la Gazette des Astrologues
n°164 -
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
1996-
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Billet d’Humeur
Thérèse
LACAN-
Le philosophe essayiste Frédéric Lenoir nous livre des réflexions qui rejoignent les préoccupations astrologiques pouvant être les nôtres. Ces dernières s’attachent aux racines d’une croyance aux multiples correspondances, qui n’a cessé d’être malmenée ou adulée selon les époques et qui a résisté. L’astrologie est en droit d’attendre de nous la foi qui soulève les montagnes pour pénétrer le monde des « ignorants » ou des rationalistes. Voici rapportée la pensée de Frédéric Lenoir en quelques paragraphes permettant d’illustrer le propos.
Il y a de quoi être étonné, surtout pour un sceptique, par la permanence des croyances et des pratiques astrologiques à travers toutes les cultures du monde.
Depuis les plus anciennes civilisations, Chine et Mésopotamie, pas une aire culturelle
importante qui n’ait vu la croyance astrale prospérer. Et alors qu’on la croyait
moribonde en Occident depuis le XVIIe siècle et l’essor de l’astronomie scientifique,
elle semble renaître de ses cendres depuis quelques décennies sous une double forme
: populaire (horoscopes des journaux) et cultivée – la psycho-
Dans les civilisations antiques, astronomie et astrologie étaient confondues : l’observation rigoureuse de la voûte céleste (astronomie) permettait de prévoir des événements survenant sur Terre (astrologie). Cette mise en correspondance entre événements célestes (éclipses, conjonctions planétaires, comètes) et événements terrestres (famine, guerre, mort du roi) est au fondement même de l’astrologie.
Même si elle repose sur des observations millénaires, l’astrologie n’a rien d’une science, au sens moderne du terme, puisque son fondement est indémontrable et sa pratique sujette à mille interprétations. Il s’agit donc d’une connaissance symbolique, qui repose sur la croyance qu’il existe une mystérieuse corrélation entre le macrocosme (le cosmos) et le microcosme (la société, l’individu).
Dans la lointaine Antiquité, son succès tenait au besoin des empires de discerner et de prévoir en s’appuyant sur un ordre supérieur, le cosmos. La lecture des signes du ciel permettait de comprendre les avertissements envoyés par les dieux.
D’une lecture politique et religieuse, l’astrologie va évoluer au fil des siècles vers une lecture plus individualisée et laïque. A Rome, au début de notre ère, on va consulter un astrologue pour savoir si telle opération médicale ou tel projet professionnel est opportun.
Le renouveau moderne de l’astrologie révèle davantage le besoin de se connaître à travers un outil symbolique, le thème astral, censé révéler le caractère de l’individu et les grandes lignes de sa destinée.
La croyance religieuse originelle est évacuée, mais pas celle afférente au destin, puisque l’individu est censé naître à un moment précis où la voûte céleste manifesterait ses potentialités. Cette loi de correspondance universelle, qui permet ainsi de relier le cosmos à l’homme, est aussi le substrat même de ce qu’on appelle l’ésotérisme, sorte de courant religieux multiforme parallèle aux grandes religions, qui tire ses racines en Occident du stoïcisme (l’âme du monde), du néoplatonisme et de l’hermétisme antique.
Le besoin moderne de se relier au cosmos participe de ce désir de « réenchantement
du monde », typique de la post-
Une voix discordante s’est fait entendre : celle de Johannes Kepler, l’un des pères fondateurs de la science astronomique moderne, qui continua de faire des thèmes astraux en expliquant qu’il ne fallait pas chercher à donner une explication rationnelle à l’astrologie, mais se borner à constater son efficacité pratique.
Force est aujourd’hui de constater que l’astrologie connaît non seulement un certain regain en Occident, mais continue d’être pratiquée dans la plupart des sociétés asiatiques, répondant ainsi à un besoin aussi vieux que l’humanité : trouver du sens et de l’ordre au sein d’un monde si imprévisible et apparemment chaotique.
Thérèse LACAN-
Fondatrice de www.astrolude.com
L’homme relié au cosmos
Le Monde des religions n° 42,
juillet-
Tristan SAINT-JEAN |
Véronique SORRENTINO |
Janine TISSOT |
Maryvonne MEYER |
Christine NGUYEN LAN |
Martine BARBAULT |
Annick PINEAU |
Thérèse LACAN-MERLIN |