la Gazette des Astrologues
n°125 -
Le Billet d’Humeur
Jacques VANAISE
L’astrologie n’est-
Dans sa pratique et en dialogue avec son consultant, l’astrologue voit s’animer un véritable théâtre. Il peut alors se dire : « ça marche ! » Il peut s’en réjouir et s’en contenter. Mais il peut aussi (et il devrait même) se demander (non sans une certaine émotion) s’il n’est pas le témoin – à travers l’expérience vécue de son consultant – d’un véritable affleurement.
Affleurement, à l’exemple du géologue qui observe, à travers les couches plus récentes de la roche, la saillie de strates plus anciennes. À l’exemple aussi du physicien quantique lorsqu’il devine, en retrait des particules, un champ qui ressemble à une mer infinie d’énergies fluctuantes à partir desquelles tout émerge : atomes, galaxies, étoiles, planètes, êtres vivants, conscience…
Et l’astrologue de se demander s’il n’est pas le dé – couvreur, comme l’était autrefois
les créateurs de mythes, d’une porte jusque-
Cette porte, nous l’ouvrons chaque fois que nous nous laissons imprégner et émouvoir
par une peinture, une musique, un poème ; ne nous contentant pas d’en décrire la
matière et la composition, mais y reconnaissant l’émergence d’une autre réalité,
par-
C’est effectivement ce que l’astrologue observe lorsqu’il décrypte un thème astral : la venue au jour, à travers un vécu et des situations caractéristiques, des archétypes ensommeillés au plus profond de l’inconscient.
Et l’astrologue de s’interroger : sa fréquentation régulière de l’imaginaire et,
derrière celui-
En cela, l’astrologue est le témoin d’un transfert incessant d’informations entre la psyché et le monde.
Que déduire d’une telle primauté reconnue au rôle de l’imaginaire, tel qu’il sous-
Nous le savons, l’apport de l’astrologie (et, d’une façon tout à fait pratique, l’interprétation de notre thème de naissance) doit être relativisé. En effet, nous avons beau être « à l’image » de notre carte du ciel, ce qu’elle nous désigne (en tant que potentiel) doit être conjugué avec d’autres conditions (ou conditionnements) qui contextualisent notre vécu : hérédité et situation sociale.
Or, nous le savons aussi, la pure matérialité du monde ne saurait en définir toute la réalité. C’est le sens que nous donnons aux choses, y compris à nos aptitudes physiques (en partie héritées) et aux caractéristiques sociales et culturelles de notre milieu, qui constitue notre réalité vécue.
Ce dont il s’agit ici c’est du pouvoir constituant de notre sujet intime. C’est toujours un sujet humain qui constitue le sens du monde. Pour dire les choses plus simplement : nous faisons le pari, en astrologie, d’une grille de lecture (la configuration psychique de notre thème) qui s’interpose entre la conscience qui s’élabore en nous et la réalité objective.
Certes, au départ de notre vie, nous ne savons pas encore à quel point nous constituons la réalité à notre image. En effet, nous ne cessons, tout d’abord, de réagir à ce qui se produit en nous et à ce qui se passe autour de nous. Mais, en filigrane, quelque chose agit et préfigure le sens que nous allons donner aux événements de notre propre histoire.
Ceci inverse le propos (certes très pertinent) qui consiste à dire que l’apport d’un
imaginaire ou d’une dimension psychique (celle-
La physiologie et les neurosciences ont beau nous situer dans une réalité où tout s’explique en termes de stimuli et de réponses, il nous faut aussi valider l’opération d’une réalité psychique qui n’est pas de l’ordre de la substance ou de la matérialité. Autrement dit, il nous faut reconnaître et valider une véritable puissance d’ordre psychique (voire quantique ?) qui indique combien nous ne sommes pas uniquement le produit d’une succession de réactions et d’états.
Le monde matérialiste se préoccupe essentiellement de nos rapports à la réalité objective,
celle-
Grâce à notre expérience de l’astrologie, nous pouvons (et devrions) aller plus loin
et dénoncer la non-
En tant qu’astrologues, et parce que nous sommes les observateurs privilégiés d’un affleurement de la dimension psychique qui se déploie en l’homme et à travers ses réalisations (à la manière d’un véritable fruit authentifiant le but de l’arbre de l’évolution), nous avons une extrême responsabilité : celle de prospecter les vrais fondements de notre discipline afin de la valider, à l’extrême opposé des dérives commerciales qui dénaturent l’astrologie.
Voilà notre défi et notre responsabilité, dès lors que nous sommes les témoins du déploiement de l’imaginaire, tel qu’il montre que le cadre de notre vie est bien plus un outil qu’une fin en soi.
Vient alors la question de savoir quel en est l’enjeu… Et l’astrologue de répondre :
dès lors que l’évolution a favorisé l’émergence de la conscience, à la faveur du
déploiement d’un imaginaire sous-
Jacques VANAISE
Notre extrême responsabilité, en tant qu’astrologues