la Gazette des Astrologues

n°155 - Septembre 2017

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Billet d’Humeur

Agnès MERIAU

Les questions de couple viennent sur le tapis quasiment à chaque consultation, posées le plus souvent par les femmes, qui constituent la très grande majorité de ma clientèle. Chaque fois je sens bien l'attente, entre excitation et appréhension, de découvrir ce que l'astrologue va leur révéler sur l'autre et leur relation. Sans dresser systématiquement les thèmes complets de synastrie, on voit déjà très bien l'essentiel de ce qui se joue entre deux personnes en comparant simplement les superpositions entre leurs planètes de naissance, ce qui permet d'aborder les questions de base posées le plus souvent ("Sommes-nous compatibles ?"," Notre couple a-t-il des chances de marcher ?”...)

Je préfère quant à moi déplacer ces questions vers une autre : "Qu'est-ce qui se joue entre nous ?" J'aime bien expliquer à ces femmes, souvent pleines de doutes, sur quoi est basée l'attirance inconsciente qui les a menés l'un vers l'autre, et leur donner des outils de réflexion et de meilleure compréhension de leur relation, sans verser dans une définition trop manichéenne.

Mais il arrive parfois que ces femmes -amoureuses le plus souvent- soient aveugles et sourdes aux voix de la réflexion, et restent engluées dans leurs projections plus ou moins illusoires et névrotiques. Dans ces cas-là, il arrive aussi évidemment parfois que l'on détecte une relation ou un partenaire carrément toxique et dangereux pour la personne ; là se pose la question de notre comportement : que devons-nous faire ?

Notre code de déontologie d'astrologue sérieux veut que nous ne soyons que des informateurs, en partie conseilleurs éventuellement, mais sans pousser ni orienter notre client dans un sens ou un autre. Il doit garder son libre-arbitre, et faire son choix seul, même s'il tient compte de nos informations. Ses actes doivent être le fruit de sa propre volonté, et nous pourrions par ailleurs aussi nous tromper ! Mais si les choses nous paraissent vraiment claires, et que la personne ne semble pas comprendre nos mises en garde, devons-nous conserver cette distance, ou prendre davantage de responsabilité, de peur d'une éventuelle non-assistance à personne en danger ?... Cela impliquerait des conseils plus explicites et directifs, pas forcément mieux assimilés par la personne d'ailleurs, mais nous aurions au moins fait tout notre possible pour l'aider.

Dans un cas en particulier de femme brutalisée par un conjoint violent, où les risques seraient clairement représentés dans la superposition des thèmes, et confirmés par le témoignage de la personne ; si cette femme vit dans le déni de la vérité et cherche des excuses, il ne suffira pas de lui parler simplement de ce qui se joue entre eux, ni même de la mettre en garde contre la violence de son mari, même si elle l'a avouée. Notre rôle n'est-il pas de faire pencher la balance du côté sain, en la poussant clairement à quitter son mari s'il ne se soigne pas ? Après tout, la démarche qu'elle a faite en venant consulter est de l'ordre de l'appel à l'aide, et signifie qu'elle attend de nous cette aide quelque part ; mais cela signifierait pour nous prendre une responsabilité sur sa vie, ce qui ne peut être fait à la légère et sans se poser de sérieuses questions.

Devant ce cas de figure, je prendrais plutôt la position de responsabilité en conseillant clairement et fortement à des femmes en danger de "se sauver" en quittant leur mari. Mais je m'interroge parfois sur la justification de ma propre réaction : peut-être que je réagis de manière si concernée par solidarité féminine ? Je serais curieuse de savoir si mes collègues masculins en feraient autant ou non... Peut-être est-ce aussi "mon destin" de rencontrer de telles histoires, de même que les questions qu'on me pose sur mon blog (qui s'adresse aux apprentis astrologues) sont en très grande majorité des questions de synastrie...

Je sais, nous-autres astrologues sérieux ne croyons pas au déterminisme ; mais je constate cependant que, même si au final tout dépend de nos choix libres, la patte du "destin" influe sur notre vie, quel que soit le sens qu'on donne à ce mot... Alors, qui sommes-nous, astrologues, des agents du destin, ou des défenseurs de liberté humaine en rébellion contre le joug de ce destin ? Agents doubles peut-être...

Dans le doute, je vous souhaite une heureuse Vierge !


Agnès MERIAU


Synastrie : entre déontologie et responsabilité