la Gazette des Astrologues
n°131 -
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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
Le Billet d’Humeur
Jacques VANAISE
À quoi peut servir l’astrologie ? Sûrement pas à prédire l’avenir comme le prétendent ceux qui en font un usage mercantile ou comme le croient ceux qui aspirent à connaître leur avenir.
Son argument est celui d’un ciel intérieur dont la ronde des planètes n’est que l’illustration astronomique.
En anthropologie, lorsqu’on interroge l’apparition de l’homo sapiens sur terre, on
rencontre inévitablement le mythe et l’imaginaire. Ceux-
À propos de nos racines psychiques, il est impératif de discerner la mystification et le mythe ; et de ne pas se fier à leur étymologie. Vouloir démythifier la conscience est quasiment une entreprise de mystification, dès lors que cela revient à nous réduire à une chose simple, incapable d’imagination et soumise au fonctionnement et à la chimie de nos neurones.
Certes, les neurosciences contribuent aujourd’hui à décrypter notre cerveau. Permettront-
Nombre d’insectes disposent d’un système nerveux ne comptant que quelques dizaines
de milliers de neurones. Et pourtant, ils sont capables de comportements étonnamment
complexes : détecter à distance une source de nourriture, échapper aux prédateurs
ou, à l’inverse, patienter dans un coin obscur pour se saisir de leur proie. Comment
un nombre si réduit de neurones rend-
Comprendre comment nos cellules cérébrales forgent des idées et des concepts est encore très complexe. Cela suppose d’expliquer comment une assemblée de neurones parvient à créer une entité globale – ce que les scientifiques nomment une propriété émergente.
À ce propos, la prise en compte d’un imaginaire en appelle à une mutation au cœur même des sciences, en vue d’éclairer autrement les possibilités (mais aussi les limites) du physicalisme selon lequel le paradigme classique de la physique est le seul langage qui convient à toutes les sciences (y compris les sciences humaines).
Or, les productions de l’imaginaire, telles que la poésie et le mythe, sont inaliénables. Le plus humble des mots, le plus élémentaire des rêves, la plus simple évocation d’un symbole sont messagers de ce qui dépasse la seule réalité objective d’une chose ou d’une expérience.
Dès lors, considérons que le « luxe poétique » (Roland Barthes) de l’astrologie est
en fait « la » chance de l’esprit. C’est peut-
Car nous ne sommes pas uniquement des machines extrêmement habiles ; nous sommes avant tout des sujets, à la frontière d’une interaction constante entre un point de vue personnel et la réalité du monde.
Attribuer nos pensées et nos émotions à l’activité de nos neurones revient à vouloir absolument objectiver notre part individuelle de subjectivité. Ce qui reviendrait à vouloir conférer une réalité objective à un phénomène terriblement subtil. Relevons que c’est l’une des tentations à laquelle succombe l’astrologie lorsque, pour se prétendre « scientifique », elle hypostasie ses symboles en les reliant à la réalité objective des planètes. Alors que le phénomène de la conscience réclame plutôt la prise en compte de l’expression créatrice qui découle du champ de l’imaginaire.
Ainsi, face à la défiance moderne (et principalement occidentale) manifestée à l’encontre de l'imagination, l’astrologie réhabilite la réalité à la fois vivante et symbolique des archétypes.
Ceci suppose de réintroduire (sans doute de façon iconoclaste) un troisième terme
dans le dualisme étroit supposé nous décrire à la charnière de notre réalité physique
(et neurologique) et de la réalité tangible du monde. Car si nous sommes là, véritablement,
dans un « entre-
Oui, je sais, le mot « âme » peut faire frémir… Retour à l’irrationnel !?
Oh que non !
Je me contenterai d’une petite anecdote pour situer la portée plus humaine que transcendante que j’accorde au mot « âme »…
Quand j’étais petit (oui, il y a longtemps) et qu’il m’arrivait (trop rarement) de
déjeuner (en Belgique nous disions « dîner ») chez ma grand-
Puissions-
Jacques Vanaise
J’y ai mis un morceau d’âme...
Pascale PIBOT |
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Jacques VANAISE |
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