la Gazette des Astrologues
n°192 - Octobre 2020
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
Billet d’Humeur
Thérèse
LACAN-MERLIN
François, le fils méconnu et oublié des Debré
Prévenu dans le procès Chirac, le frère de Jean-Louis, de Bernard et fils de Michel, détonne avec sa famille.
Lors de ce procès, quand il prend la parole, d’une voix faible mais élégante, on croit entendre son frère Bernard.
L’homme qui s’exprime à la barre lors du procès Chirac, pour répondre d’un emploi fictif, n’a pas la présence physique de ses frères, les jumeaux Jean-Louis, président du conseil constitutionnel, et Bernard, urologue réputé et député de Paris. Car le deuxième fils de Michel Debré, Premier ministre sous le Général de Gaulle, qui vient de décéder, était d’une minceur à la limite de la maigreur, que ne parvenait pas à cacher son costume gris-sombre. C’était un homme marqué par la vie.
Et cependant il appartient à cette famille qu’il a rejetée, professionnellement, idéologiquement et socialement, mais qu’il n’a jamais pu vraiment quitter.
Marqué, surtout, par l’usage de drogues, l’opium et ses dérivés, François Debré les a rencontrés à la fin des années 1960 et lors des années 1970, lors de ses nombreux voyages en Asie du Sud-Est où il couvre les conflits qui déchirent la région. Car au rebours de ses frères et de son père, le fils rebelle des Debré délaisse la chose publique pour le journalisme. Au Cambodge ou au Vietnam, il gagne ses galons de grand reporter. Il remporte même le prix Albert Londres en 1977 pour un essai sur les khmers rouges intitulé Cambodge, du rêve à la réalité.
Mais les honneurs ne sont pas les seules choses qu’il ramène d’Asie fin 70. Dans ses valises, François Debré rapporte cette addiction aux opiacés ainsi que des angoisses nées des scènes de guerre auxquelles il a assisté. Le jeune homme qui fréquentait les "gauchistes" du Quartier Latin, alors que son ancien Premier ministre de père était détesté et moqué par ses camarades, est bien devenu un homme dans la force de l’âge, mais à jamais tourmenté. Il ne peut pas, en aucun cas, compter sur l’appui de sa famille. "Chez nous, personne ne s’immisce dans les histoires des autres. On ne parle de rien, ni d’argent, ni de sexe, ni de drogue, ni de politique", des propos recueillis en 1998 dans Libération, pour décrire une famille de taiseux, menée d’une main de fer par Michel Debré, un père forcément encombrant.
Tant bien que mal, et même plutôt bien, François Debré poursuit sa carrière de journaliste, tout en restant accroc aux drogues dures. A partir de 1977 et jusqu’en 1985, il est grand reporter pour TF1. Il couvre notamment la destitution de Bokassa en Centrafrique ou la montée en puissance de Solidarnosc en Pologne.
En 1988, il est nommé rédacteur en chef adjoint d’Antenne 2, en charge des magazines de la chaîne.
Mais ce fragile équilibre vole en éclat en 1988, au décès subi de son épouse Ondine, la mère de ses deux filles, d’une rupture d’anévrisme. Rien à voir avec la drogue, mais François Debré, qui l’avait "initiée" aux "plaisirs" de l’opium, en nourrira une culpabilité qui ne le quittera plus. "Sa mort, je l’ai vécue comme une sanction", confiait-il dans Libération.
En parallèle de sa vie de journaliste, François Debré a exercé une activité d'écrivain. Un de ses ouvrages, Le Livre des égarés, a été sélectionné pour le prix Goncourt en 1981 et lui a permis d'obtenir le prix Paul-Flat de l'Académie française en 1980. Dans Trente Ans de sursis, roman autobiographique, il raconte ses décennies d'addiction à l'opium et à l'héroïne, le décès de sa femme, mais aussi ses divergences avec sa famille, notamment sur le plan politique.
Cet ouvrage, son dernier en date, François Debré l’a écrit à sa sortie de l’hôpital Sainte Anne. Une hospitalisation voulue par sa famille et se révélant être l’aboutissement de nombreuses années d’errance, d’excès et d’addictions.
Thème de François Debré assorti de quelques commentaires
Un vénusien qui s’incarne dans le Verseau au sein d’un secteur de créativité, de plaisirs et d’amour. Sa femme fut l’objet de sentiments passionnés. On peut noter l’importance de la figure paternelle : Soleil proche de la cuspide 7, magnifié en Bélier.
Les deux maîtres de la maison 5 positionnés en maison 8, se révèlent de mauvais augure pour le sujet. Son Moi, soumis à la double quadrature de Saturne et Uranus conjoints en Taureau, dans le secteur de la mort, doit rechercher les appuis de Neptune et de Mercure maîtresse de 6 pour l’une, active dans la 6 pour l’autre, le travail, toujours le travail. Travail rédempteur mais exigeant et très exposé.
Alerte, cependant en ce qui concerne l’opposition entre de ces planètes Mercure et Neptune, dans l’axe des secteurs 6-12. Les maladies, les hôpitaux et les épreuves sont à redouter, la prison notamment, pour ce qui concerne les emplois fictifs et la drogue. Le maître de 12 est en 6 et le maître de 6 est en 12. Forte collusion des indicateurs de la pénibilité, de la souffrance et des contraintes.
Par ailleurs, l’étranger, les écrits, les voyages font partie de la toile de fond de ce thème. La maison 9, dont le maître Mercure est exposé aux aléas des maisons 6 et 12, héberge Mars et Jupiter. Ce secteur recèle une forte dynamique, suscitant initiative et enthousiasme. Le sujet a besoin de s’engager. Son goût de l’action lui permet d’agir, de réussir et d’être cautionné par le milieu qui le voit évoluer. Il est susceptible de forcer la chance et les résistances au sein des épreuves qu’il rencontre.
Le 17 septembre 2020
Thérèse LACAN-MERLIN
Astrologue au sein d’astrolude,
www.astrolude.com
association
de coaching
inscrite au répertoire Siren 750 105 819
François Debré en 7 dates
3 avril 1942. Naissance à Toulouse.
1968. Reportage au Biafra. Premier roman.
1970. Reportages en Asie. Découverte de l'opium. Mariage.
1975. Chute de Saigon. 1977. Prix Albert-Londres. 1980. Passage à l'héroïne.
1988. Mort de sa femme. 1996. Mort de son père. Hospitalisation à Sainte-Anne.
1998. Trente ans avec sursis (éditions Denoël)
2020. Décès quelques heures après son frère Bernard
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