la Gazette des Astrologues

n°127 - Mai 2015

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

Le Billet d’Humeur

6 mars 2015 : le cyclone Pam de catégorie 5, engendré dans l'océan Pacifique Sud, ravage à des degrés divers les Kiribati, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Salomon, le Vanuatu, les Tuvalu, les Fidji, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande…. Au Vanuatu, pays le plus touché, il est considéré comme la catastrophe naturelle la plus dévastatrice de l'histoire de l'archipel.

12 avril 2015 : seuls 28 « clandestins » sur au moins 700, embarqués à vils prix sur un radeau de mort, sont sauvés dans le naufrage de leur chalutier, en Méditerranée.

25 avril 2015 : un séisme de magnitude 7,8 frappe le Népal.  Il est ressenti jusque dans le nord de l'Inde et le Bangladesh.

Qui pouvons-nous !?

On a parfois considéré que les causes des catastrophes étaient des punitions et que les effets étaient inéluctables, fatals, prescrits...  La science et la technique permettent aujourd’hui de caractériser les événements, de prévoir leurs effets.  Mais aussi  de distinguer les causes naturelles et l’inhumanité des passeurs responsables des pires aberrations.  Seuls coupables ?   En Syrie : quatre ans de guerre, un pays en ruine, des milliers de réfugiés dans des camps, à ciel ouvert…

Que faire ?

Dérisoires préoccupations que sont les nôtres, penchés sur nos cartes du ciel, préoccupés par le mal de vivre d’un citadin ou les interrogations métaphysiques d’un philosophe en recherche de dépaysement…

Dimanche  26 avril.  Il pleut. Je regarde par la fenêtre le jardin accueillir l’or bleu attendu pour hâter la levée de mes semis.  

Mais je pense aussi à l’eau potable qui fait défaut là où les hommes sont en position si problématique un peu partout dans le monde…

Piètre engagement que de résoudre le transit de Saturne qui m’égratigne à peine.

Ridicule appui à la marche du monde, dès lors que les soubresauts telluriques emboîtent leur pas destructeur à la folie des hommes.

Comment se sentir encore utile ?  Comment donner un peu de sens à mes cogitations, spéculations, introspections, questionnements, ruminations, ruminements… ?

Je repense à la folie funeste des passeurs…

Une petite clarté se précise : comment être, bien modestement, passeur de lumière, passeur de rêve, passeur de sens ?

Comprendre notre présence au monde, saisir ce qui fait notre humanité, nous relier à l’histoire de l’univers qui nous a accouchés, pressentir ce qui est (encore) en germe tout au fond de nous, que ce soit individuellement ou collectivement…, tout cela peut-il valider quelque peu mon investissement dans le cadre de l’astrologie ?

Comme je l’ai suggéré dans un autre billet d’humeur, nous sommes en tant qu’astrologues les témoins d’une émergence ou d’un affleurement du monde psychique qui nous anime, de si loin, silencieusement ou abruptement.  

Et si ce continent immergé qui, autrefois, nourrissait le mythe, pouvait aujourd’hui nous inspirer d’autres réponses aux sujets (oh ! combien) brûlants de l’actualité ?  

Nous sommes plongés dans un matérialisme dominant, tandis que d’autres imposent dangereusement leur intégrisme meurtrier.  L’homme est déconnecté de son « imaginal ».  Il fonce à tombeau ouvert ; et ceci n’est pas seulement une métaphore.  

Accompagner nos contemporains dans une meilleure connaissance de soi, explorer avec eux leurs aspirations les plus profondes, donner un nouvel éclairage aux grandes étapes de leur histoire intime, encourager une meilleure relation au monde et aux autres…, autant d’aspirations et d’investissements qui honorent notre pratique saine de l’astrologie…  

Ajoutons-y le souhait de réenchanter le monde, à l’encontre de tout défaitisme, mais aussi comme dans un cri d’alarme, pour dénoncer les guerres fratricides, l’appauvrissement culturel, la mainmise consumériste sur les comportements humains ; tout cela étant aussi alarmant et décisif que l’appel des biologistes alertés par la pollution de notre biosphère… ou que le retour des barbares.

À toutes les époques, les barbares ont inventé l’homme horizontal…

Modestement, mais constamment, gardons-nous de ne voyager qu’en surface, sur l’épiderme du monde, pour plonger au contraire en profondeur, ouvrant si besoin la crevasse prête à nous traumatiser et qui, en fait, doit engendrer en nous le soupçon à la fois révélateur et salvateur ; refusant de capituler, toute dislocation appelant un retour à l’essentiel…


Jacques VANAISE
26 avril 2015



“Refusons de capituler...”

Jacques VANAISE

“Comprendre notre présence au monde, saisir ce qui fait notre humanité, nous relier à l’histoire de l’univers qui nous a accouchés, pressentir ce qui est (encore) en germe tout au fond de nous, que ce soit individuellement ou collectivement…, tout cela peut-il valider quelque peu mon investissement dans le cadre de l’astrologie ?”


“Accompagner nos contemporains dans une meilleure connaissance de soi, explorer avec eux leurs aspirations les plus profondes, donner un nouvel éclairage aux grandes étapes de leur histoire intime, encourager une meilleure relation au monde et aux autres…, autant d’aspirations et d’investissements qui honorent notre pratique saine de l’astrologie…”