la Gazette des Astrologues

n°150 - Avril 2017

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Le Billet d’Humeur

Janine TISSOT

En ces jours où le Bélier vient de bondir hors de sa bergerie en même temps que le printemps, il est de saison d’évoquer le baron Haussmann, magnifique spécimen de ce signe encorné.













Un conquérant audacieux pour un empereur ambitieux

Napoléon III veut un conquérant audacieux à la tête de la préfecture pour faire de Paris une capitale digne de son titre impérial. Le duc de Persigny, son dévoué ministre de l’Intérieur, se transforme en chasseur de têtes et lui présente Georges Eugène Haussmann qui devient préfet de la Seine le 29 juin 1853.

Ce Bélier, maison XII, habité par l’ardeur du feu est fait pour s’élancer au devant des obstacles les plus insurmontables et vaincre l’adversité avec une rare puissance de métamorphose.

De la métamorphose, c’est ce que veut Napoléon III qui a soigneusement préparé les plans du nouveau Paris, inspiré de Londres, une ville chère à son cœur.


Donner à Paris un prestige impérial et… mater les révoltes !

Faciliter la circulation des personnes, améliorer l’hygiène pour combattre les risques d’épidémies, sont les raisons officielles mais l’empereur, adepte des coups d’Etat, sait parfaitement qu’il faut prévenir et maîtriser les rébellions du peuple. En effet, dans ce Paris moyenâgeux aux ruelles sombres et étroites, il est aisé d’ériger des barricades ; d’ailleurs en vingt-cinq ans s’y sont fomentées huit insurrections.

Par nature, le Bélier est habité par l’impatience propre à sa mission de locomotive du zodiaque, car il a tout à faire. Ainsi dès l’automne 1853, en digne chevalier de l’empereur, Haussmann ouvre dans Paris un chantier jamais vu, nécessitant 1.500 architectes et 60.000 ouvriers pour embellir et moderniser la capitale.

Réincarnation symbolique du Bélier à la toison d’or de la mythologie gréco-romaine, voici Haussmann lancé vigoureusement dans une œuvre titanesque pour bâtir l’avenir prestigieux de Paris. Il s’entoure de brillants ingénieurs dont Alphand et Belgrand.

Ainsi, les vieux quartiers parisiens qui sont foyers révolutionnaires depuis 1789 vont être démolis. L’empereur veut remplacer des milliers de logis miséreux et insalubres par des bâtiments bourgeois de belle hauteur, immeubles de rapport et hôtels particuliers qui sont modèles de référence.

Le coût élevé du logement et des vivres pousse la population ouvrière parisienne vers les banlieues. Haussmann argumente auprès de l’empereur, cette nécessaire mutation : il faut « accepter dans une juste mesure la cherté des loyers et des vivres [...] comme un auxiliaire utile pour défendre Paris contre l'invasion des ouvriers de la province. »


Haussmann libère Paris du Moyen-âge.

Sous sa direction, on perce de larges avenues, on érige de prestigieux monuments, et aussi des mairies, théâtres, églises, jardins publics…

A la priorité de donner à Paris une beauté impériale en surface, s’ajoute la nécessité d’assainir la ville. En effet, en ce milieu du 19e siècle, les parisiens font encore appel aux porteurs d’eau et n’ont droit qu’à 2 litres et demi d’eau par jour.  Ainsi, se construit une ville sous la ville pour les conduites d’eau, de gaz et les égouts.

Au-delà de ce chantier colossal, l’intrépide Haussmann en organisateur-né, met en place le système de numérotation des arrondissements et des rues, en faisant partir, tout naturellement, le 1er arrondissement du Palais Impérial des Tuileries et les 19 arrondissements se succèdent en forme de colimaçon dans le sens des aiguilles d’une montre.

Alors qu’il règlemente la circulation dans Paris, pour les omnibus, il fait interdire le second étage aux dames, car en montant l’escalier on pourrait apercevoir… leurs chevilles !

On doit aussi à Haussmann les célèbres colonnes Morris pour l’affichage des théâtres parisiens, jusqu’alors désordonné.

Le préfet Georges Eugène Haussmann, honoré du titre de baron se voit aussi décerner un boulevard à son nom.


Fantastiques réalisations et « comptes fantastiques »

Préfet durant 17 ans, cet administrateur hors pair attire gloire et honneurs. Mais la critique le qualifie d’ « Haussmann Pacha », « énergique, autoritaire et cynique et pas toujours regardant sur les moyens, il génère un climat de spéculations et d’affairisme.

En 1867, il suscite au Parlement des débats houleux qui provoquent un contrôle plus strict des travaux auquel il avait jusqu’alors échappé. Et la même année, Jules Ferry rédige une broche intitulée : « Les Comptes fantastiques d’Haussmann ».

En effet, cet ardent pionnier mène à bien le plus grand chantier du monde. Celui que certains qualifie d’ « Attila » réussit sa conquête de beau et de merveilleux pour Paris, même si la note est « fantastique ».

L’haussmannisation inspirera les grandes villes de France.

Destitué en janvier 1970, quelques mois avant la chute de son mentor Napoléon III, Haussmann demeure l’intrépide conquérant qui a fait de Paris-la-rebelle, une capitale prestigieuse au rayonnement international.


Pour en savoir plus sur Haussmann : http://www.janinetissot.fdaf.org/jt_haussmann.htm


Janine Tissot



Quand le Bélier Haussmann fonçait dans Paris…