la Gazette des Astrologues

n°171 - Janvier 2019

Accueil. les Voeux du Président. "Sur le Vif" - J. VANAISE. Billets d'Humeur. la Vie de la FDAF. Astro & Livres. les Actus DN. Ateliers, conférences.... Divers.

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

20
ans

1996-2016

la FDAF a


Billet d’Humeur

Louis
SAINT MARTIN

C’est une très belle intuition qui a poussé notre confrère Marc à nous proposer de placer notre professions sous le patronage de Rois Mages… sauf que Marc ne fait là que rendre plus visible une pratique qui remonte à fort loin dans l’Histoire me semble-t-il.

Pour ma part, en tant qu’Astrologue catholique sans complexe, c’est un patronage que j’ai souvent revendiqué tant auprès de mes élèves et consultants que dans un certain nombre d’articles que j’ai pu publier au fil des années.


Les Rois Mages représentent un sommet d’ordre politique en tant que Rois ; un sommet d’ordre philosophique  en tant que Mages. Ils représentent le pouvoir et la connaissance. Et, sans doute, le pouvoir par la connaissance.

Si on envisage leur éminente dignité à la lumière de la philosophie grecque, on pourrait les comparer au philosophe-roi tel que le décrit Platon au Livre V de la République. Le philosophe, le sage, l’homme de science (au sens grec classique et non au nôtre) est celui qui, à force de purification dialectique, s’est élevé à la contemplation des Idées, ces modèles ou archétypes éternels dont l’ordre sensible et matériel n’est qu’une imitation. Les ayant contemplés il est donc en mesure d’assurer l’ordre de la cité en calquant son organisation sur l’ordre cosmique pour que les hommes vivent en paix et développent toutes leurs virtualités de manière harmonieuse.


Comparaison n’est pas raison, dit l’adage, et c’est très vrai.

Platon, comme tous les philosophes Grecs, ignorait la Révélation et il n’aurait pu concevoir un mythe des Rois Mages hors de la lumière que seul le christianisme aurait pu lui apporter.


En effet les Rois Mages ne pratiquent pas la dialectique mais ils suivent une Etoile : autant dire qu’ils sont poussés et guidés par l’Esprit et que l’inspiration, la vision religieuse chez eux ont remplacé la sèche intellectualité et la cérébralité grecques. Et, de plus, bien qu’ils constituent ce que l’humanité peut enfanter de plus élevé en terme de puissance, de connaissance et de sagesse, ils viennent à Bethléem pour « adorer » et « se prosterner ».

Adorer qui ? Se prosterner devant qui ? Un petit enfant qui, dans sa fragilité et son innocence représente la Toute Vérité (Je suis la Voie, la Vérité, la Vie - Jean 14 :6). Où est-il né ? Dans un palais royal, comme eux ? Que non pas, mais dans une étable, le lieu sans doute le plus accueillant, le plus chaud, le plus protecteur qui soit sur le plan symbolique qui n’a rien à voir avec le monument magnifique qui abrite la vanité d’Hérode.


Les Rois Mages nous disent qu’il est vain de se fier à la seule intelligence humaine, quelle que soit sa haute portée dans l’ordre de la connaissance, si on n’accepte pas d'abord de la soumettre à une Vérité qui ne dépend pas d’elle. Je ne sais si on perçoit combien cette approche de la vérité est contraire à tout ce que le monde moderne et post-moderne nous en dit à travers ces enfumages philosophiques et idéologiques qui nous conduisent à la catastrophe.


Qu’apportent-ils à cet enfant en fait de présents ? L’or, par lequel ils reconnaissent sa royauté au-dessus de la leur, l’encens par lequel ils reconnaissent sa divinité, la myrrhe par laquelle se dévoile sa mission salvifique, son rôle de médecin des âmes passant par le sacrifice de sa nature humaine.

Je ne développerai pas plus cette dimension des choses.


Mais si nous voulons adopter les Rois Mages comme Patrons des Astrologues, et fêter notre profession le 6 janvier, il nous faut le faire pour de bonnes raisons. La plus plate étant que ces rois sont appelés « mages ». Ce serait du même niveau que de ne fêter Noël que par référence à un « Père » du même nom inventé par la firme Coca-Cola il y a plus d’un siècle ! Ce que font d'ailleurs la plupart de nos contemporains.


Voici comment, personnellement, je perçois ce patronage.


- La recherche de la vérité doit tarauder l’astrologue à tous les instants de sa vie. L’Astrologie est un langage dont nous ignorons l’origine (si nous refusons de le voir comme « divin » sous certains aspects). Nous ne pouvons comprendre ce langage qu’en acceptant humblement qu’il nous parle   parce-que certains d’entre nous possèdent la disposition d’esprit nécessaire pour que nous puissions l’entendre. Les manuels, études, cours et ouvrages peuvent nourrir cet esprit, ils ne peuvent nous le donner si nous ne l’avons pas.  Sur la quantité de Rois que la Terre devait supporter à la naissance du Christ, seuls trois ont pris la route. Ce n’est vraiment pas beaucoup. Ainsi tout le monde ne peut être astrologue comme tout le monde ne peut être ténor d’opéra ou ingénieur informatique. Ce qui ne doit empêcher personne de s’y intéresser sérieusement, car le travail sur le langage astrologique ouvre toujours de multiples potentialités dans la conscience.

- L’Astrologue de vocation et de profession doit savoir reconnaître humblement qu’il ne bénéficie d’aucun privilège, d’aucune supériorité, il doit renoncer à toute forme de toute-puissance. Notre compétence professionnelle représente un service à assurer,  une responsabilité à assumer, comme il devrait en être pour les médecins, les soldats, les pompiers, tous ceux qui ont la tâche de se réaliser en se dévouant pour leurs sembables.

- Ce qui veut dire que  nous devons considérer nos consultant(e)s comme les Rois-Mages traitent l’Enfant de la Crèche. Avec un infini respect. Cette attitude nous amenant à comprendre et à admettre définitivement que c’est le consultant qui possède la vérité qui le concerne et pas nous. Notre rôle est alors de l’aider à la reconnaître, par toutes les ressources d’un savoir que nous devons sans celles perfectionner, par toutes celles de l’écoute réelle et de l’empathie, et toujours dans le strict respect de l’intégrité et  de son intérêt. Le servir n’est pas l’épater, le dominer, ou l’inquiéter.


Alors sans doute serons-nous dignes de choisir l’Épiphanie - dont le nom évoque, je le rappelle, l’apparition, voire l’illumination - comme fête des Astrologues.


Bonne année 2019 à tou(te)s mes confrères et conseurs.


Louis SAINT MARTIN

Choisir les Rois Mages comme saints Patrons.

“la Gazette des Astrologues”, la newsletter des membres de la FDAF - www.fdaf.org - mail : FDAF@fdaf.org

Conformément à l’article 34 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification des données nominatives vous concernant.
Si vous souhaitez vous désinscrire, cliquez ici