la Gazette des Astrologues

n°167 - Septembre 2018

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Billet d’Humeur

Agnès
MERIAU

ECHO DES ASTEROÏDES

Le Billet d'humeur de Maïtha Lobjois le mois dernier m'a beaucoup intéressée, à propos des astéroïdes et des divers auteurs révélateurs à leur sujet. Je connais l'ouvrage de Jean Billon depuis de nombreuses années et m'en suis beaucoup servi pour explorer cet univers passionnant ; je ne connais pas encore Richard Doyle mais compte bien le découvrir très prochainement, et je suis ravie de l'ouverture d'horizon occasionnée par cet article.

Concernant ma propre pratique des astéroïdes, ils font partie de mes multiples "chantiers d'investigation", pour lesquels je fais des tests et des mises à jour régulières. J'utilisais jusqu'à présent essentiellement ceux dont on trouve les éphémérides partout, à savoir Cérès bien sûr (maintenant reclassée en planète naine), plus Pallas, Junon et Vesta. Pour toutes, le symbolisme bien fouillé par Jean Billon m'a été utile, ainsi que d'autres ouvrages sur Cérès.

Au début  je considérais ces astéroïdes comme une globalité d'objets reliés au signe de la Vierge, comme des "petits éléments" typiques du symbolisme du signe, focalisé sur la précision des petits détails ; je les utilisais donc comme des maîtres secondaires de la Vierge lorsqu'elle était mise en valeur (signe solaire, ascendant ou signe d'un Nœud Lunaire), sous condition qu'ils soient soutenus par une conjonction avec un autre élément "fort" du thème (planète, angle, Nœud Lunaire...) ; l'un (ou parfois plusieurs) de ces astéroïdes était alors mis en exergue.

Puis je me suis mise à les prendre en compte même si la Vierge n'était pas particulièrement importante, à partir du moment ou ils étaient renforcés par une conjonction. Comme le dit si bien Maïtha Lobjois, ils sont comme des épices qui parfument et colorent la planète ou autre élément qu'ils touchent. J'ai constaté que cette coloration peut prendre parfois une importance plus fondamentale, jusqu'à être considérée comme une dominante : en cuisine encore, on parle de "curry de poulet, de poisson ou de légumes", en plaçant le mélange d'épices comme l'élément principal, eh bien en "cuisine astrologique" de même, j'ai souvent constaté qu'un astéroïde teintant un élément majeur du thème lui apportait une touche essentielle.

Par la suite, cet examen astéroïdal du thème m'a amenée à me questionner sur le lien de maîtrise de chacun d'entre eux : le lien avec la Vierge ne me paraissait pas toujours flagrant, et dans le doute je ne m'en servais plus. Par contre, le symbolisme individuel de certains astéroïdes fait réfléchir à un lien possible avec d'autres signes : Junon en particulier, dans son rôle majeur d'épouse officielle, fait facilement penser au signe de la Balance... Alors si on garde Cérès pour la Vierge -pas de doute là dessus- , à quels signes pourrait-on relier les autres ? Pallas, déesse vierge certes, mais surtout symbole d'indépendance et de sagesse guerrière, pourrait autant se relier au Sagittaire (en tant que fille de Jupiter en plus), qu'au Verseau ou au Bélier ; et Vesta, pas si vierge que ça dans les temps les plus anciens, entretiendrait son feu sacré peut-être plus volontiers en Poissons, en Scorpion ou même encore en Bélier... En attendant, même si je ne relie plus pour l'instant les astéroïdes à aucun signe,  leur symbolisme mythologique propre est assez riche pour pouvoir les exploiter de façon efficace et satisfaisante, puisque nous avons quand-même affaire à des déesses majeures. Même chose pour Chiron, à l'histoire mythologique hautement parlante, que j'utilise beaucoup sans lien de maîtrise limitative (je le considère de plus en plus comme "à cheval" entre le Sagittaire et les Poissons).

Cette richesse symbolique, que ce soit pour les astéroïdes, pour Chiron ou pour Cérès, n'est pas aussi visible et évidente pour les dernières planètes classées naines : Eris n'est que peu citée et représentée en mythologie, et je garde un fond de doute quant à son lien souvent présumé avec la Balance (en tant qu'avatar martien source de conflits, je l'aurais plus volontiers reliée au Bélier ou au Scorpion...). Quant à Hauméa et Makemake, même s'ils représentent des dieux majeurs dans leurs cosmogonies respectives, ils appartiennent à des cultures que l'on a peu l'habitude d'utiliser, et on en sait finalement assez peu sur eux. J'espère finir par en tirer une symbolique assez riche et claire, mais pour l'instant je ne m'en sers pas.

Au final, toutes ces histoires d'astéroïdes ou de micro-planètes sont toujours passionnantes à explorer, et nous rappellent encore et toujours que notre chère Astrologie est un puits sans fond, un mystère sans fin qu'on ne saurait limiter à des acquis et savoirs fixés définitivement. Rien que des leçons d'humilité.

Je vous souhaite à tous une passionnante rentrée !

Agnès Mériau