la Gazette des Astrologues

n°179 - Septembre 2019

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

20
ans

1996-2016

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“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Je suis vierge jusqu’au bout des doigts, ongles bien limés, vernissés, prêts à gratter la tache de craie sur ma manche.  Si la tache vient.  Mais je veille.  Elle ne viendra pas.  Je la garde à distance.  Une si belle veste, bien propre, fraîchement repassée, dans les règles.

Eh toi !  Dépêche-toi ! Nous allons encore arriver en retard et tu sais que je déteste cela.

Quoi !?  Je suis de mauvaise humeur !?  Il y a de quoi ! Les jours raccourcissent, l’humidité s’installe dans la maison, j’ai le sentiment de n’avoir pas vraiment profité de l’été et, déjà, c’est la rentrée.

Qu’as-tu à me dévisager comme ça !?  Ah, oui, je sais, tu veux cerner ce qu’il y a de plus vibrant, mon versant passionnel (1).

Passionnel !  Mais quoi encore !  Je n’ai pas franchi la ligne rouge de la névrose pour rien !  Tu ne comprends pas ?  Je parle de la ligne rouge qui nous pousse dans la réalité du quotidien.  Tu y es maintenant !?  Tu as pigé !?  Nous sommes tous des névrosés, toi compris.  Ce que je veux dire par là ?  Simplement qu’on n’obtient rien de la vie, du monde, des autres, sans un peu de contrôle, de prévoyance, d’organisation.

Oh ! bien sûr, j’aimerais, moi aussi, manifester indéfiniment mes humeurs au grand jour.  Mais je sais me contenir, moi, monsieur !  Je sais mesurer mes pulsions et mes fantaisies personnelles.  Pas comme toi, qui ne calcule rien, qui n’organise rien, qui ne prévoit rien.

C’est bien beau d’avoir des rêves…  Mais quand il faut les mettre en pratique, il n’y a plus personne !  Je ne parle même pas de tes chimères …  Illusions que tout cela…  Ainsi, au moment de passer à table, si je n’avais pas veillé au grain…  eh bien, pas de vaisselle propre et rien dans le frigidaire ! Nada !

Oh ! C’est facile de m’appeler la fée du logis…  Cela t’arrange, non !?  Cela te convient !  C’est comme les plis de ton pantalon…  Sans moi, tu sortirais vêtu d’un sac !  Pareil pour tes chemises et pour ta veste…  Prends exemple sur moi !  

Oui, je suis la petite fourmi…  Et toi ? La cigale, sans doute… !?  Trop facile de compter sur moi…  Tu déchanterais bien vite, après avoir gazouillé tout l’été, si ton costume était encore au pressing, si je n’avais pas fait les courses et rempli le réservoir de la voiture…  Tout ça te dépasse hein !  Et pourtant, ainsi va le monde.  C’est beau de rêver, mais c’est bien mieux de prévoir et d’organiser, crois-moi !

Tu sais, les grands espaces, les envolées lyriques, ce n’est pas pour moi.  Je préfère observer, inspecter, mesurer, détailler…  

Je n’aime pas aller à l’aveuglette d’un point à l’autre du paysage…  J’ai besoin que le moteur tourne rond et que les phares impeccables éclairent ma route.  Je me méfie des virages à 180 degrés…  Tout cela ne mène à rien…

Oui, je sais…, je dramatise parfois un peu vite…  C’est ma nature, c’est comme ça…  Mais je préfère tenir compte de mes doutes que d’aller vers la catastrophe.

Mais que fais-tu… ?  

Que fait ta main sur la mienne, sur mon cou, sur mon sein… ?

Tu t’enflammes !?  C’est moi qui te fais cet effet-là ?

Tu me débusques ?  Tu me mets aux abois… !  Je ne me reconnais plus !  Ta ferveur me met en feu.

Allez, pour une fois, je me lance là-dedans comme une fusée.

Je ne la connaissais pas encore celle-là.  Je la découvre et je la laisse m’habiter, de la tête aux pieds.  

Ta ferveur allaite la mienne et je m’y laisse couler.  Je me découvre louve affamée.  

Un feu couvait et le voici qu’il éclate comme un orage.  Et mes nuages se déchirent comme au cœur de la tempête.  Je perds pied et c’est délicieux.  Continue.  Je me savais vulnérable, mais pas comme ça, sans défense.  

Je suis désarmée et je me perds dans l’éclat de tes yeux bleus.  


Ainsi va la vie, entre élans et pertes d’équilibres.

On dira à la Vierge qu’il existe toujours une porte pour sortir de son labyrinthe.  

Mais encore faut-il qu’elle en trouve la clef.

Qu’attend-elle ? Qu’espère-t-elle ?

Une caresse ? Un signe ?  Une réponse ?

Un déclic, peut-être, un chamboulement, comme lorsque le jour perce la nuit.  

Comme à l’instant où le guerrier abandonne son armure et s’invite à brasser, tout au fond de lui, des idées nouvelles…


(1) Se reporter au « Sur le vif » du 1er août.


Jacques VANAISE

Pour tout contact
jacques.vanaise@skynet.be

La Vierge : Prudence Petitpas

Sur le vif

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