la Gazette des Astrologues

n°154 - Août 2017

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Ces dernières semaines, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques réflexions avec plusieurs correspondant(e)s à propos du Karma.

Pour certains praticiens, les fondements de l’astrologie sont étroitement associés à cette loi de « causes à effets » ; loi qui serait « la clef » du déterminisme astrologique.

Mon propos, sur le vif, n’est pas de contester le karma ; car, bien que je considère personnellement que la « thèse » des vies antérieures est impossible à démontrer, je ne dispose pas d’arguments pour la nier impérativement.

Plus modestement, je souhaite échanger quelques considérations autour de ce « thème », en considérant que notre « antécédent » astrologique à la naissance peut être analysé, mesuré et, dans une relative mesure, expliqué sans recourir nécessairement à l’explication du karma ; alors que certains astrologues estiment essentiel de s’y référer pour valider l’astrologie.

Je sais que nombre de traditions ou de civilisations en appellent au karma pour expliquer les productions surprenantes de notre imaginaire, de même que certaines « souvenances » pouvant faire illusion au moment de relier nos expériences actuelles à l’engrangement d’un lointain passé.

Reconnaissons là un piège lorsqu’il s’agit de concevoir un double « substrat » : celui de la réalité / matière et celui de l’immatérialité / esprit…  Alors même que certaines mystiques (et, aujourd’hui, la physique quantique) conçoivent plutôt la réalité tangible et l’énergie subtile comme étant les deux « visages » d’une même chose.  

Rappelons que pour la physique quantique, ces deux versants sont exprimés dans et par la dualité onde-corpuscule, selon le principe que tous les objets physiques présentent, soit des propriétés d'ondes, soit des propriétés de corpuscules.

Descartes lui-même envisage la subjectivité humaine à partir d’une substance spirituelle qu’il considère comme autonome et séparée de la substance corporelle.  Il considère aussi que c’est dans le sujet que réside la pensée ; tandis que la substance corporelle est associée à la fonctionnalité des organes physiques.  

Or, il n’est ni idiot ni impossible de penser que l’expérience vivante, en fin de compte, se situe au cœur d’un seul et même processus, là où se croisent et se conjuguent la psyché et le monde.

Sans donner un crédit inconditionnel aux explications de la science, il est significatif de voir que d’anciennes explications plus ou moins magiques peuvent, aujourd’hui, être comprises et interprétées tout autrement.  

Notre propre discipline astrologique gagne à intégrer dans son champ de recherche certaines connaissances et explications du réel, dans une perspective ouverte d’investigation qui me paraît plus judicieuse que toute affirmation qui se voudrait irrévocable.

Nous sommes évidemment conditionnés  à notre naissance.  Nous pouvons même le dire avec plus de force : nous ne sommes véritablement (et jusqu’à l’accès à la connaissance de soi) que le produit (et le fruit) de nos conditionnements.  Parmi ceux-ci, bien entendu, notre hérédité biologique et notre héritage culturel.  À cela s’ajoute, ce qui est fondamental dans le cadre de l’astrologie, notre héritage psychique.  C’est lui qui s’active ou qui s’anime au moment de notre naissance.

Tout cela est bien connu.

C’est précisément à propos de notre héritage psychique qu’intervient la thèse du karma.

Là où cette thèse rejoint l’argument astrologique, c’est dans la prise en compte d’un champ cosmique susceptible, d’une part, de relier toutes les parties de la réalité physique, à un niveau subtil (et quantique) et, d’autre part, d’enregistrer toutes les expériences psychiques de l’humanité, au cours de son histoire (voire d’y intégrer aussi les innombrables formes de vie  ayant précédé et préparé la « venue » de l’homme) ; pour ensuite conserver ces expériences et les (re)transmettre sous forme d’informations.

Ce principe d’un héritage psychique permettant en chacun de nous un accès rapide à la conscience atteste la réalité de ce champ qui, pour intangible qu’il soit, est probablement relié et connecté à la dimension biologique qui caractérise toute forme de vie.

Ce champ psychique constitue une performance grâce à laquelle le processus de gestation de notre vie psychologique s’élabore par étapes (cf. les stades psychanalytiques), en interaction étroite et indispensable avec un milieu humain où le langage et la symbolisation jouent un rôle essentiel.

À cet égard, rappelons que notre carte du ciel ne symbolise pas une personne constituée, mais désigne un processus de développement psychique, grâce auquel émerge notre capacité de conscience.

Mais, à ces « évidences » s’ajoute, dans la théorie du karma, la relation de causes à effets mentionnée plus haut.

Je pense que nous connaissons suffisamment les prolongements de cette théorie pour ne pas en explorer tous les aspects.  Je relèverai un seul exemple : Saturne ne se limite(rait) pas à désigner (pour faire court et pour me limiter à une seule facette du symbole saturnien) notre expérience intime de l’autorité parentale, mais indique(rait) la personnalité et le rôle de notre père, choisi par avance, en rapport avec le karma de nos vies antérieures ; choix rendu nécessaire par un acquis qu’il convient que nous modifions, voire que nous délestions à présent.   

Et, d’exalter dans notre trajectoire de vie, comme une vertu ou un levier de croissance, la souffrance ou, tout au moins, la difficulté, puisque c’est elle qui peut nous délier, nous purifier, nous bonifier.  

Il est vrai qu’une situation loin de l’équilibre (relisons Prigogine) est source de croissance, de changement, d’émergence et de progrès.  Mais…, de là à ériger ce mécanisme en système…  

En cela, le karma ne nous place plus dans un conditionnement, mais dans un déterminisme, avec le piège d’être conduits à accepter (voire à subir) certaines attitudes de la part de « ce père », choisi dès avant la naissance ; attitudes supposées bénéfiques à notre propre développement.

En corolaire, vient cette interrogation récurrente : « suis-je ou non par hasard dans telle ou telle famille ? »

Nous savons que notre perception de notre entourage est subjective et que, pour une bonne part, elle résulte de nos projections.  Le risque est de conclure que les faits et gestes des personnes qui nous entourent sont nécessaires à notre vie personnelle.  

suite...


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