la Gazette des Astrologues

n°161 - Mars 2018

Accueil. "Sur le Vif" - Jacques VANAISE. Billets d'Humeur. la Vie de la FDAF. les "AstroCartes". les Actus DN. Ateliers, conférences.... Divers.

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

20
ans

1996-2016

la FDAF a


“la Gazette des Astrologues”, la newsletter des membres de la FDAF - www.fdaf.org - mail : FDAF@fdaf.org

Conformément à l’article 34 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification des données nominatives vous concernant.
Si vous souhaitez vous désinscrire, cliquez ici

“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Il y a quelques jours, je dialoguais avec un ami, médecin urgentiste.

Je souhaitais qu’il me parle des comportements humains.  Je m’attendais à ce qu’il aborde notre dimension psychologique ; il me décrivit essentiellement notre physiologie.

Ainsi, pour cerner le profil particulier des schizophrènes, il me décrivit le rôle des neurones et, plus précisément, d’un lien entre le néocortex et l’amygdale qui exprime ou influence nos émotions.

L'amygdale est en effet une structure cérébrale essentielle au décodage de nos émotions et, notamment, des stimuli qui (sinon) menaceraient notre organisme.  Aussi l'évolution a-t-elle regroupé plusieurs circuits du système d'alarme de notre organisme dans l'amygdale.

Et cet ami médecin de me dire que, chez certains patients ayant subi une intervention chirurgicale au cerveau, on a pu stimuler l'amygdale directement et recueillir leurs impressions.  L'expérience subjective la plus commune décrite dans une telle analyse est celle d’un danger imminent et de la peur qui en résulte.  À l’inverse, les patients dont l'amygdale a été détruite (par exemple, lors d'accidents cérébraux vasculaires) reconnaissent toutes les expressions émotionnelles apparaissant sur les visages, sauf celle de la peur.

L'amygdale possède de très nombreuses connexions avec plusieurs structures cérébrales, dont le néocortex.  Et mon interlocuteur d’illustrer son propos par un exemple, celui d’une pathologie spécifique : les psychopathes.   Un « déficit » de l’amygdale explique comment et pourquoi ces personnes n’éprouvent aucune émotion vis-à-vis de leurs victimes.

Je ne relaterai pas ici la suite de notre conversation.  Elle était plutôt unilatérale, le propos du médecin étant de concevoir et de décrire l’intelligence humaine sous le seul angle de la neurophysiologie et restant presque sourd à l’un ou l’autre de mes arguments.  

Pour mon ami, l’étude psychologique de notre saisie de la réalité se conçoit à partir de concepts fondés essentiellement sur le système neuronal, au risque de réduire l’activité humaine intelligente à une simple chimie du cerveau.

On sait pourtant la difficulté, voire l’incapacité des neuroscientifiques d’expliquer les mécanismes complexes de l’intelligence et de la conscience.  On en observe bien entendu les zones d’expression et de manifestation dans le cerveau, mais on ne sait pas encore vraiment comment la conscience émerge en tant que telle.

Cet échange fut intéressant en soi, mais il eut pour effet de relancer mes interrogations à propos des fondements de l’astrologie.

Ainsi, deux options sont en concurrence.  Ou bien le progrès des neurosciences nous incite à « trouver » une base physiologique au processus d’élaboration de notre personnalité, tel que l’illustre la dynamique de notre thème de naissance ; et donc à nous attacher au jeu des relations causales, ce qui suppose que nous cernions au plus près la relation tangible et physique susceptible d’exister entre le système solaire et nous ; ou au contraire nous privilégions une prise en compte d’une tout autre dimension, celle de la psyché et de l’imaginaire, dont le rôle est ou serait infiniment plus subtil et intangible, donc difficile à mesurer et à démontrer.

L’évocation de cet échange peut vous paraître hors contexte, en ce qui concerne nos réflexions et recherches à propos de l’astrologie.  Je n’en suis pas si sûr.  

Certes, nous pouvons nous satisfaire d’une pratique performante et sérieuse de notre « métier ».  Mais c’est aussi nous isoler d’une véritable révolution dans la conception et la compréhension des phénomènes propres à l’intelligence humaine.

Je l’ai déjà écrit et je continue à le penser : nous, astrologues, sommes les témoins de l’expression de la psyché et de l’imaginaire dans ce qu’ils constituent pour chacun de nous un héritage psychique aussi déterminant que notre hérédité génétique et que notre relation conditionnelle avec notre environnement social et culturel.

Cet imaginaire, je pense, réclame de notre part la prise en compte de la dimension toute subtile d’un champ qui sous-tend l’élaboration de notre personnalité ; alors même qu’il ne nous est guère facile de démontrer en quoi ce champ symbolique est en relation ou en synchronisme avec la dynamique du système solaire.

Un jour, peut-être, serons-nous en mesure de démontrer (par exemple) toute l’importance de la gravitation ou des champs magnétiques, ou encore de la perspective quantique.  En attendant, il nous revient de rester attentifs aux nouvelles théories qui, demain, pourraient nous évaluer à partir des performances de l‘intelligence artificielle.

Pour en revenir aux neurosciences, si des expériences démontrent le rôle de nos réseaux neuronaux, en tant qu’intermédiaires pour la manifestation de nos pensées, la question est de savoir si cela implique que ces cellules « produisent » nos pensées.

Est-il possible de réduire notre conscience à des processus neuronaux ?  Ces processus sont-ils seuls en cause dans la production de l’essence subjective de notre esprit ?  

Considérons que l’activation de nos neurones ne fait peut-être que refléter l’utilisation des structures présentes dans notre cerveau. Ainsi, activer une radio ou une télévision n’influence pas le contenu des programmes reçus.

Nous pouvons certes nous féliciter des progrès considérables dans l’exploration de nos compétences neuronales.  Mais l'ennemi du progrès scientifique est le rejet ou la suspicion quant à l’étude de faits encore incompréhensibles, étranges et inconnus.

À cet égard, faisons preuve d’humilité et acceptons qu’une bonne partie de notre discipline repose bien plus sur de l’empirisme que sur des preuves avérées.  Et ouvrons notre réflexion à l’idée encore nouvelle et incertaine d’un champ constitué d’informations dont notre cortex serait en fin de compte la « station-relais » ; ce qui suppose que notre conscience n’est pas entièrement enracinée dans le domaine mesurable de la physique et de la physiologie.  

De tels champs sont peut-être le jalon manquant pour une nouvelle théorie prenant en compte les forces gravitationnelles mêlées aux interactions qui, de nature quantique, accordent un invisible (l’inconscient collectif) et le visible (notre réalité physiologique).

En cela, nous serions chacun le lieu et l’enjeu d’une interface.  Cela ne peut en rien nous contrarier.  Étymologiquement, le symbole dont nous faisons si volontiers usage ne fait rien d’autre que relier, associer et rassembler, autour d’une idée, sur base d’une ressemblance, d’une concordance, d’une intention commune.


Jacques VANAISE

Pour tout contact
jacques.vanaise@skynet.be

Sur le vif