la Gazette des Astrologues

n°138 - Avril 2016

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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1996-2016

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Le Billet d’Humeur

En ce début avril où jaillit le Bélier impétueux et printanier, une intuition de circonstance m’a amenée récemment à « rencontrer » Êve Lavallière (*).

Née en 1866, le jour dédié par tradition aux farces, elle excelle dans les grandes comédies légères en vogue en fin de 19e siècle. Interpréter La Belle Hélène et la Gaieté Parisienne d’Offenbach convient parfaitement à cette artiste conquérante joyeuse et séductrice, qui, impatiente et imaginative, vole de succès en succès.

A l’égale de la mythique Sarah Bernhardt, elle devient la reine des variétés parisiennes. Idole de toutes les classes de la société, elle est aussi la coqueluche des grands de ce monde qui, de passage à Paris, se doivent de venir l’applaudir et la rencontrer.

Sa richesse et son train de vie sont à la mesure de sa réputation. On dit qu’elle séduit tous les hommes et change de château comme de chapeau !

Voici donc une dame très Bélier menant avec frénésie une carrière artistique au grand galop. Un peu à l’image du mythique chevalier Jason prompt à guerroyer pour s’emparer de la Toison d’Or, symbole de puissance et d’immortalité.

Mais en 1917 la maladie contraint Êve Lavallière à donner une tournure bien différente à sa quête inassouvie de féérie et de merveilleux. Délaissant le devant de scène et la frivole vanité des apparences, elle devient religieuse franciscaine dans l’humilité et la pauvreté jusqu’au dénuement de sa  fin de vie en 1929.

Pour garder l’entrain optimiste et prometteur de ce printemps qui éclot alentours voici encore quelques mots sur le Bélier, par la plume inspirée et pleine d’humour de Jacques A. Bertrand dans « La Tristesse de la Balance » :

« Le Bélier baisse la tête. Le Bélier baisse souvent la tête. On ne sait jamais exactement s’il est encore en train de penser ou s’il a déjà commencé à charger…

Le Bélier prend le monde de front…

Il prend de bons départs mais c’est un finisseur médiocre qu’on voit rarement dans la dernière ligne droite : il aime tellement les départs qu’il est probablement reparti dans une autre direction.

Le Bélier est souvent un homme, mais souvent aussi une femme. Une femme Bélier a beaucoup de mal à se faire accepter, par les moutons et par les brebis. Heureusement, elle est Bélier.

Le Bélier est particulièrement habile, nous dit-on, à manier le sabre, la hache, le bistouri, le couteau de boucherie et le soufflet de forge. Il est parfois doux comme un agneau. »

Janine TISSOT

(*) http://www.janinetissot.fdaf.org/jt_lavalliere.htm

A la rencontre d’Êve Lavallière

Janine TISSOT