la Gazette des Astrologues

n°150 - Avril 2017

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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“Sur le Vif”

La chronique de

Jacques VANAISE

Je reviens chez moi, ayant assisté à la cérémonie d’incinération d’un ami.  Moment difficile dont il me reste un goût étrange que je veux élucider, le cœur à vif.

L’éloge funèbre fut presque joyeux, avec des évocations habillées d’anecdotes et d’entailles humoristiques.   

Cela explique-t-il mon embarras ?

Les éloges posthumes résonnent  souvent comme un grand moment d’embellissement, voire parfois d’insincérité, entonné à l’unisson.    Chacun y va de son couplet fleuri.  La vérité s’idéalise et la légende se prépare.

Et de m’interroger.  Non pour remettre en cause le désir bien compréhensible d’atténuer  la douleur et d’estomper le sentiment d’absurdité face à la mort, à l’absence, au vide ; mais pour m’étonner de cette propension à vouloir clore le mieux possible une trajectoire de vie, tandis qu’il est bien rare d’annoncer, au départ, à la naissance,  le fil rouge d’une destinée…

N’est-ce pourtant ce que, imprudemment parfois, l’astrologie nous incite à faire : préfigurer le projet d’une vie ?

Au bout du compte (autrement dit : au dernier jour), une vie ne pèse pas bien lourd, exception faite pour nos proches et mis à part la pierre personnelle, plus ou moins éloquente et insérée dans l’édifice commun.  

Or, nous avons chacun notre place dans les ramures de l’arbre ; même si et par avance nous n’en percevons pas l’usage.  

Que nous le voulions ou non, nous sommes tous  emportés par le fleuve de la vie, naviguant chacun avec un bateau différent.  

Qui peut dire si, dans les archives du temps, notre passage sera perdu ou s’il deviendra indélébile ?  

Nous aimerions chacun avoir le temps, non de nous poser ces questions, mais d’y répondre.  

Au premier jour de notre vie, nul doute que nous avons frémi devant la page à remplir.  Situation blanche :  celle de l’enfant malhabile que nous avons tous été, dans l’articulation de nos premières syllabes…

Puis, notre parcours a été une mise à nu.   Jour après jour, nous avons compris et utilisé ce passé qui nous conditionnait et qui nous poussait en avant ; jusqu’à ce que nous cernions mieux, en contrepoids, le projet qui, jeté devant nous, a commencé à nous aspirer, à la manière d’un fil rouge ou d’un attracteur

Une seule inspiration  avant de mettre le pied dans l’eau glacée du premier jour…  

Puis, plus tard, le plus tard possible, un ultime souffle, avant de basculer de l’autre côté…

Sombre propos… me direz-vous, qui catalyse toutefois la perspective du germe dont nous sommes porteurs.  

Un ami s’en est allé ; … un neveu s’en est venu…

« Qui » sera-t-il ?  Que fera-t-il ?  Il est « un » parmi des milliers, parmi  des millions…  Sa vocation même n’est en rien prescrite par avance : il lui appartient de l'extraire de ses possibles.  Tel sera le mouvement qui le portera à s’accomplir.  Son projet ne sera tout d’abord qu'un rêve flottant.  Il lui reviendra de le fertiliser et, cela, sans recettes infaillibles pour faire le bon choix...

Évidemment, pourquoi le tonton que je suis ne proposerait-il pas à son neveu quelques indices… ; son thème de naissance m’offrant quelques balises…  

Certes, un thème de naissance ouvre une perspective devant nous.  Mais cette perspective, même précisée, reste évanescente, dans l’instant du premier souffle qui est bien peu de chose sans l’ajout d’un peu de ferveur.  

Seule cette ferveur est capable de nous rendre désirants ; autrement dit : mus par un impératif.   

Égarés dans une forêt immense, nous n’avons tout d’abord qu’une petite lumière pour nous conduire.  

Survient alors un ami, un parent, un éducateur qui nous offre son expérience et nous donne ses conseils.  Advient aussi l’inconnu, le jeu du hasard dont nous pouvons, à y réfléchir, faire un allié.

Tout compte fait, le destin (ce qui nous est destiné) est une clef que nous choisissons, ou pas, un jour, de mettre dans la serrure de notre vie…

Tout notre passé converge vers cette adéquation entre une clef et une serrure.  Tout notre passé et son cortège aléatoire débouchent là : heure de la décision.  

Et puis,  un jour, vient l’heure du bilan.  D’autres que nous feront alors l’éloge de ce qui a été passage, glissement, préparation.  

Entre naissance et mort, puissions-nous mettre nos propres pas dans notre propre chemin.  

Autant nous y prendre à temps.

L’astrologie peut évidemment nous y aider, en balisant « ce qui nous ressemble » ; au risque sinon de rater le rendez-vous avec nous-mêmes...

Or, si l’astrologie nous aide à pressentir un parcours, jamais elle ne nous offre une terre promise…  


Jacques VANAISE


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