la Gazette des Astrologues
n°158 -
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
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1996-
la FDAF a
“Sur le Vif”
La chronique de
Jacques VANAISE
Lettre ouverte à Loïc Nottet
http://www.loicnottet.com/
Cher Loïc,
Tu ne me connais pas, alors que ton visage, ta voix, ta danse me sont familiers.
Quoi de plus normal ? Les personnes qui te regardent et t’écoutent (à la télé-
Je précise que le mot « familiers » ne peut te faire penser à une appropriation ou à une intrusion de ma part.
J’ai regardé avec émotion, récemment, ton « interview » dans le huis clos (cf. le
cocon de la voiture électrique) de « Hep Taxi » (https://www.rtbf.be/auvio/detail_hep-
Huis clos…, alors que nous étions des milliers à t’écouter ; alors que les mai-
Mais pourquoi des guillemets à « interview » ?
Parce qu’il y avait une belle complicité entre toi et Jérôme Colin, ton intervie-
Le spectateur, devant sa Télé, avait raison de se sentir un peu intrusif.
La spontanéité de tes confidences a suscité en moi un mélange d’empathie et d’alarme…
Pour situer le propos de ma lettre, je me référerai à une étude de l’imaginaire qui
sous-
Mais nous sommes aussi le prolongement d’un « imaginaire » à partir duquel s’élabore notre réponse unique à la vie et au monde…
Mon observation de cet imaginaire ressemble au décryptage d’une partition de sons
ou de couleurs. Il y est question d’une palette universelle que nous avons tous
en commun, mais que nous rejouons chacun de façon originale ; parfois discrète, par-
Je dispose d’un code pour cette lecture un peu insolite. Je l’ai emprunté à l’imaginaire astrologique qui n’a rien à voir ici avec la bêtise des horoscopes et avec ses dérives commerciales.
Il y est question d’une partition de symboles, d’images et de métaphores qui révèlent une partie de ce que nous sommes.
Mais que sommes-
Nous sommes (comment dire) le fruit ? le résultat ? le produit ? d’un héritage génétique (voilà pour notre passé, pour notre devenu). Nous sommes aussi l’expression progressive d’un potentiel, d’une attente, d’un projet (voilà pour notre futur, ou plutôt pour notre devenir).
Ce projet, nous avons besoin tout d’abord de le découvrir et de le mettre en œuvre.
Comment faisons-
Pour élucider « celui » que nous sommes et pour mieux nous connaître, nous descendons dans l’arène du monde, sur la frontière tantôt évanescente, tantôt épaisse qui nous met en contact avec la réalité.
Entre notre dedans et le dehors, là où émerge peu à peu « celui » que nous de-
Nécessaire, parce que c’est à mesure que le monde nous sollicite que nos propres
réponses nous révèlent à nous-
Et envahissant, parce que la réalité des autres, déjà construite, formatée, socia-
Ajoutons que, le plus souvent, nous interprétons la réalité comme elle nous convient
(nous con –vient). Pas étonnant alors que l’idée que nous nous faisons des autres
et de la réalité soit « aussi » comme un prolongement de nous-
Eh oui ! L’être humain est complexe !
Heureusement, nous ne vivons pas tous ce « duel » ou cet « entre-
Il en résulte parfois un repli sur soi ou, au contraire, une exigence : celle de vouloir dire notre différence, par la parole, par la voix, par les gestes, … par la danse.
Ainsi se précise le projet de remodeler, de refaçonner, de transfigurer le monde ou, tout au moins, de vouloir contester le cadre familial ou social qui nous enserre et qui entendrait dicter notre rôle.
Ce rôle est généralement périphérique, conditionnel, mesuré, imposé, jugé…
À moins que…
J’en viens à ta configuration astrologique qui me conduit à évoquer ton imagi-
Mais de quel centre est-
Sans doute…
Mais aussi « le » centre à partir duquel il te devient possible de retravailler le
monde comme une matière ou un matériau qui se livre à toi ; comme le fait le créa-
En tant que « Bélier – Maison XII » tu es au centre d’un imaginaire qui aspire à « être » pour la première fois, toujours pour la première fois.
Comme l’arbre qui tend tout entier dans sa verticalité (Lune – Jupiter en Ca-
L’impressionnisme de ton imaginaire intérieur se projette ainsi comme un cri de la voix et du corps dans l’expressionnisme presque sauvage d’une première fois, toujours d’une première fois (Bélier).
Ta performance au milieu de l’eau (https://www.youtube.com/watch?v=68EnJITH-
Mais comment rendre explicite et vivant ce qui ne peut qu’apparaître fugace-
Comment le singulier peut-
Et comment exulter ton instantanéité sans utiliser ce qui est déjà là, ce qui te précède en quelque sorte, ce qui te sert de matière et d’outil : ton corps, ta voix, mais aussi la réalité du monde et la présence, la participation, la collaboration des autres… (Nœud Nord en Balance et en maison VI) ? Et alors qu’il y a aussi en toi le refus (Vénus opposée à Pluton) de l’ingérence cannibale des autres…
Or, l’artiste peut-
L’instant parfait est sans cesse approché, répété, corrigé, ciselé.
Ainsi s’écrit une ligne sur la page blanche de ta création et donc, de ta vie.
Comme chacun d’entre nous, tu es de ce monde ; et pourtant tu aspires à faire éructer
vers ce monde ce qui te sous-
Le grand poète Tagore écrit : « J’ai dit à l’arbre : parle-
En ces quelques mots se révèle la dynamique entre un potentiel et son accom-
Au moment de naître, une seconde suffit pour forger la trame de notre destin…
Puis, toute une vie suffit à peine pour mériter l’adéquation avec nous-
C’est que, pour faire du trajet ordinaire un parcours réussi, outre le travail, la chance et le talent, il faut la volonté de devenir notre propre obligé, dans l’urgence.
Puis, viennent les carrefours devant lesquels il faut prendre une décision.
Comment préserver et cultiver la lucidité qui nous permettra de bien choisir ?
Comment sauvegarder la fraîcheur de l’intuition à laquelle nous fier ?
Comment faire la synthèse des coups du sort et des coïncidences, à la croisée des chemins ?
La connaissance de soi est un luxe. Elle est aussi, sans doute, la seule marge de liberté qui ne soit point illusoire…
Il est à remarquer que l'étrangeté vis-
Or, les plus désemparés sont souvent ceux qui réussissent le mieux à faire émerger la part de lumière qu'ils portent en eux.
Cette lumière, nous ne pouvons guère que l’exprimer imparfaitement.
Comment faire ?
Nous fier à une composition réfléchie par d’autres que nous et par avance… ?
Pour réussir une mise au jour du monde onirique, ne convient-
Tout près, il y a un chanteur et un danseur qui nous parlent. Plus loin, il y a « ce quelque chose » vers lequel nous sommes tous et chacun en chemin.
À y réfléchir, pour approcher et dire cet essentiel, les mots, les gestes, les cou-
Cet ineffable ne concerne pas ici l’une ou l’autre démarche mystique qui justi-
Bien cher Loïc, merci pour ce que tu es, pour ce que tu fais, pour ce que tu crées.
Avec toute mon admiration et ma sympathie chaleureuse.
Jacques
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