la Gazette des Astrologues

n°191 - Septembre 2020

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

Billet d’Humeur

Sortir de la crise mondiale du Covid-19 : une approche astrologique de l’impact économique et de l’issue sanitaire

Sonia RUDLOFF

soniarudloff@free.fr

Cet article fait suite à « La crise mondiale du Covid-19 sous l’angle de l’Astrologie »,
paru dans la Gazette de la FDAF du 1er avril.

Un préambule sur l’Astrologie mondiale s’impose, qui rappelle ses limites en termes de « géolocalisation ». En effet, si elle utilise l’état céleste, soit la position des planètes dans le Zodiaque en géocentrique, il lui est pourtant impossible de « zoomer » sur un continent et moins encore sur un pays spécifique. A l’inverse de l’Astrologie individuelle, pour laquelle chaque thème de naissance entre en vibration avec cet état céleste et où chaque homme, chaque femme, dans le contexte socio-économique et culturel mais aussi intime qui lui est propre, « prend le ciel à soi », révélant par là la manière éminemment subjective dont il/elle a vécu le confinement puis vit et vivra les retombées de la crise sanitaire du Covid-19.

Cette crise historique aura éclaté au printemps 2020 dans le cadre de la conjoncture planétaire exceptionnelle d’une triple conjonction en Capricorne de Jupiter-Pluton-Saturne exacerbée par le passage de Mars, d’un semi-carré Neptune-Uranus propagateur et du premier carré de Saturne à Uranus confinateur. Puis la pandémie s’est installée… Quoique combattu diversement suivant les gouvernements, le Coronavirus aura eu comme effet commun et universel de mettre le monde « sur pause » avec la mesure inédite d’un confinement quasi généralisé. Les répercussions économiques et sociales de cet « arrêt-sur-image mondial » paraissent non seulement inévitables, mais vouées à s’étendre sur plusieurs années.

A ce titre, rendons hommage à André Barbault, grand astrologue récemment disparu qui sut mettre en relief et interpréter les cycles et intercycles de l’Horlogerie astrologique mondiale et même prévoir, pour ce qui nous concerne ici, une chute économique notable en 2020 dans son ouvrage Prévisions astrologiques pour le nouveau millénaire (Editions Dangles, 1998). Toute prévision, qu’elle soit d’ailleurs en mondial ou en individuel, s’affine ensuite à mesure que le contexte se précise, dans une démarche non de divination mais bien de compréhension, à l’appui de la connaissance des rythmes planétaires et de la traduction à la fois fidèle et nuancée, toujours « adaptée », des symboles astrologiques. C’est ainsi que les astrologues s’entendent dans leurs travaux, tout en respectant le style de chacun.

I – Les mesures coercitives de l’après-confinement

Aspect dissonant déjà présent lors du confinement et qui s’était dissout fin mai, le carré décroissant de Saturne à Uranus se reformera à partir du 21 décembre 2020… jusqu’en décembre 2022. Ce carré céleste de deux ans marquera, plutôt qu’un deuxième confinement général, la durée probable de la récession économique faisant suite à la chute d’activité mondiale du printemps 2020. La dissonance Saturne-Uranus se traduit mot-à-mot par une « décélération du progrès » et suggère une fin d’année marquée par des pertes d’activité et des dépôts de bilan, des faillites et des licenciements… Pour sa part, Jupiter conjoint Saturne amplifiera l’encadrement et la réglementation des flux monétaires (emprunts bancaires, voire surendettement massif) par le jeu de la fiscalité et des taxations (entre autres, des géants du numérique ?).

Pour l’heure, le carré Saturne-Uranus s’interprète comme une littérale « entrave à nos libertés ». Saturne, principe de réalité, contraint Uranus à restreindre notre liberté individuelle d’aller et venir. Des réformes s’intensifieront pour notre sécurité sanitaire : régulation des frontières (saturniennes), du trafic aérien (uranien s’il en est), de nos moindres trajets sur Terre (via le traçage, rendu possible par l’outil uranien des réseaux numériques), mais aussi de l’organisation du temps de travail, que Jupiter en Verseau « réinvente » sous forme de télétravail, d’enseignement à distance… Gageons que ces réformes s’étendront à la révolution écologique (Uranus est en Taureau depuis mi-mai 2018 et pour cinq ans encore), au sens où le recours à la production locale et aux commerces de proximité ainsi que la relocalisation devraient, en toute logique et urgence climatique, s’en trouver recommandés. Il résultera de l’ensemble de ces réformes un protectionnisme accru des États (à rebours de la mondialisation des échanges) et les gouvernements n’auront d’autre choix que d’exercer leur autorité dans toute sa « verticalité ».

Au plus quotidien de nos vies, des règles sanitaires de discipline et de vigilance ont été mises en place (mesures-barrières : distanciation sociale, port du masque, gel hydroalcoolique) et risquent d’être plus draconiennes encore (quatorzaine, tests, confinement localisé et/ou sélectif), le tout provoquant une plus ou moins grande défiance de l’Autre. Règles diversement perçues suivant l’âge et surtout le caractère : le carré Saturne-Uranus pourra être vécu soit sous forme d’interdits, restrictions, privations, frustrations, soit sous forme d’acceptation des contraintes provisoires, par esprit civique et sens moral. Ce cadre à respecter exigera du temps et de la patience (toujours les valeurs de Saturne) pour redresser puis relancer l’économie.

II – Mars d’août 2020 à début février 2021 : tous les feux sont rouges

L’urgence à sortir de la crise alimentera la réactivité d’un Mars très dissonant. Mars est entré en Bélier, son signe, le 28 juin. Dès fin juillet, conjoint à la Lune Noire Moyenne, en triple carré dissonant à Jupiter, Pluton et Saturne, toutes trois en rétrogradation, il donne libre cours à l’élément Feu : énergie de combat, dynamique d’initiative, mais aussi potentiel éruptif de violences en tous genres. C’est toutefois à partir de l’automne que l’action de Mars sera la plus notable, en raison de sa boucle de rétrogradation en Bélier sur 13 degrés (phénomène expérimenté en vision géocentrique une fois dans sa durée de révolution de deux ans), du 10 septembre (à 28°) au 14 novembre (à 15°), date de sa remise en marche directe à effet déclenchant.

III – L’espoir du vaccin

Apparu fin 2019, le Coronavirus est toujours là, endémique. La recherche active de traitements et d’un vaccin mobilise une multitude de laboratoires pharmaceutiques soutenus par les puissances mondiales. Leurs enjeux financiers énormes se traduisent par la conjonction céleste Jupiter-Pluton en Capricorne. Or, Mars dès le mois d’août lui fera un double carré, suggérant conflits, rivalités, guerre commerciale, sur fond de reprise (Jupiter) probable du virus (Pluton).

Heureusement, le climat martien n’empêche pas des indices d’avancées scientifiques. Dès mi-août 2020, Jupiter dans sa rétrogradation s’éloignera du carré à Mars et se reliera à Uranus en trigone, signe de progrès et de découvertes ; du fait de sa remise en direct le 14 septembre, Jupiter conservera cette bonne impulsion jusqu’à début octobre.

Mieux, le double sextile de Neptune rétrograde en Poissons à Jupiter-Pluton en Capricorne qui perdurera jusqu’à fin novembre 2020 s’interprète comme une avancée dans le partage des soins, particulièrement quand Pluton se mettra en direct le 5 octobre et plus encore quand Jupiter, lui aussi en direct, rejoindra Pluton le 12 novembre. Il est bon d’insister aussi sur les valeurs d’accueil et d’assistance aux plus démunis, de dons et de bénévolat qui sont propres à la domiciliation de Neptune en Poissons.

Toutefois, Neptune formera des semi-carrés à Jupiter et Saturne ainsi qu’à Mars de début janvier au 8 février 2021 [Voir état céleste du 11 janvier], facteur de désillusions, de complications (de possibles effets secondaires), de rumeurs, « fake news » et scandales typiquement neptuniens.

Neptune se reliera ensuite de nouveau à Pluton en sextile harmonique dès avril 2021, et ce pour une très longue durée : jusqu’à 2036. Jupiter protecteur lui-même rejoindra Neptune en Poissons (à 24°) en avril 2022. La période allant d’avril 2021 à avril 2022, où Pluton ne sera plus dissonant à aucune autre planète lente, sera propice à une immunisation globale et une régénération sanitaire.

En carré à Saturne jusqu’au 20 octobre, Mars insiste sur une période de durcissement, de ralentissement ou d’arrêt d’activité, de chômage. En carré à Jupiter amplificateur et Pluton destructeur, la planète rouge a vocation à faire réagir. Le climat de rentrée et plus largement d’automne 2020 - début 2021 sera particulièrement porté à la colère sociale. Contestations, incivilités, manifestations, grèves, militantismes, vandalisme, pillages, émeutes de la faim, guerres civiles, incendies accidentels ou criminels, hacking, piratage, guerre cybernétique, complotisme, terrorisme… Longue énumération, pourtant non exhaustive, du potentiel de destruction et d’exactions que contient un carré de Mars à Jupiter-Pluton dès lors qu’il est délesté du verrou de Saturne. En réponse, la signification martiale et militaire de Mars en Bélier se manifestera vraisemblablement par le recours aux forces de l’ordre (Saturne), mais aussi par le dépôt de plaintes, le processus de judiciarisation (Jupiter) face aux différentes formes d’insurrection (Pluton).

Mars quittera le Bélier le 7 janvier 2021 pour rejoindre en conjonction Uranus et la Lune Noire Moyenne en Taureau jusqu’au 5 février, durcissant encore l’ambiance en intensifiant les carrés à Jupiter et Saturne. L’année 2021 confirmera ainsi la récession économique mondiale et son obligation de règles drastiques face aux catastrophes humaines et écologiques.

IV – Les promesses du Verseau

Cette année 2020 aura été la plus révélatrice des dysfonctionnements de notre civilisation, appelant à trouver ensemble des solutions pour le monde d’après. A ce titre, il est intéressant d’observer que la crise du Covid-19 accompagne la fin de la conjonction Jupiter-Saturne en Capricorne, associée à un Pluton dont la fonction est de détruire le caduque et le corrompu pour permettre une régénération. Le 20 décembre 2020 marquera en effet le début du nouveau cycle de Jupiter-Saturne en Verseau, innovateur et non plus conservateur comme l’était le Capricorne, inaugurant ainsi 2021 avec ces deux fonctions-maîtresses de la régulation économique (croissance-décroissance, inflation-déflation) à la manière Verseau.

Ce signe d’air du Verseau marque la communication en réseaux, associations, regroupements humains-humanistes et la réflexion sur l’Homme dans son environnement, privilégiant l’inventivité et le progrès dans les sciences et les énergies nouvelles. Évoquons à nouveau la révolution écologique dont dépend notre avenir, les échanges et le travail dont les modalités devraient se développer à mesure que les technologies évoluent (5G, robotisation, intelligence artificielle, 3D). Pensons aussi à l’exploration du Cosmos, avec le lancement récent de la fusée SpaceX et le grand projet de l’aventure spatiale vers la planète Mars.

Ce cycle Jupiter-Saturne, de 20 ans, est aussi lié historiquement à la création de l’Union européenne (U.E.). Du fait de sa reproduction actuelle, il est plus que probable que l’Europe participe à la sortie de crise par de nouvelles règles économiques, dans l’esprit d’une confédération respectueuse de l’identité de chacun, bien à l’image des valeurs Verseau : unis vers l’à-venir. Cela marquera un nouvel essor pour cette Europe prise en tenailles entre la Chine et les États-Unis – entre autres – et qui tient à travailler dorénavant à son indépendance, la crise du Covid-19 ayant particulièrement fait office de révélateur de ses multiples dépendances économiques.

V – 2026, l’horizon bleu

Au printemps 2025, Saturne atteindra la fin du Poissons, s’associant à Uranus fin Taureau non plus en carré mais en sextile décroissant, annonçant une période de stabilité économique retrouvée. Le plan de relance aura porté ses fruits. Perspective à très longue portée certes, mais réconfortante : ainsi toute crise amène l’humanité à trouver des solutions à une expérience douloureuse par l’adaptation.

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik l’écrivait dans L’Obs du 26 mars 2020 : « le traumatisme de l’épidémie provoque une adaptation » ; l’être humain résilient a la faculté de « se développer malgré l’adversité », ce qui aboutit à l’émergence de « nouvelles manières de penser l’existence ».

Rien ne saurait se faire en un clin d’œil, c’est pourquoi il est nécessaire de travailler le temps long des cycles et intercycles des cinq planètes lentes. L’association en sextile de Saturne et Uranus s’étendra à la configuration céleste harmonique de 2026. Au printemps, Saturne sera conjoint Neptune en Bélier, en double sextile à Pluton en Verseau et Uranus, passé en Gémeaux. Durant l’été, Jupiter entrant en Lion entrera par la même occasion dans la danse harmonique. Le tout dans des signes de polarité Yang, actifs, émetteurs, évoquant une nouvelle étape mondiale, un nouveau paradigme pour l’humanité.

Sonia RUDLOFF

« L’Astrologie, école de Sagesse »

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