la Gazette des Astrologues
n°182 - Décembre 2019
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
1996-2016
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“Sur le Vif”
La chronique de
Jacques VANAISE
- L’herbe est définitivement meilleure chez le voisin…
- Que veux-tu dire ?
- Eh bien, l’herbe est toujours plus verte ailleurs… !
- Ah ! je comprends… Mais, pour aller ailleurs, tu dois d’abord franchir la clôture…
- Qu’à cela ne tienne !
- Oui, c’est vrai…, tu es un bon cavalier et les courses d’obstacles ne te font pas peur. Soit, c’est donc meilleur chez le voisin… Mais quand tu y seras, ton point de départ sera devenu… «ailleurs» et l’herbe sera donc plus verte ici, si je te suis bien. Alors, finalement, si c’est pour revenir dans ton pré, autant y rester…
- Revenir !? Jamais ! Non ! jamais regarder en arrière ! Toujours regarder plus loin, devant soi.
- Oui oui oui… Et tout faire à demi… Entreprendre et laisser les autres terminer le boulot…
- Ce n’est tout de même pas à moi qu’il revient de creuser, de façonner, d’édifier… Même les fondations m’exaspèrent. Juste le plan, çà, c’est intéressant ; çà, c’est passionnant ! Dessiner le plan, être l’architecte quoi…
- Si je te comprends bien, avec toi, c’est aller toujours plus loin, toujours plus en avant, toujours plus haut… Comme Alaska…
- Comme Alaska ?
- Oui, c’était une publicité quand j’étais gosse : « toujours plus haut, avec Alaska ». Une publicité pour un cornet de glace…
- Tu ne manques pas d’humour… Me comparer à un cornet de glace...
- En tout cas, plus tu montes, plus il fait froid… Tu as ta petite laine !?
- Pas besoin !
- Ah non !?
- Tu oublies le feu de l’enthousiasme…
- Certes ! Il est vrai qu’avec toi, pas besoin de silex ! Pif ! paf ! Et ça repart… Les piles Wonder n’ont qu’à bien se tenir… Alors, prêt pour décrocher la lune… !?
- Ne te moque pas ! Sans des explorateurs comme moi, les hommes seraient encore cloîtrés dans leurs régions arides…, quelque part dans le Nord-Est de l’Afrique… Songe à la diversité des cultures… Partout les mêmes bipèdes hominidés, mais avec d’autres traditions, d’autres arts, d’autres méthodes de travail…
- Et tu expliques cela comment ?
- C’est simple : partout les hommes se sont adaptés à leur environnement. Autres terres = autres cultures ; autres climats = autres styles de maisons…
- Tu me fais penser à la tour de Babel : la cacophonie des langues… Mais alors, comment établir des liens, comment se comprendre, comment édifier un monde uni ?
- Pourquoi veux-tu qu’il soit uni ? Bon…, je te le concède, uni, oui, peut-être… Mais sûrement pas uniforme ! Ce ne serait pas palpitant. Découvrir, mon cher, se surprendre et être surpris. Le seul visa qui puisse authentifier mon passeport, c’est le goût de la découverte : partir en expédition, traverser les mers, naviguer en eau profonde, voyager et faire voyager, partir en reconnaissance, poursuivre mes pérégrinations, inventer de nouvelles odyssées, organiser des croisières, partir, partir, partir…
- Soit ! Mais reconnais que même si tu fais le tour du monde, il faudra bien qu’un jour tu reviennes à ton point de départ. Et puis, après tout, prenons les îles Fidji, je trouve qu’elles ont des montagnes qui me font penser à la Suisse…
- Peu importe, je veux malgré tout aller les voir.
- Oui oui, tu veux te rendre compte... Tu es le Saint Thomas des latitudes…
- Tu oublies une chose. Ce n’est pas le but ou le point de chute qui compte, c’est le chemin. Il est fort possible que si je cours le monde, c’est pour prendre rendez-vous avec moi-même… Le jour où l’ennui m’a griffé, je suis parti, sans doute pour chercher une réponse, ou une vérité, fût-ce en devenant hors d’atteinte pour prendre de la distance. Chaque parcours est riche en soi et je ne manque pas de m’abreuver à la fontaine fraîche de chaque surprise…, au risque d’aller si loin qu’un jour je ne me reconnaîtrai peut-être plus moi-même.
- Te voilà bien poète tout à coup !
- Oui, tu as un peu raison. Il m’arrive de me reconnaître dans la figure du Mat dans le Tarot. Je suis tantôt apprivoisé par un beau paysage, tantôt par une ville accueillante. Rat des villes, rat des champs… Mais cela ne dure pas. Je suis de passage, juste de passage. Ainsi, le soleil de la Grèce ou de la Turquie sèche mes plaies ouvertes pas le givre de Leningrad ou la glace du Grand Nord…
- Et jamais de repos !?
- Si, je m’arrête parfois dans un monastère ou dans une quelconque gargote. Et là, je proclame ma vérité. Euh ! enfin, je veux dire : ce qui me semble vrai dans l’instant, délié que je suis par le vin et conforté par la chaude amitié qui m’entoure.
- Je te devine, chantant à tue-tête : « mon inaccessible étoile »…
- Oh ! je suis plus modeste : juste celle de Compostelle…
- Bref, pour charmer les gens, tu sais t’y prendre…
- Oui, mais à condition qu’ils ne me collent pas à la peau… J’ai vite fait de reprendre la route et de me livrer au vent, pour qu’il m’emporte.
- Sans but, comme ça, juste poussé par le vent ?
- Tu sais, le seul et grand voyage qui compte, c’est tout de même celui qui nous fait traverser les glaces de notre conscience.
- Philosophe à tes heures… ?
- Sans doute, surtout lorsqu’il s’agit de retrouver la passerelle qui me reconduira vers la belle quiétude de l’enfance. Car j’ai eu une enfance heureuse…
- Oui, c’est vrai qu’on devine en toi un bébé bien nourri…
- N’empêche, comme tout le monde, j’aime cerner de plus près celui que je suis. On nous dit que pour cela, il y a les lignes dans nos mains, il y a des indices dans le ciel, il y a des rides sur notre visage et, celles-là, elles ne peuvent mentir. Il y a même, paraît-il, des syllabes dans l’eau calme qui reçoit une pierre.
- Et à supposer que tu puisses réunir tout cela, qu’en feras-tu ?
- Qui sait !? Une simple parole ou tout un livre ? Je n’en peux rien si le mouvement de la vie m’emporte sans cesse. Et aux esprits chagrins, je suis désolé de leur dire qu’il n’est jamais trop tard pour faire leur valise et pour aller goûter l’herbe du voisin.
- Je te reconnais bien là. Mais au moment d’inviter les gens qui t’entourent à reprendre la route, comment t’y prendras-tu !?
- Avec un mélange d’exubérance et d’opportunité. Avec des couleurs vives, sans doute. Et avec un grand éclat de rire pour percer le tympan des sourds…
Jacques VANAISE
Pour tout contact
jacques.vanaise@skynet.be
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