la Gazette des Astrologues

n°159 - Janvier 2018

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Jour après jour, l’astrologie nous propose d’aller à la rencontre de nous-même.  Non pour nous désigner un chemin tout tracé, mais pour nous faire découvrir les processus psychologiques qui opèrent derrière nos comportements.

Mais d’où viennent ces processus ?  

Dès le départ, nous sommes le lieu de plusieurs conditionnements : hérédité biologique, héritage culturel et social, compétence psychique. Encore nous fallait-il « ensemencer » notre jardin intérieur, pour en faire progressivement un verger ; non sans développer aussi nos capacités de discernement.

Entre notre naissance et aujourd’hui, notre monde intérieur s’est à la fois diversifié et spécialisé, pour composer nos propres réponses au monde ; et cela, à mesure que le monde ne cessait de solliciter en nous de nouvelles ressources.

Ainsi se précise le double versant de notre parcours ; ce qui pose la question de notre part de liberté, dès lors que celle-ci se mesure au gradient des conditions mêmes de notre parcours.  

Au départ, admettons-le, il ne nous était pas possible de faire « n’importe quoi » et d’être « tout à la fois »….  Notre liberté ne pouvait se conquérir que pas à pas, en gagnant en lucidité afin de mieux déceler ce qui, jusque-là,  organisait à notre insu les étapes et le cadre de notre cheminement vers nous-même.  

D’où ce constat : nous ne naissons pas libre, nous avons le dessein de le devenir.

Nous devons évidemment beaucoup au potentiel humain et universel que nous avons reçu en partage à notre naissance.  Notre projet de vie est précisément de mettre ce potentiel en chantier, par nos propres actions et grâce à notre libre arbitre.

Ce projet nous rend responsable… Or, à y réfléchir, il est plus difficile de vivre avec cette responsabilité vis-à-vis de nous-même que de nous fier à une destinée tout entière tracée dans le ciel…

Considérons un instant la notion de « destin ».  

Pour le fataliste, le destin est une puissance inexorable qui fixe le cours des événements.  Pour d’autres, le destin est l'ensemble des contingences qui composent notre vie, indépendamment de notre volonté ; ce qui conduit beaucoup de personnes à confondre le hasard avec le « destin »…

Dans ces deux conceptions, le destin est extérieur à nous.  Or, qu’il soit dû à une loi inexorable ou qu’il découle du hasard, ce « destin » ne peut déterminer la trajectoire de notre vie. Il n’est que ce que nous rencontrons et intégrons, jour après jour.  C’est une trajectoire sans cesse réorganisée, à la mesure de nos prises de conscience et de nos ajustements successifs.  C’est le trajet même de notre accomplissement, sous notre propre gouverne.  

Adhérer à cette idée suppose que nous devenions maîtres de notre propre vie.  Dans cette optique, le contrôle du destin découle de nos choix personnels parmi les « possibles » qui nous sont offerts, ce qui suppose que nous en soyons pleinement responsable.

"Avoir un destin" signifie en fait réaliser notre propre potentiel, accomplir notre plan personnel, manifester notre différence.  

Certes, à ces différentes notions s’ajoute ensuite celle du hasard…

On lui prête souvent le pouvoir de nous faire rencontrer une personne, de tourner au coin de la rue à un moment significatif, de faire ceci…, de ne pas faire cela…

En fait, le hasard est simplement le croisement d’une circonstance relativement indépendante de notre propre volonté et d’une attente, d’un désir, d’un souhait, d’un projet présents en nous et qui vont nous conduire à utiliser pour nous-même cette situation qui, pour cette raison même, n’aura pas le même sens ni la même portée pour un autre.

Tout autre chose serait de dire que « cela était écrit par avance ».  Ce serait oublier qu’il nous revient, au cours de notre parcours de vie, de prendre conscience de ce à quoi nous aspirons, à seule fin d’utiliser (de rendre utile) chaque circonstance qui se présente à nous en vue d’actualiser ce qui, en nous-même, attendait l’occasion de s’exprimer…

En cela, pas question de voir dans l’astrologie une technique destinée à décrire (par avance) notre destin. Disposer au départ de prédispositions, comme nous nous plaisons à les observer dans une carte du ciel,  n’implique pas que nous soyons soumis d’emblée à un destin ; mais plutôt que nous sommes le « lieu » d’un projet.

Certes, il ne suffit pas de savoir que nous sommes « en projet »… ;  encore convient-il de le « percevoir » (de le perce – voir), puis de le  réaliser.

Ce projet n’est sûrement pas un destin inéluctable, ni davantage une prédestination. Il est ce qu’il nous revient de nous donner comme sens et comme fin.  

Bien entendu, nous ne partons pas tous avec le même bagage. Car s’il nous est donné à chacun d'exécuter notre propre peinture, nous n’avons pas vraiment, au départ, le choix des couleurs.  Nous faisons notre œuvre personnelle avec ce qui nous est donné.  Nous sommes nés dans telle famille, dans tel milieu social, dans telle culture…  

Finalement, notre projet se caractérise surtout dans et par notre façon personnelle de manier nos couleurs, de faire nos propres mélanges, voire même de créer de nouveaux coloris, mais à partir des pigments mis à notre disposition.   

Nos couleurs personnelles sont d’autant plus relatives que la société a la fâcheuse habi-tude de créer des catégories, des classes, des genres…  Ce faisant, elle nous met sur des rails que nous suivons un certain temps, comme une ligne tout indiquée.   

Plus nous persévérons sur ces rails, plus nous nous conformons au personnage social, culturel, politique qu'on nous prête.  C'est pourquoi il est si important de récupérer notre projet individuel et de lutter contre la stigmatisation, l'étiquetage, la répétition, toutes ces choses qui nous collent à la peau…  

Heureusement, il existe aussi des espaces intermédiaires où le sentiment de l'accord avec soi-même supplante l'adéquation sociale.  Encore faut-il que la société, dans sa propre fécondité, accepte ce jeu de la différence et de l'originalité ; et, qu’en corollaire, elle nous donne les moyens utiles à notre accomplissement.  

Aujourd’hui, la société et l’école ne nous préparent guère à découvrir notre propre place dans les ramures de l’arbre collectif.  Sans doute le pourrions-nous en percevant plus tôt notre propre usage…, ce qui supposerait que nous soyons mis dans les conditions favorisant notre « éveil » à nous-même et à notre différence.  

C’est le meilleur usage que nous pouvons reconnaître à l’astrologie : nous inviter à nous rencontrer, dans le miroir de notre théâtre intérieur et dans la reconnaissance de notre dessein unique entre tous ; non sans oublier que les acteurs planétaires, sur notre propre échiquier, ne sont que les instruments de notre orchestre.  Ils sont des moyens, non des fins en soi.

Au premier jour de notre vie, nous avons frémi devant la page à remplir.  Mais nous ne nous en souvenons pas…  

Au premier jour de l’année nouvelle qui commence, choisissons de revivre un instant cette situation blanche, celle de l’enfant malhabile dans l’articulation de ses premières syllabes…

Juste le temps d’un bref bilan, juste le temps d’une résolution, juste le temps de revenir au centre de notre partition, plutôt que de nous figer en périphérie, là où nous ne sommes peut-être encore qu’une ébauche de nous-même.

C’est ce que je nous souhaite à chacun, de tout cœur, avec sincérité.

Bonne année !


Jacques VANAISE

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jacques.vanaise@skynet.be

Sur le vif

“il est plus difficile de vivre avec cette responsabilité vis-à-vis de nous-même que de nous fier à une destinée tout entière tracée dans le ciel…”

notre projet se caractérise surtout dans et par notre façon personnelle de manier nos couleurs, de faire nos propres mélanges, voire même de créer de nouveaux coloris, mais à partir des pigments mis à notre disposition