouvellement né » est la sève qui irrigue la vie collective.   Il est donc question d’incarner dans le monde nos propres talents, au risque sinon de nous diluer dans les méandres de l’insatisfaction.  Ce qui génère une éthique de responsabilité.  Plus et mieux nous nous connaissons, plus et mieux nous comprenons nos rapports au monde et plus aussi nous sommes solidaires, l’altérité de chacun étant une richesse pour l’identité de tous les autres…  

Ces rappels peuvent sembler inappropriés eu égard au point de départ de ce billet d’humeur : la situation nouvelle, délicate, voire difficile de notre Fédération, suite à l’empêchement d’Alain.  Mais en fait, ils ont pour but de susciter avec force notre détermination à nous serrer les coudes.

Au moment où Alain est amené à faire un pas de côté, il est légitime de souligner combien l’arbrisseau mis en terre il y a 20 ans a grandi, s’est déployé et n’a pas manqué de porter des fruits.  Nous devons tout cela à l’adhésion de membres au fil des années, mais aussi et surtout à la vision d’une autre astrologie qu’Alain a mis en œuvre et autour de laquelle il a su nous fédérer.  

Relevons quelques grands moments de la FDAF : l’organisation d’Astroculture 98 dans une vingtaine de villes françaises, des articles dans de grands journaux français sur la « culture astrologique »,  les Journées Européennes de l’Astrologie (JEA) lors de chaque période équinoxiale pendant 4 ou 5 ans, la grande journée de Formation sur la synchronicité avec Michel Cazenave financée par la Formation Continue.  

Par ailleurs, si la FDAF n’a pas fait toujours l’unanimité, dans la mesure où elle a dérangé nombre d’astrologues peu enclins à se contenter d’une astrologie soumise à des priorités purement commerciales (ce qui lui a valu d’être qualifiée de prostituée par André Breton), elle a mérité l’intérêt et la confiance de personnes hautement estimables et qui ont accepté de faire partie du Comité d’honneur mis sur pied par Alain.

Figuraient dans ce Conseils des Sages : Suzel Fuzeau Braesch (docteur-es-Sciences), Robert Amadou (professeur d’université et docteur en Ethnométhodologie) ; ainsi que des astrologues de renom, parmi lesquels André Barbault et Jacques Berthon.    

Certes, la Fédération n’a pas (pas encore J) changé la face du monde…, mais elle a rassemblé et conforté dans leur travail près d’un millier d’astrophiles qui se sont reconnus dans le code de déontologie promu en son sein.  

Au fil du temps, plusieurs « soldats » ont beaucoup investi pour ramener un peu de bon sens dans l’univers délirant où se complaisent trop souvent les praticiens astrologues : Marc Brun, bien entendu qui s’est considérablement investi dans l’histoire de la Fédération ; Roselyne d’Ormesson qui, du haut de ses 80 ans, s’est battue bec et ongles pour défendre avec panache les idées de la FDAF ; Serge Bret Morel qui a introduit l’esprit critique et géré la trésorerie au millimètre près ;  et quelques autres encore qui sont venus apporter leur pierre à l’édifice.

L’acquis de la FDAF est donc bien plus et bien différent qu’un simple fond commerce.   Il ne saurait être question de mettre les clefs sous la porte ; mais plutôt de rebondir, avec l’accord et le suivi à distance d’Alain, en vue de constituer une équipe, de restructurer un conseil d’administration actif et de programmer de nouvelles pistes de réflexion et d’engagement.

À cette heure, il est trop tôt pour présager la forme que tout cela prendra.  Considérez ce billet d’humeur comme un appel à suggestion, à réaction, à recrutement…

Bien sincèrement,

Jacques Vanaise

Stop ou encore !?

Jacques VANAISE