la Gazette des Astrologues

n°162 - Avril 2018

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“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Je choisis dans cette chronique de partager avec vous et à partir d’un thème de naissance une réflexion à propos du 8e secteur dans le cercle des maisons astrologiques.

Ce secteur a régulièrement mauvaise presse dans certains ouvrages astrologiques.  Il serait celui des crises, des transformations radicales, des pertes sévères, de la sexualité sauvage et de la mort (Éros et Thanatos).

La présence de Mars en Bélier et dans le 8e secteur (se reporter au thème joint : Mons Bel-gique 16/08/1988 – 08H34) nous met sans doute en alerte…  D’autant plus qu’il fait partie d’une tension flagrante reliant la Lune en Balance, Vénus en Cancer et un amas de planètes lentes en Secteur IV.

Avant de proposer une brève analyse de cette configuration, je commenterai tout aussi brièvement ce qu’au fil du temps j’ai compris à propos de la maison VIII.   

Ce qui suit sera illustré par les planètes visibles dans le thème que je vous présente, sa-chant que vous en compléterez l’analyse.  Quant à moi, j’estime que ce thème (sujet masculin que nous appellerons Sébastien) illustre bien le propos que je souhaite mettre en évidence dans et par le titre de cette chronique.

Selon moi, les douze secteurs astrologiques rendent compte avant tout de la psychogenèse de notre personnalité.  

Ce voyage de construction et de manifestation progressives de notre « personne » com-mence évidemment à l’Ascendant ; là où une frontière se précise entre l’indifférenciation psy-chique qui caractérise notre parcours intra-utérin (durant la grossesse de notre mère) et nos pre-mières réponses à ce qui se produit autour de nous.  

Grâce à de multiples expériences, nous progressons, pas à pas, vers une compréhension très personnelle de « notre » monde.

Chaque étape représente une nouvelle stabilisation de notre développement psychique.  Celui-ci nous conduit insensiblement à appréhender la complexité de « notre » univers intérieur, en interaction constante avec le monde.

À chaque moment de cet incroyable et rapide développement, notre vision du monde est subjective, ce qui influence nos expériences ultérieures.  C’est un peu comme si nous adoptions un filtre ou des lunettes colorées au moment de recevoir, de ressentir et d’interpréter ce qui se passe en nous et autour de nous.   Ce qui compte ainsi, ce ne sont pas les situations et les événements (supposés programmés), ce sont les traductions ou interprétations subjectives que nous en fai-sons.

Puis, à moins que de faire le travail nécessaire pour observer et comprendre (autant que possible) le sens et la portée de  nos propres expériences intimes, notre parcours ultérieur vient plus ou moins confirmer et parfois renforcer la structure naissance de notre personnalité.  

En cela, ce qui est déterminant, ce n’est pas, en tant que telle, la structure astrologique qui correspond à notre naissance, c’est le processus psychologique qui en découle tout au long de notre histoire personnelle.

Il existe une formule qui désigne bien cela : la carte n’est pas le territoire.    De même, une partition de musique annonce bien entendu des phrases musicales, mais l’exécution de cette parti-tion dépend du chef d’orchestre (le moi conscient) et des instrumentistes (les situations, les per-sonnes de notre entourage, etc.)

Durant les dernières semaines vécues dans le ventre de notre mère, nous commençons à percevoir des bruits et de la lumière.  Nous ressentons également les émotions de notre maman et parfois la voix de notre papa.  Mais si, à partir de là, nous avons une première «pensée» à propos de nous-même, nous ne pouvons nous percevoir qu’en tant que partie d’un tout, non encore dif-férencié.  C’est avec cette perception de nous-même très vague que nous venons au monde.

Nous ne comprenons évidemment pas du jour au lendemain que nous sommes un petit bébé séparé de notre maman.  Au contraire, n’ayant pas encore conscience des limites de notre corps, nous commençons notre vie dans un certain état d’indifférenciation somato-psychique.  

Cela veut dire que, pour nous, notre corps et notre esprit font encore partie d’un tout in-cluant notre maman et le monde tout autour de nous.  

Si nous donnions indéfiniment libre cours à notre affirmation personnelle (ici : Mars en Bé-lier), nous ne cesserions de nous opposer à notre vis-à-vis.  Par contre, en nous mettant en accord avec lui et en obtenant son assentiment, nous évitons de l’affronter (Mars opposé à la Lune en Balance – et aussi Vénus en Cancer qui souligne le besoin de renouer la sensation d’unité, voire de fusion originelle dans et par le « complément » de l’autre)

Cette disposition à considérer le point de vue de l’autre se comprend d’autant mieux que nous avons besoin de son altérité.  Notre propre assurance (soi, face à soi-même : ici, Soleil en Lion) ne nous suffit pas.  

Mais le risque est alors (parfois) de nous définir de l’extérieur.  Jusqu’où irons-nous pour nous conformer à l’attente de notre partenaire ?  Il est vrai qu’il sollicite utilement cette part de nous-même que nous ne percevons pas face à notre propre miroir.  Car l’autre remarque en nous des particularités auxquelles, avant de le rencontrer et de le connaître, nous ne donnons sans doute pas assez d’importance…

Venons-en plus précisément au Secteur VIII.  Il suit immédiatement et bien évidemment le Secteur VII mis en analogie avec la Balance.  C’est le moment de la puberté.  Le sexe génital (Mars) vient au centre de nos préoccupations.  Pour la psychanalyse, il devient l’objet complet.  Comme tel, il occupe dans la société la même position que l’argent (secteur II) : il devient fétiche.  Il tire à lui l’énergie de notre libido comme l’argent tire à lui notre travail.  

Cette pulsion sexuelle (et génitale) s’oriente vers l’autre (secteur VII) ou, plus précisément, vers le corps de l’autre (secteur VIII, en face du secteur II).  

C’est le lieu où nous sommes le plus étroitement et le plus intensément au contact du corps de l’autre, et donc de son énergie, de son odeur ; et cela, viscéralement, dans la passion dévorante ou dans le rejet total.

Cet instinct (Mars) cherche (paradoxalement) à abolir la béance que nous ressentons in-consciemment depuis la séparation originelle (Mars carré à Neptune ; Vénus opposé à la Neptune ; mais aussi une peur de perdre par la Lune en large carré à Saturne).  Nous aspirons ainsi et tout à la fois à affirmer notre puissance (érection de Mars) et à retrouver une fusion orgasmique (Lune – Cancer).  

Ce désir de symbiose à travers l’acte sexuel débouche sur la syncope du plaisir, sorte de mort ou de vertige.  Le plaisir désintègre ici les formes et les contours, comme pour retrouver l’état embryonnaire de l’indifférenciation (Neptune).  

Évidemment, pour reprendre la symbolique la plus classique attachée au Secteur VIII, le seuil ultime de la mort ne fait pas autre chose : c’est le moment du lâcher-prise.  Celui-ci peut susci-ter de l’angoisse, dans le refus de perdre ou de te faire « avoir » (ou envahir).  Mais il favorise aussi notre transformation et notre croissance : chaque instant n’est-il pas une mort au passé, pour re-naître à la nouveauté ?

Alors, que penser plus précisément de la configuration inscrite dans le thème de « Sébas-tien » qui nous sert ici d’exemple ou, plus précisément, de prétexte à quelques considérations « psychanalytiques » ?

On reconnaît parfois à la relation vive entre Mars et la Lune l’angoisse de la castration…  Le paradoxe étant qu’un Mars en Bélier aspire à ériger le sujet ou, si l’on préfère, à mettre le sujet en érection.  Cette érection met alors le sujet en compétition face à l’autre ; à moins que cet autre ne soit son égal, à savoir…   à moins que les armes ne soient …  à égalité…  de genre.

Je ne souhaite évidemment pas révéler (rendre publique) l’expérience de vie du sujet au-quel ce thème « appartient ».  Je vous laisse poursuivre votre propre analyse en vous donnant un indice :  « Sébastien » vit un amour inconditionnel et fusionnel avec et pour sa mère.  Il est en rela-tion très conflictuelle avec son père, usurpateur de son propre désir d’être le centre de toute l’attention de sa mère.  

Et son rapport aux femmes, me direz-vous ?  Il les craint.  Seule sa mère peut être dans son imaginaire un refuge sécurisant.  La cavité ténébreuse du sexe féminin a, par contre, dans son ima-ginaire, un côté vampirisant…  

D’où, m’a-t-il confié : un amour absolu pour ma mère, mais la peur des femmes….

Jacques VANAISE

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Sur le vif

L’amour absolu d’une mère, la peur des femmes.