la Gazette des Astrologues
n°161 -
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
1996-
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“Sur le Vif”
La chronique de
Jacques VANAISE
Il y a quelques jours, je dialoguais avec un ami, médecin urgentiste.
Je souhaitais qu’il me parle des comportements humains. Je m’attendais à ce qu’il aborde notre dimension psychologique ; il me décrivit essentiellement notre physiologie.
Ainsi, pour cerner le profil particulier des schizophrènes, il me décrivit le rôle des neurones et, plus précisément, d’un lien entre le néocortex et l’amygdale qui exprime ou influence nos émotions.
L'amygdale est en effet une structure cérébrale essentielle au décodage de nos émotions
et, notamment, des stimuli qui (sinon) menaceraient notre organisme. Aussi l'évolution
a-
Et cet ami médecin de me dire que, chez certains patients ayant subi une intervention chirurgicale au cerveau, on a pu stimuler l'amygdale directement et recueillir leurs impressions. L'expérience subjective la plus commune décrite dans une telle analyse est celle d’un danger imminent et de la peur qui en résulte. À l’inverse, les patients dont l'amygdale a été détruite (par exemple, lors d'accidents cérébraux vasculaires) reconnaissent toutes les expressions émotionnelles apparaissant sur les visages, sauf celle de la peur.
L'amygdale possède de très nombreuses connexions avec plusieurs structures cérébrales,
dont le néocortex. Et mon interlocuteur d’illustrer son propos par un exemple, celui
d’une pathologie spécifique : les psychopathes. Un « déficit » de l’amygdale explique
comment et pourquoi ces personnes n’éprouvent aucune émotion vis-
Je ne relaterai pas ici la suite de notre conversation. Elle était plutôt unilatérale, le propos du médecin étant de concevoir et de décrire l’intelligence humaine sous le seul angle de la neurophysiologie et restant presque sourd à l’un ou l’autre de mes arguments.
Pour mon ami, l’étude psychologique de notre saisie de la réalité se conçoit à partir de concepts fondés essentiellement sur le système neuronal, au risque de réduire l’activité humaine intelligente à une simple chimie du cerveau.
On sait pourtant la difficulté, voire l’incapacité des neuroscientifiques d’expliquer les mécanismes complexes de l’intelligence et de la conscience. On en observe bien entendu les zones d’expression et de manifestation dans le cerveau, mais on ne sait pas encore vraiment comment la conscience émerge en tant que telle.
Cet échange fut intéressant en soi, mais il eut pour effet de relancer mes interrogations à propos des fondements de l’astrologie.
Ainsi, deux options sont en concurrence. Ou bien le progrès des neurosciences nous incite à « trouver » une base physiologique au processus d’élaboration de notre personnalité, tel que l’illustre la dynamique de notre thème de naissance ; et donc à nous attacher au jeu des relations causales, ce qui suppose que nous cernions au plus près la relation tangible et physique susceptible d’exister entre le système solaire et nous ; ou au contraire nous privilégions une prise en compte d’une tout autre dimension, celle de la psyché et de l’imaginaire, dont le rôle est ou serait infiniment plus subtil et intangible, donc difficile à mesurer et à démontrer.
L’évocation de cet échange peut vous paraître hors contexte, en ce qui concerne nos réflexions et recherches à propos de l’astrologie. Je n’en suis pas si sûr.
Certes, nous pouvons nous satisfaire d’une pratique performante et sérieuse de notre « métier ». Mais c’est aussi nous isoler d’une véritable révolution dans la conception et la compréhension des phénomènes propres à l’intelligence humaine.
Je l’ai déjà écrit et je continue à le penser : nous, astrologues, sommes les témoins de l’expression de la psyché et de l’imaginaire dans ce qu’ils constituent pour chacun de nous un héritage psychique aussi déterminant que notre hérédité génétique et que notre relation conditionnelle avec notre environnement social et culturel.
Cet imaginaire, je pense, réclame de notre part la prise en compte de la dimension
toute subtile d’un champ qui sous-
Un jour, peut-
Pour en revenir aux neurosciences, si des expériences démontrent le rôle de nos réseaux neuronaux, en tant qu’intermédiaires pour la manifestation de nos pensées, la question est de savoir si cela implique que ces cellules « produisent » nos pensées.
Est-
Considérons que l’activation de nos neurones ne fait peut-
Nous pouvons certes nous féliciter des progrès considérables dans l’exploration de nos compétences neuronales. Mais l'ennemi du progrès scientifique est le rejet ou la suspicion quant à l’étude de faits encore incompréhensibles, étranges et inconnus.
À cet égard, faisons preuve d’humilité et acceptons qu’une bonne partie de notre
discipline repose bien plus sur de l’empirisme que sur des preuves avérées. Et ouvrons
notre réflexion à l’idée encore nouvelle et incertaine d’un champ constitué d’informations
dont notre cortex serait en fin de compte la « station-
De tels champs sont peut-
En cela, nous serions chacun le lieu et l’enjeu d’une interface. Cela ne peut en rien nous contrarier. Étymologiquement, le symbole dont nous faisons si volontiers usage ne fait rien d’autre que relier, associer et rassembler, autour d’une idée, sur base d’une ressemblance, d’une concordance, d’une intention commune.
Jacques VANAISE
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