la Gazette des Astrologues

n°157 - Novembre 2017

Accueil. "Sur le Vif". Billets d'Humeur. Astro & Livres. la Vie de la FDAF. les Actus DN. Ateliers, conférences.... Divers.

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

20
ans

1996-2016

la FDAF a


“la Gazette des Astrologues”, la newsletter des membres de la FDAF - www.fdaf.org - mail : FDAF@fdaf.org

Conformément à l’article 34 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification des données nominatives vous concernant.
Si vous souhaitez vous désinscrire, cliquez ici

“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Comment cerner au mieux notre réalité psychologique ?

En astrologie, nous considérons que notre parcours de vie est le prolongement de nos prédis-positions psychiques, auxquelles nous adjoignons notre héritage biologique (ou génétique) ain-si que les données déterminantes de notre milieu de vie et de notre histoire.

Au moment de cerner au mieux notre personnalité, nous ne manquons donc pas de relier nos états de conscience à la réalité de nos expériences.  Le monde joue là un rôle essentiel : celui de susciter en nous des réponses qui, mises bout à bout, contribuent à forger notre caractère, tandis que nous y reconnaissons l’expression de notre potentiel et l’émergence progressive de notre projet de vie.

Ainsi se précise la clef de la pratique astrologique qui ne consiste pas à décrire une personnalité définie par avance, mais un processus.  Relevons que nous avons besoin de vivre une véritable genèse psychologique, en interaction avec notre entourage, avant d’être en mesure, en tant que sujet, d’observer « celui » (« celle ») que nous sommes devenu(e), pour ensuite y voir, d’une certaine manière, le véhicule ou le mode d’expression de notre personnalité.  C’est à partir de là qu’en tant qu’observateur de nos aptitudes et de nos outils, tels que mis en chantier au cours des premières années de notre vie (et parfois à notre insu), nous pouvons commencer à gérer plus librement nos interactions avec le monde, de façon plus consciente et (si besoin) plus critique (plus adulte…)

En considérant ce que nous devenons, année après année, nous sommes enclins à vivre notre propre individualité comme ce qu’il y a pour nous de plus important.  Ce n’est pourtant qu’une enveloppe rassemblant quelques milliards de cellules pour un temps, dans l’infini de l’univers.  En effet, nous ne pouvons imaginer être indépendants de toute l’histoire du monde : nous en sommes au contraire le produit. À y réfléchir, une multitude d’éléments fondamentaux, nécessaires à la vie, ont tout bonnement bifurqué de leur course aléatoire pour composer le prodige de notre corps, puis de notre conscience.

Mais alors se pose et se repose indéfiniment la question de savoir ce qu’est la conscience et en quoi elle génère en nous le phénomène troublant du sujet conscient de lui-même.  

Ce « sujet » est précisément ce qui unifie autour d’un noyau de sensations et de perceptions les innombrables moments de notre vie.  En effet, de même que notre schéma corporel contribue à l’intégration de nos différents organes, de même nous avons véritablement le sentiment de nous incarner en un être singulier, au fil de notre histoire personnelle.  D’où notre sentiment d’un parcours à travers lequel s’exprime notre personnalité.  

Mais, finalement, comment situer et expliquer le prodige de notre conscience et de notre expérience en tant que sujet, dans l’immensité de l’espace et du temps ?

Visualisons notre présence sur le point de rencontre de deux cônes inversés l’un par rapport à l’autre.  Ils symbolisent l’instant présent, entre devenu et devenir, mais aussi l’articulation entre notre bagage génétique reçu en héritage et la réalité du monde qui nous interpelle.  

À la naissance, ce croisement est comme l’instant et le lieu où se cristallise un nouveau germe que nous nous plaisons à décrypter, par l’astrologie, en considérant que l’heure et le lieu de notre venue au monde sont forcément signés, étant le produit d’une histoire, avec ses processus et ses lois.  Cette heure et ce lieu indiquent le point subtil où se conjuguent l’imaginaire qui nourrit notre vie intérieure et l’immensité du ciel qui nous offre ses symboles.  

Si naître et nous réaliser, c’est occuper ce point singulier, peut-on imaginer que mourir c’est se trouver sur le seuil où le microcosme de notre monde intérieur rejoint le macrocosme de l’univers ?

En s’appuyant aujourd’hui sur les connaissances les plus actuelles de la physique quantique, certaines hypothèses proposent un nouveau paradigme susceptible de nous intéresser.  C’est le modèle de l’homme quantique qui s'enracine dans une dimension invisible de l’univers.   

Dans cette nouvelle approche, ce « contenu » immatériel est le matériau même du psychisme et de la conscience.  Ceci remet en cause les aptitudes de notre cerveau comme exclusivement produites par un organe comparé à une machine électrochimique.  Notre cerveau a beau être l’organe de notre mental, la grande question demeure : où et pourquoi la conscience naît-elle dans et par l’activation de nos neurones ?

Deux réponses à cette question : ou bien ce sont les neurotransmetteurs sécrétés par notre cerveau qui créent nos états mentaux ; ou bien ce sont nos états d’âme qui se traduisent dans notre chimie cérébrale.  

Certes, le modèle scientifique actuel le plus répandu consiste à dire que nos processus mentaux proviennent d’opérations purement matérielles à l’intérieur de notre cerveau conçu comme une machine biologique.  Cependant, ces données anatomiques et physiologiques ne suffisent pas à expliquer la cohérence globale de notre identité subjective.

Se pourrait-il que notre conscience soit « aussi » quantique ?  Cette audacieuse conjecture s’écarte bien entendu du dogme matérialiste pour lui préférer l’hypothèse d’un champ psychique latent et universel qui devient conscient lorsque, grâce aux innombrables échanges opérant entre nos neurones, d’innombrables particules de nature à la fois quantique et psychique viennent à interagir.  

Nous pouvons illustrer cela avec la lumière qui ne se confond pas avec la lampe qui la manifeste.  Ainsi, notre cerveau peut être conçu comme une machine à produire de la conscience, sans que cela implique la nature exclusivement matérielle de la conscience.

C’est ainsi que nous sommes ou que nous serions chacun le produit de nos gènes et de notre histoire singulière, mais aussi le lieu d’une mosaïque de vies et de personnalités anciennes auxquelles notre champ personnel de perception et de réalisation redonne vie.  

Mais qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas voulu écrire…  Cette perspective ne valide pas, en tant que telle, l’idée d’une réincarnation de notre personne de vie en vie…  Autre chose est de considérer que l’habilité verbale de Mercure, la subtilité séductrice de Vénus, l’optimisme entrepreneurial de Jupiter… se sont sédimentés durant les millénaires au cœur de l’imaginaire collectif à travers le jeu expressif, séducteur et opportuniste d’innombrables personnages ayant construit, à leur manière, les mythes dont nous sommes aujourd’hui les héritiers.  

À notre tour, au jour de notre départ, peut-on envisager que le champ psychique et quantique auquel nous avons donné vie ira se fondre dans plus grand que lui, comme le fait la goutte d’eau qui se dissout dans l’immensité de l’océan ?  

Ainsi se perpétue ou se perpétuerait le déploiement de la conscience à la faveur d’innombrables vies, par l’imprégnation de chaque foyer de conscience sur la grande toile de la mémoire universelle…

Voilà, chers amis astrologues, non des certitudes, mais tout au plus quelques outils de réflexion et de recherche…


Jacques VANAISE

Pour tout contact
jacques.vanaise@skynet.be

Sur le vif