la Gazette des Astrologues

n°151 - Mai 2017

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Le Billet d’Humeur

Thérèse LACAN

Mais au fait, qui était Catherine de Médicis ?

La pauvre reine Catherine (1519-1589) est parfois considérée comme une reine maudite, ce qui pourrait expliquer qu’elle soit devenue superstitieuse.

• Son  père, le fameux Laurent de Médicis (dit Le Magnifique pour sa prodigalité en arts) et sa mère moururent quelques jours après sa naissance.

• Elle passa son enfance seule dans des couvents pour échapper aux gens qui voulaient la tuer.

• Richissime, elle fut mariée à 14 ans au fils cadet de François Ier mais lui était fou- amoureux depuis son enfance de la très sexy Diane de Poitiers – si bien que sa position humiliante finit par la réduire à espionner Diane pour savoir comment celle-ci « ensorcelait » Henri II (1519-1559).

Une fois son mari mort,

• Elle se vengea comme elle put de Diane

• Ses trois fils (François II, Charles IX et Henri III) régnèrent peu et  moururent les uns à la suite des autres sans descendance

Elle sentit que la lignée des Valois allait s’éteindre et que le protestant Henri IV allait succéder à son fils préféré.

Enfin et pour couronner le tout, cette époque fut celle des guerres de religion.

Bien qu’elle ne soit pas aussi engagée que les historiens le décrivent, elle fit de louables efforts pour rapprocher Protestants et Catholiques. Cependant, elle fut, au moins en partie, responsable de la Saint Barthélémy, une des plus tristes mémoires de France.

Bref, est-elle vraiment celle qu’on préfère quand on fait le tour des reines de France ?

Néanmoins, elle en viendrait à être sympathique tant sa vie est une succession d’épreuves.

Très superstitieuse, Catherine de Médicis ne pouvait prendre aucune décision sans consulter ses astrologues.

L'histoire de la prophétie de sa mort est fameuse : son  mage personnel Côme Ruggieri lui annonçant qu'elle mourrait près de Saint-Germain, elle abandonne du jour au lendemain la construction du palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois, et fuit le château de Saint-Germain-en-Laye.

Quelques années plus tard, dans les premiers jours de 1589, elle tombe malade au château de Blois. Un prêtre se présente à son chevet. Ils parlent longuement. C’est alors qu’elle s’enquiert de son patronyme.

"Je suis l'abbé de Saint-Germain, Madame." Quelques heures plus tard, elle meurt, d’une mort soudaine !

Catherine séjourna très souvent à Blois avec ses trois enfants devenus rois, François II, Charles IX et Henri III. Bien entendu, son astrologue et conseiller Ruggieri l'accompagnait le plus souvent.

Pour qu'il puisse observer le ciel afin d'établir ses horoscopes, elle lui avait fait construire au sommet d’une tour, legs d’une forteresse médiévale du XIIIe siècle, un pavillon carré en briques. Presque cinq siècles plus tard, on y accède toujours par la cage d'escalier garnie de bardeaux de bois, accolée à la muraille extérieure de la tour.

Souvent, la reine mère s'isolait avec Ruggieri au sommet de la tour du Foix pour examiner son destin et celui de ses enfants.

La conservatrice du château, Élisabeth Latrémolière, nous désigne sur la terrasse une grande table de pierre où le mage disposait ses instruments cabalistiques. Il faut les imaginer tous les deux, elle en noir, lui vêtu de sa longue chasuble, deviser longuement sur l'avenir de la famille royale, alors bien chahutée par les opposants à la couronne.

Thérèse LACAN

Présidente de l’association Astrolude
www.astrolude.com

LA REINE ET L’ASTROLOGIE