la Gazette des Astrologues

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n°110 - Novembre 2013

Le transit de Saturne en Scorpion ...

Des mécanismes cachés que l’on voudrait mettre à jour ... Des forces instinctuelles qui empêchent d’être libre ... Ce que le passage saturnien amène à vivre aurait pour but de faire monter tout cela à la conscience.

Le Billet d’Humeur

Annick
PINEAU

Cela suppose de « voir » le conflit qui est en soi. Cette prise de conscience peut se faire à des profondeurs variables. Dans le Scorpion, cela peut aller jusqu’à l’inconscient transgénérationnel : toucher du doigt des loyautés invisibles cristallisées autour d'interdits venant de générations précédentes. Des contrats inconscients, passés avec les aïeux, qui maintiennent dans l'infantilisme (à tout âge !), des libertés bloquées, des angoisses souterraines ... Et justement, ce que l’on refuse de voir dans nos maisons Scorpion permet d’échapper à ces angoisses. Mais elles continuent quand même d’être agissantes.

Il y aurait donc une délivrance possible. Mais la mise au monde ne va pas sans douleur : avec Saturne, il faut parfois les forceps (parce que l'on résiste). Cependant, si le passage se fait, on récupère beaucoup d’énergie, avec des fragments de soi qui étaient inconnus : la conscience s’en trouve nourrie et enrichie. Tout comme la sève d’un arbre monte des racines vers le tronc et les feuilles.

 

C’est en ce sens, déjà, que le transit de Saturne peut déterminer de nouvelles structures et renforcer la personnalité tout en l’orientant sur le chemin de l’Être. Ensuite bien sûr, cela peut se concrétiser par un changement de structures extérieures. Mais si celles-ci ne proviennent pas d’une réforme structurelle intérieure, c’est-à-dire si l’on répond à la demande de Saturne en modifiant quelque chose autour de soi mais pas en soi, alors le risque est que ce ne soit ni solide ni durable. Ce qui, à court terme, peut ramener au fameux sentiment de frustration que l’on prête toujours à cette planète.

 

Le Scorpion est porteur d’une grande force de transgression qui nous invite à rechercher la vérité cachée derrière les apparences. Il nous amène vers la désobéissance de Prométhée qui refuse la hiérarchie et rend aux hommes le Feu que Jupiter leur avait retiré.  

Cela revient à dépasser les limites de la logique intellectuelle, à se distancier de tout ce qui entrave notre espace privé de réflexion.

Entre ce signe et Saturne (et quelle que soit la maison visitée par celui-ci), les questions de fond pourraient être : « Où suis-je infidèle à moi-même, où pourrais-je trahir mon âme ? À quoi puis-je renoncer qui ne servira pas ce que je me sens Être ? Comment me rapprocher un peu plus de ce que je suis ? Quelles lois aurais-je besoin d'intégrer pour sculpter mon âme » ?

 



L’image attribuée au Scorpion est souvent alliée à la notion de conflit intérieur


Être attentifs à la double dynamique qui nous constitue : Eros et Thanatos. Pulsion de vie et pulsion de mort. N’en ignorer aucune … Et décider du côté vers lequel nous souhaitons pencher.


Au cœur des énergies Scorpion nous rencontrons ce qui était déjà là depuis l'aube de la vie psychique : le combat entre la pulsion de vie et la pulsion de mort. Cette dynamique explique pourquoi nos désirs sont souvent écartelés entre une direction pacificatrice et une direction destructrice. Ainsi, certains de nos appétits se voient tirés vers une logique de destruction qui bien souvent ne nous apparaît pas de prime abord. Saturne en Scorpion peut inviter à prendre conscience de cette réalité. Avec lui nous avons à entrer dans un travail de reconnaissance consciente de l’agressivité et de la destructivité qui nous habitent. Identifiées et reconnues, la haine, la violence, l’emprise sur l'autre, ne peuvent pas poursuivre leur chemin d’empoisonnement. Mais elles peuvent être intégrées, maîtrisées, peut-être sublimées.


Annick PINEAU
asc.ombrelumiere@orange.fr