la Gazette des Astrologues

n°191 - Septembre 2020

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

Billet d’Humeur

Marie-Paule
BAICRY

Du 22 août au 22 septembre 2020, le Soleil se trouve dans le signe de la Vierge. Que nous soyons nés sous ce signe ou non, son énergie nous nourrit durant cette période, ainsi d’ailleurs qu’à tous les moments de notre vie où il nous faut retrouver une virginité. L’occasion de partager avec vous quelques réflexions, non exhaustives, sur ce signe.

Etymologie.

Le mot vierge « est emprunté au latin virgo, virginis « jeune fille, vierge », « constellation du zodiaque », en latin impérial aussi au sens de « qui n’a pas servi (en parlant d’une terre) », également employé en latin chrétien puis en français pour désigner Marie, mère du Christ, la Vierge, et à partir du XIIIème siècle, au sens de « qui n’a pas encore servi » (cire vierge) puis de « intact », et « sans tache, sans marque ». » (Dictionnaire étymologique et historique de la langue française, E. Baumgartner et Ph. Ménard).

Plus généralement, le nom de Vierge évoque toutes les Vierges mères, présentes dans toutes les religions, parmi lesquelles la plus récente est en effet la Vierge Marie. Des Vierges  déesses  de la Terre-Mère, de la fertilité et de la fécondité (ainsi par exemple Gaïa, Rhéa, Déméter, Isis…).

Récolter et préparer.

Sixième signe du zodiaque, dans l’hémisphère Nord la Vierge vient terminer l’été, temps de récoltes et de préparation du grain et de la terre pour de nouvelles semailles d’automne, et même d’hiver ou de printemps. A la fin de l’été, l’élan vital est à son déclin, et la terre est tout, sauf vierge, puisque ce temps est avant tout celui des moissons et du tri du grain. Ce qui nous conduit à penser qu’il y a sans doute un travail à faire pour lui permettre de retrouver une virginité.

à Il y a donc dans le signe de la Vierge l’idée d’un travail à accomplir : quelque chose est à récolter, puis il faut préparer la terre pour la suite. D’où une notion de fin pour redémarrer quelque chose. La Vierge est un signe mutable.

Moissonner et battre le blé.

Les moissons se font évidemment lorsque les céréales sont arrivées à maturité. Elles consistent à faucher les épis de blé ou d’orge ou d’autres céréales à paille. Elles se faisaient à l’aide de faux ou de faucilles : on fauchait, on faisait des gerbes qu’on entassait en meules en attendant le battage.

Battre le blé consistait à séparer le grain de la paille, ce qui se faisait à l’aide du fléau venant frapper horizontalement les tiges posées sur le sol de l’aire à battre. Ce sont les chocs répétés qui finissent par séparer les grains qui sont ensuite rassemblés après que l’on ait ôté la paille de l’aire.

à Dans la Vierge, quelque chose est arrivé à maturité et offre l’image de la belle fécondité de la terre, dont Déméter est le symbole.

à Il faut maintenant faucher, ce qui induit un changement d’état, la mort de quelque chose (la faux et la faucille en sont les symboles). Nous sommes donc à la fin d’un cycle (la Vierge se situe à la fin de premier hémicycle du zodiaque). Un bilan intermédiaire est donc à faire, avec une idée de sacrifice et de deuil de quelque chose pour récolter des graines, espoir d’une nouvelle vie.

à Le battage du blé consiste à faire un tri entre ce qui est vivant, la graine, et ce qui ne l’est plus, la paille : la Vierge est amenée à faire le tri entre ce qui est juste pour elle et ce qui ne l’est pas, elle dispose de qualités de rationalité, de méthode, d’ordre et de minutie, du sens de l’organisation. Il s’agit de « nettoyer », de jeter ce qui n’est plus utile, d’éliminer ce qui ne sert plus et ne nous correspond plus. Il peut y avoir une certaine froideur voire dureté, pas trop d’états d’âme (le tri du blé se fait en battant, par chocs), une tendance à la séparativité.

à Ce travail n’a absolument rien de spectaculaire : la Vierge a des qualités d’humilité, de modestie, de discrétion, de dévouement… En fait, c’est la personnalité qui dans ce signe est arrivée à maturité et qui doit maintenant accepter de faire le tri, de s’adapter, de se transformer pour pouvoir servir une autre dimension, une dimension intérieure. Ce constat peut s’accompagner d’un certain sentiment voire complexe d’infériorité.

Engranger.

Puis il faut engranger le blé, faire des réserves pour pouvoir subsister et se nourrir durant la saison hivernale et jusqu’à la prochaine récolte. Et dans le blé récolté, il faut encore discerner celui qu’il faudra mettre de côté pour le semer plus tard, donc mettre le meilleur de côté.

à Discernement, prévoyance, sens pratique, minutie, sont des qualités virginiennes à développer ; il faut apprendre à conserver ou jeter avec discernement.

Côté ombre peuvent apparaître mesquinerie ou avarice, cheveux coupés en quatre, introversion excessive, repli sur soi…

Rendre la terre vierge.

Ensuite, il faut préparer la terre : passer la charrue pour déraciner les restes, aérer la terre, permettre que l’eau y pénètre à nouveau sans stagner, supprimer les mauvaises herbes, etc… En somme, il faut rendre la terre à nouveau vierge, prête à accueillir une vie nouvelle, celle contenue dans les graines qui seront ensuite semées.

à La Vierge demande donc un nettoyage, une purification pour protéger et servir la Vie, une transformation pour l’ouverture et l’accueil. Service et dévouement, pureté, humilité (reconnaître qu'on n'est pas parfait), acceptation de ce qui est, sont à développer.

Astrologiquement.

Sixième signe du zodiaque, la Vierge termine donc un hémicycle, celui de la construction de la personnalité. Plus précisément, elle termine le quadrant de l’Individuation : en Cancer, il s’agissait de donner une forme, d’offrir une matrice, pour que l’énergie cosmique (Bélier) cherchant à s’incarner (Taureau) à travers l’union (Gémeaux) du Principe et de la Matière, puisse naître dans le monde manifesté après gestation (Cancer) en une personnalité rayonnante bien intégrée (Lion). En Vierge se pose la question de son utilité. Comme la terre qui vient d’offrir une moisson et qui doit redevenir vierge pour servir à nouveau, la personnalité accomplie et rayonnante du Lion va en Vierge se poser la question de sa véritable utilité. Et pour pouvoir servir, il lui faut accepter de se transformer, de faire le tri entre la paille et le grain, entre le grain à manger et celui à semer. Comme la terre que l’on travaille et virginise, la personnalité est invitée à rechercher la pureté et à accepter de jeter et de faire le deuil de ce qui est impur.

Virginité.

Qu’il s’agisse de la Vierge Marie, de Déméter, de Cérès, de Gaïa ou de Rhéa, l’idée essentielle de la Vierge mère est celle de la fécondité, de la préparation à l’accueil de l’Enfant Divin ou du grain de blé. La Vierge sacrée est celle qui conçoit le Logos, le Verbe, la Parole divine, l’Intelligence divine. Elle est Temple de l’âme, et à ce titre, en quête de perfection : pour accueillir le germe de Vie, il faut être pure.

D’où la virginité, c’est-à-dire l’ouverture à toute nouvelle expérience dans l’état d’esprit d’innocence de l’enfant ; vierge de tout dogme, il accueille la vie telle qu’elle est, et chaque jour rejoue à la poupée ou aux jeux de constructions comme si c’était la première fois ; de même l’état d’esprit du sage qui sait qu’il ne sait rien et que tout est toujours possible ; ou encore celui de la Vierge inconditionnellement dans l’accueil, au service du Verbe qui s’incarne.

Ainsi, en ce mois de la Vierge, nous sommes tous invités à rechercher comment rendre notre personnalité apte à Servir le Verbe qui veut s’incarner, et à nous souvenir que la perfection matérielle et la pureté ne sont pas des dogmes et des fins en elles-mêmes, mais des outils au service de l’accueil de l’enfant divin en nous.

Dans la maison de notre thème concernée par la Vierge, c’est-à-dire dans l’expérience de vie qu’elle représente, il s’agit de « protéger, de nourrir, et finalement de révéler la réalité spirituelle cachée ». (Alice Bailey, astrologie ésotérique).

Note : le mythe de Demeter peut vous permettre d’approfondir ce sujet de la Vierge.
J’ai réalisé en ce sens 2 cours sur CD (ou téléchargeables) intitulés :
« Demeter et Perséphone, ou l’histoire d’un nécessaire retournement »

Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter
(ou très prochainement, vous pourrez le trouver via mon site).

Marie-Paule BAICRY

Août 2020

03.88.64.10.88

marie.paule.baicry@gmail.com

https://www.mariepaulebaicry.fr/

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La Vierge

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