la Gazette des Astrologues

n°157 - Novembre 2017

Accueil. "Sur le Vif". Billets d'Humeur. Astro & Livres. la Vie de la FDAF. les Actus DN. Ateliers, conférences.... Divers.

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

“la Gazette des Astrologues”, la newsletter des membres de la FDAF - www.fdaf.org - mail : FDAF@fdaf.org

Conformément à l’article 34 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification des données nominatives vous concernant.
Si vous souhaitez vous désinscrire, cliquez ici

20
ans

1996-2016

la FDAF a


Billet d’Humeur

Thérèse
LACAN-MERLIN

L’enseignement contenu dans le thème de Charles Berling


Charles Berling est né à Saint Mandé (94) le 30 avril 1958 à 12 heures 15.

Son thème astral nous renseigne sur les éléments suivants :

- l’acteur est natif du signe du Taureau ; son Soleil se trouve dans le signe terrien du Taureau. On est en présence de quelqu’un d’épicurien, réaliste, solide. Par ailleurs, ce Soleil étant maître d’ascendant, il représente à la fois son idéal et sa personnalité, son Moi. Cela signifie que la fibre personnelle de l’auteur capte la lumière solaire et brille à son tour de mille feux, offrant éclat, apparence, représentation et mise en scène de soi. Cet homme s’élève au zénith de sa condition terrestre et nous renvoie la lumière de sa réussite.

- la Lune du thème se trouve dans le signe de la Vierge.

La Lune représente le principe féminin, l’anima. La Lune du thème symbolise la mère.

En relation avec l’inconscient, la Lune régit la vie infantile, végétative, animique de la psyché. La zone lunaire de la personnalité est cette zone inconsciente de nos pulsions instinctives. C’est la part du Moi la plus intime.

Parce que nous sommes en présence de la biographie de Charles Berling concernant sa mère, nous nous concentrons sur la part du thème qui nous parle de sa mère, à savoir cette Lune en Vierge.

La Lune fait partie d’un élément clef dans la perception d’une information puisqu’elle régule les émotions susceptibles d’entrer en jeu dans la communication. Associée à la période de la petite enfance, la Lune demeure l’enfant intérieur qui s’exprime.

La Lune en Vierge marque une tendance à l’infériorisation, à la résignation, à l’exécution des tâches domestiques. La réserve propre au signe est compensée par un surplus de lucidité, de conscience, de raison. La Lune du thème pointe la cuspide du secteur III, le secteur des déplacements, de la mobilité, de la communication, mais également vecteur du mental et des apprentissages intellectuels.

La mère de l’auteur se profile comme une femme soumise à de multiples tâches domestiques. Elle est pourvue d’un mental aiguisé, vif, curieux et critique. C’est une femme simple et intelligente à la fois. L’astre lunaire est ici le représentant du secteur XII. Le thème nous conduit à nous interroger sur les conséquences générées par cette position.

Le Cancer, signe de la Lune en XII, indique les inimitiés, les soucis d’ordre familial. Lorsque le maître de XII est en III, les difficultés sont perceptibles au niveau du mental. Celui-ci peut être sujet à rumination et à interrogations. Le natif est pénétré de la difficulté à appréhender les relations, les communications dans son entourage familial. La mère apparaît comme pouvant subir des évènements déstabilisants.

La signature affective du thème astral de Charles B. est contenue dans la relation qu’entretiennent trois planètes dans le thème : Lune-Vénus-Saturne. La relation à la mère se traduit par une équation complexe et antagoniste : deux carrés (tensions) et une opposition (contradiction). L’auteur connaît au plan affectif un sentiment de relégation, d’abandon, source d’instabilité. Les valeurs affectives sont dissociées entre sexualité et attachement. Il en résulte des facteurs d’insatisfaction, d’irritabilité et de frustration. Un excès de tendances féminines peut ramener à l’homosexualité ou au donjuanisme.

La légèreté, le narcissisme, le laisser-aller accompagnent ce tableau. Préoccupé par sa crainte d’être abandonné, l’auteur agit de manière inconsidérée et incohérente. Ainsi chez lui, la symbolique maternelle contenue dans le thème l’expose aux aléas et aux turpitudes amoureuses, la mère ne lui ayant pas suffisamment signifié la douceur et la constance de la relation affective.

L’acteur n’a eu de cesse de découvrir les codes de la constellation familiale. Ressentant un manque d’attentions et de soins à son endroit, avare de ses impressions et de ses émotions, il semble s’être tourné vers ses nombreux frères et sœurs.

De nombreux autres enseignements concernant la famille du narrateur peuvent être tirés du thème, à savoir notamment le brouillage des informations. Neptune présente dans le secteur IV révèle une occultation des données familiales.

L’incarnation de l’auteur a lieu dans un contexte d’absence d’image paternelle (opposition Soleil-Neptune), supposé abolir son discernement et le pousser à des conduites extrêmes, telles que des manifestations de mythomanie.


Ce qu’écrit Charles dans son ouvrage : aujourd’hui, maman est morte


« Maman est morte, moi aussi… Je ne sais pourquoi ce sont ces mots qui ont résonné dans ma tête quand j’ai vu la grimace de son cœur, de son cœur si grand. Il a fallu qu’il se serre, son cœur. Et le mien qui se fend et ma main qui se crispe sur sa main qui se rend.

J’ai vu mourir ma mère. Je ne pourrai plus vivre sans revoir son dernier soupir… Tout s’effondre et mon cœur en panique… Quelques fleurs sur la table de chevet, pas encore les bougies.

Le soleil n’est pas le même pour tous, il ne va pas jusqu’aux tombes. Seule la mort traverse les matins. Elle se glisse dans maman…

La mère des autres n’est que la mère des autres. La mort de maman me tombe dessus sans appel. Son sein est plat désormais…Son corps repense à tous ces immeubles des villes d’Orient qui se dressent vers le ciel, mutilés, incomplets.

Ces pensées me ramènent à maman qui ne cessait de nous faire déménager et déménager, peut-être pour conjurer l’idée d’achèvement. Elle qui a fini sa vie dans une modeste maison, loin de ses rêves de grandeur et de propriétés flamboyantes.

Je touchais du doigt ce que j’avais vu se détraquer chez Nadia ma mère. Je savais que ça, cette chose, ce malaise irréparable, pouvait désormais m’atteindre et me faire perdre pied avec la réalité.

C’est elle, Nadia, maman que je n’ai pas vue depuis un an. Elle, avec qui je me suis presque battu l’été d’avant, dans la maison de campagne familiale, pour une dispute insignifiante autour du choix d’une chambre ; elle que je menaçais d’étrangler quand je l’ai surprise en train de s’en prendre furieusement à Sophie, ma femme, tentant de la gifler violemment… Elle si bavarde, à qui je ne parle plus depuis ce drame plus violent que les autres. Ces crises terribles auxquelles nous nous étions peu à peu habitués.

J’imagine la scène au moment où elle me la raconte, je suis un peu mal à l’aise, elle me parle doucement, elle se confie comme jamais et m’avoue son échec de la veille. Ce colon britannique que je n’ai jamais vu mais dont j’ai entendu parler toute mon enfance repartira rejoindre sa famille dans son Afrique d’adoption peu de temps après.

Elle n’est déjà plus la même. Elle n’est plus celle que je connais. Ou plus exactement, j’ai l’impression que je la reconnais. N’a-t-on pas, à peine né, une connaissance entière de celle qui vous a fait ? Une connaissance qu’on n’en finit pas de chercher tout au long de sa vie.

Bien que ma mère fût une grande bavarde, elle était loin de m’avoir dit tous ses secrets ; jusqu’à sa mort, elle taira le plus important.

Sans doute était-ce l’effet de sa mauvaise santé mentale et physique si, aujourd’hui, elle ne manifestait pas beaucoup d’enthousiasme à savoir que son fils répétait et jouait ce rôle extraordinaire. J’en fus surpris et peut-être un peu blessé, mais surtout cela marquait une nouvelle et irrémédiable étape dans le déclin de sa vie.

Ce soir-là, dans ce salon marocain baigné de musique orientale, à Rabat, la ville où Nadia est née, je peux enfin mieux cerner la stupéfiante personnalité de cette femme que fut ma mère. »



Thérèse LACAN-MERLIN
www.astrolude.com






L’astrologie à la lumière de l’écriture,
Charles Berling, “Aujourd’hui, maman est morte” (Editions J’ai lu)


L’ACTEUR CHARLES  BERLING  EVOQUE  SA  MERE  NADIA