la Gazette des Astrologues
n°156 -
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
“la Gazette des Astrologues”, la newsletter des membres de la FDAF -
Conformément à l’article 34 de la loi 78-
Si vous souhaitez vous désinscrire, cliquez
ici
1996-
la FDAF a
“Sur le Vif”
La chronique de
Jacques VANAISE
L’une des fonctions de l’astrologie est de nous aider à « donner du sens ».
Ces dernières semaines, je me suis toutefois demandé si, dans notre pratique, il nous revenait d’accompagner nos consultants à « faire sens » dans leur parcours de vie ou si nous avions les moyens de rechercher et de saisir « le » sens !?
Il est évident que le sens à donner à notre propre vie ou au monde est avant tout une affaire personnelle ; alors même que l’astrologie nous conduit parfois à avoir une vision globale sur l’état de monde, ce qui pourrait nous inciter à prétendre cerner « un sens collectif »…
Or, tandis que j’y réfléchissais, je me suis mis à douter de la pertinence d’une
recherche de sens, me disant qu’il était peut-
Récemment, j’ai revisionné le film E.T. à la télévision. À la fin du film, je me suis dit : et si j’accompagnais E.T. sur sa bicyclette ? Tandis que je passais devant la lune (vous connaissez sûrement cette image), je me suis interrogé pour la millième fois : quelle est notre place dans l’univers… ? Puis, j’ai imaginé que (comme E.T.) j’arrivais d’une région très lointaine, dans le cosmos, et que je découvrais pour la première fois notre planète bleue gravitant autour d’une étoile moyenne, semblable à d’innombrables étoiles, parmi d’innombrables galaxies…
Me mettant ainsi dans la peau d’un voyageur de l’espace, je pensai que puisque cette
planète que je découvrais s’avérait propice à la vie, elle avait peut-
Je déchantai bientôt, observant une terre sous haute tension. Là, en dessous, le temps est à l’orage, d’Ouest en Est, entre une grande puissance qui s’est choisi comme président un bouffon et un petit pays soumis au joug d’un paranoïaque.
Je pensais que leurs invectives n’étaient peut-
Chers ami(e)s astrologues, me voici bien alarmiste, penserez-
Autant voir les choses en face : la barque est chargée à ras bord, l’artillerie lourde est aux aguets, les contentieux nous guettent, les accents nationalistes retrouvent de la voix, les intégristes nous menacent, les réfugiés se heurtent aux frontières, le protectionnisme redevient la règle, le dérèglement climatique se tient en embuscade…
Assez, me direz-
Interroger le sens des choses, dans le confort et la sérénité de notre bureau de
consultation, est-
En réponse, je persiste et signe… Si (ou parce que) le monde est en crise, tentons au moins de comprendre en quoi et pourquoi nous avons fait fausse route. Et de constater que, chemin faisant, nous avons précisément oublié de donner du sens au devenir des hommes…
Sur la bicyclette d’E.T. j’ai choisi de prendre un peu de hauteur et de me souvenir
que nous, les terriens, nous sommes poussières d’étoiles et que nous venons de très
loin. Ce rappel de nos origines évoque du même coup un passé fabuleux. À la réflexion,
ce passé fabuleux ne nous fait-
En attendant, et faute de mieux, songeons à laisser la lampe allumée, ici, sur terre, car il n’est pas sûr qu’il y ait vraiment et déjà quelqu’un au tableau de bord…
Mais à qui confier le gouvernail ? Nous pourrions, par exemple, nous inspirer de la curiosité pétillante de l’enfant : celle qui lui fait goûter la joie de la découverte et de l’apprentissage. Hélas, trop souvent, comme les roses, cette curiosité ne dure qu’un temps. Viennent en effet l’adolescence et l’heure des mimétismes.
Nous observons régulièrement cela, lorsque nous tentons de comprendre ce qui « anime
» nos semblables. C’est le règne de l’apparence au seuil critique de l’âge d’homme,
à l’heure où vient l’inconnu qui est en nous et qu’il nous faut apprivoiser, et qui
n’est autre que nous-
À contre-
Un tel point de vue arrache tous les masques et il nous replace dans la verticalité.
Mais cette remise à l’endroit peut-
Nous vivons une époque étonnante où se généralise un doute profond quant au devenir des hommes et de leurs traditions. D’aucuns voient dans la mondialisation une machine à broyer les cultures. Sur son passage, elle nivelle les modes de vie, quand ce ne sont pas les valeurs. En réponse, un retour à ce qui fait le fondement de notre humanité s’impose.
Mais l’homme est un animal étrange. Il transforme le monde « à son image » et, ensuite, il s’étonne de découvrir un monde désenchanté, ayant réduit l’humain à ses besoins physiques ; comme si, lui aussi, n’était qu’un objet.
Sans doute serions-
Mais, précisément, quelles sont les conditions du bonheur ? Satisfaire nos besoins
fondamentaux, être en bonne santé, avoir un emploi, vivre heureux en famille, être
aimé… ; tout cela est fondamental. Or, qu’observons-
Le paradoxe du bonheur est que nous y pensons vraiment lorsque nous en sommes privés. Tant que tout va relativement bien, nous nous habituons au bonheur ; si bien que ce qui était un plaisir devient un peu plus fade… C’est alors, nous le savons, qu’un transit planétaire peut réanimer en nous le feu d’anciennes aspirations…
Mais gardons-
De façon prosaïque, plusieurs critères guident notre recherche de sens au niveau de notre vie quotidienne : être cohérents dans nos choix, poursuivre un objectif personnel, être satisfaits de nos résultats…
Alors, que faire de tout cela et comment valider, un tant soit peu, notre métier d’astrologue ?
Sans doute en aidant nos contemporains à mieux saisir « qui » ils sont et à se donner un objectif « valable » (à savoir : qui vaut le coup).
Face à cela, nous sommes fondamentalement inégaux. En revanche, chaque chemin personnel de réalisation peut acquérir un sens en présence d’objectifs qui valident les étapes parcourues. On devine ici que le mot « sens » concerne aussi bien ce qui donne de l’intérêt, de l’importance ou une valeur à ce que nous faisons, que ce qui nous désigne une direction. Ainsi, le seul fait de savoir où nous allons (et pour quelle raison) suffit déjà à « faire sens »… C’est assurément la première utilité de l’analyse astrologique.
Mais avons-
Avons-
En tant qu’astrologues, nous savons ou plutôt nous ressentons que oui ! nous sommes chacun(e) un modeste « messager » du cosmos ; à savoir que nous portons en nous le potentiel d’une réponse singulière, unique, utile à la question du «comment» et du «pourquoi» vivre.
Cette seule réflexion nous désigne l’importance et l’urgence d’une réconciliation avec la dimension métaphysique susceptible de faire exploser le carcan qui nous maintient dans l’apparence et l’immédiat. L’homme a beau n’être qu’un grain minuscule dans la course du temps, il aspire pourtant à faire taire en lui l’angoisse qui l’étreint, face à sa relativité évidente et à sa disparition inéluctable.
À la fin de chaque jour, le soleil s’en va. À la fin du voyage, la vie s’en va.
Au moment de faire le bilan de notre vie, un petit indice nous indiquera-
En dernière analyse, si notre histoire personnelle est le résultat de nos expériences mises bout à bout, elle est aussi et surtout le lieu d’une émergence, de la percée d’une aptitude extraordinaire : la conscience.
Or, reconnaissons qu’un tel besoin de donner du sens à l’univers est, dans le monde matérialiste qui nous envahit de toutes parts, perçu que comme une perte de temps.
Certes, que pouvons-
En attendant, nous sommes sur un seuil. Il est fragile, chaotique, dangereux. C’est
un mo-
Jacques VANAISE
Pour tout contact
jacques.vanaise@skynet.be
Sur le vif
“Nous sommes poussières d’étoiles et que nous venons de très loin... Ce passé fabuleux
ne nous fait-
“Ce qui peut nous arriver de mieux, c’est d’assumer pleinement notre propre part d’intelligence et de conscience, reçue en héritage et dont le monde a besoin.”
“Le paradoxe du bonheur est que nous y pensons vraiment lorsque nous en sommes privés.”
“Nous portons en nous le potentiel d’une réponse singulière, unique, utile à la question du «comment» et du «pourquoi» vivre.”
“Un soupçon de conscience qui devrait, qui doit faire toute la différence et nous inspirer pour demain une tout autre perspective.”
Christine NGUYEN LAN |
Janine TISSOT |