la Gazette des Astrologues

n°159 - Janvier 2018

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Billet d’Humeur

Janine TISSOT

Au moment d’écrire ce billet d’humeur je découvre, avec une sorte de candeur, que les journées les plus festives de l’année que sont Noël et le Jour de l’An, sont curieusement placées sous le patronage du Capricorne, le moins festif de tous les signes. Il n’y est pour rien, Saturne oblige !

Et une fois passée la plus longue nuit de l’année, cette chèvre cornue continue à observer le monde d’en haut, accrochée à son escarpement rocheux, près d’un dépouillement sommital, dans une solitude familière, mûrissant à l’occasion quelque « réparties cinglantes ».

Pour le décrire avec une verve unique et réjouissante, je vous laisse en compagnie de l’écrivain Jacques-André Bertrand qui fait merveille dans La Tristesse de la Balance et autres signes :

« Le Capricorne…  se sent plus à l’aise tout seul. La compagnie le gêne toujours un peu aux entournures. Il ne sait pas comment se mettre. Il n’arrive pas à penser. A parler encore moins. Il se sent bête. On le trouve misanthrope. C’est exagéré. Il préfère se sentir mal aimé tout seul que mal aimé en compagnie, voilà tout.

Le Capricorne est un type qui a besoin qu’on l’aime énormément mais qui n’aime guère réclamer.

Le Capricorne a horreur des fêtes. Le Capricorne n’aime que les choses singulières. Le pluralisme lui cause des migraines. Quand on lui demande ce qu’il pense du monde en général, le Capricorne répond qu’il y a trop de monde. On rencontre des Capricornes qui sont de bonnes biquettes, comme la chèvre de Monsieur Seguin.

Il enregistre. Il fait de la confiture d’observations. Ses réparties sont cinglantes. Elles lui viennent souvent le lendemain. C’est pourquoi il se met écrivain pour pouvoir les placer. Ou grand homme politique pour ne pas avoir à répondre du tout.

Le Capricorne est ambitieux, tellement ambitieux que cela passe inaperçu.

Le Capricorne ne choisit jamais la facilité. Il choisit la difficulté. Quand il chute, le Capricorne se ramasse avec dignité. Il dit qu’il l’a fait exprès. Que, bon, il ira plus haut la prochaine fois. Et puis que, d’ailleurs, tout ça ne l’intéresse plus.

Le temps est avec lui. Il rajeunit avec le temps. Mieux, il jeûnit. »


Un capricornien bon teint, l’écrivain Paul Léautaud

Pour illustrer ce propos, j’ai choisi Paul Léautaud (*), écrivain et chroniqueur,  petit homme aux besicles rondes et aux tenues emmitouflées quelque peu misanthrope, reclus avec ses chats à Fontenay-aux-Roses.

Secrétaire de la rédaction au Mercure de France pendant 32 ans, sarcastique et frondeur par haine du conformisme, il se montre toujours d’une grande indépendance de jugement dans un style à la fois incisif et savoureux.

C’est ainsi qu’il apparaît dans ses entretiens radiophoniques diffusés entre décembre 1950 et juillet 1951. Il a alors 79 ans. Et selon le journaliste Jean Galtier-Boissière « cet irrévérencieux olibrius dit avec une franchise inouïe tout ce qui lui passe par la tête, culbute les idoles consacrées… »

Bel exemple de Capricorne au parler vrai et qui « rajeunit avec le temps » !


Janine TISSOT

(*) Paul Léautaud né le 18 janvier 1872 à 1h du matin à Paris 1er
selon acte n°91 – Archives de Paris en ligne



Honneur aux Capricornes !