l’Astro Gazette de la FDAF

n°195 - Janvier 2021

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

Billet d’Humeur

Marie-Paule
BAICRY

Tout d’abord, je vous souhaite de tout cœur une très belle année 2021, en dépit d’un contexte mondial toujours peu réjouissant. Comme les rois mages qui se sont mis en route pour suivre un astre à l’Orient, empruntons nous aussi, en ce mois de janvier 2021, le chemin vers l’Orient de notre Être où peut s’incarner l’Enfant divin en nous. De la qualité de cette quête durant ce mois du Capricorne, découlera celle de l’année à venir. Celle-ci nous offre encore des opportunités pour passer de l’ombre à la lumière du Capricorne, signe qui aura profondément marqué l’année écoulée. Je forme le vœu que nous sachions nous saisir de ce temps d’intériorisation qui nous est encore offert en ces premiers mois de 2021, pour nous élever sur la montagne du Capricorne où règne la lumière des hauteurs, nourriture de l’âme.


Configuration astrologique.


L’année 2020 aura vu stationner l’amas Pluton Jupiter Saturne dans le signe du Capricorne et, reconnaissons-le, l’énergie de ce signe n’a pas toujours été utilisée de la manière la plus lumineuse qui soit.

Si Saturne et Jupiter sont entrés en Verseau - respectivement le 17 et le 19 décembre - et y ont formé une conjonction exacte le 21 décembre 2020, le Capricorne est néanmoins toujours prégnant dans la mesure où cette conjonction, bien qu’étant en Verseau, reste colorée par Pluton en Capricorne (puisque dans un amas, c’est toujours la planète la plus lente qui colore l’ensemble des planètes le formant). De plus, le Soleil traverse le Capricorne depuis le 21 décembre 2020 jusqu’au 19 janvier 2021, accompagné par Mercure (entre le 20 décembre et le 8 janvier), et les 5 planètes formeront un amas, toujours coloré par Pluton en Capricorne. Dès que Mercure quittera le Capricorne, c’est Vénus qui y entrera, du 8 janvier au 1er février 2021, la Lune venant se joindre à l’amas du 11 au 15 janvier, puis du 8 au 12 février. Ce n’est que vers la mi-février que Pluton se désolidarisera des planètes de l’amas en Verseau et qu’ainsi, l’énergie de ce signe pourra s’exprimer plus librement2.

Toutefois, Pluton lui-même restera encore en Capricorne pendant plusieurs années, et n’entrera définitivement en Verseau qu’en novembre 2024 (après une première incursion de fin mars à début juin 2023, et de fin janvier à début septembre 2024).


L’ombre du Capricorne.


Ainsi, il est fort probable que l’énergie restrictive du Capricorne soit collectivement encore très présente en ce début d’année 2021, et il est vraisemblable qu’elle reste en arrière-plan jusqu’à l’entrée définitive de Pluton en Verseau… sauf si nous nous réveillons collectivement.

Nous avons vu, en cette année 2020 qui vient de se clore, se déployer toute l’ombre du Capricorne, jusqu’à l’absurde parfois, comme il arrive lorsque Pluton visite un signe (en fait, il se trouve en Capricorne depuis 2008, et les choses se sont installées petit à petit, avec un summum en 2020). Inutile d’égrener toutes les mesures prises sous couvert de crise sanitaire, chacun les connaît ; nous allons simplement relever quelques caractéristiques (non exhaustives) du Capricorne et de son maître Saturne dans leur côté sombre, et chacun pourra les associer lui-même aux événements de 2020. (Nous serons un peu plus explicites sur le Cancer, signe opposé au Capricorne).



3Mots-clés :

Froideur, sécheresse, distance, murs de séparation, impersonnalité….

Inertie, résistance au changement (« le monde d’après » attend toujours…), conservatisme, immobilisme...

Repli sur soi, solitude voire isolement, vieillesse, inhibition, dépression, mort, séparations douloureuses, deuil…

Importance de la hiérarchie et du pouvoir (Pluton y participe), dans un exercice vertical d’une autorité aveugle voire tyrannique, avidité (Saturne va jusqu’à avaler ses enfants pour ne pas risquer de perdre le pouvoir), besoin de tout maîtriser, intransigeance, inflexibilité, dureté…

Contraintes et frustrations, restrictions, interdictions arbitraires, limitations, privations…

Règlementations à tout va, devoir, culpabilisation et culpabilité, gendarme, punitions, infantilisation, déresponsabilisation, surmoi qui refoule et réprime…

Se couper de la transcendance…


Si Saturne est maître du Capricorne, Mars y est exalté. Et lorsqu’on se laisse aller à la dureté de Saturne, Mars y rajoute un mode défensif voire agressif, guerrier et destructeur (il paraît que nous sommes en guerre…). La présence de Pluton accentue la violence martienne et rajoute une note manipulatrice. Faire peur, affoler l’autre, surfer sur les angoisses du « peuple », par définition impersonnel…


Influence sur le Cancer.


Lorsque le Capricorne est mal compris et vécu dans ses défauts, tout le côté lunaire du Cancer, aux valeurs en contradiction avec celles du Capricorne, est mis à mal lui aussi. Vie intime, foyer, famille, cocon matriciel protecteur, enfance avec sa spontanéité, sa candeur, sa fraîcheur, richesse du monde de l’inconscient, rêve, poésie de la vie, tout ce qui relève du Cancer n’a plus droit de cité ou est dévoyé.

Car si l’idée de protection est omniprésente actuellement, c’est dans un sens d’infantilisation, de déresponsabilisation, de culpabilisation même. « L’élite », qui a gravi la montagne de l’ambition du Capricorne pour atteindre les sommets du pouvoir, ne s’adresse pas à égalité à des individus adultes et responsables, mais à « la population », sorte de masse informe lunaire immature. Elle « sait » et prétend « rassurer » le « peuple » irresponsable qui ne sait rien et qui est incapable de se prendre en charge. Soumise à l’égrenage quotidien des morts du covid depuis le premier jour, (taux de mortalité en France de 0,09%4, somme toute assez faible par rapport à d’autres maladies), ainsi qu’à des informations et règles aussi coercitives qu’incohérentes et contradictoires, « la population » en question finit par avoir peur et effectivement devenir infantile. D’autant que tous ceux qui posent ouvertement des questions légitimes et proposent des voies plus adaptées à des réalités diverses et variées, se voient mis au ban et traités de « complotistes » ou de « rassuristes » (mot inventé pour l’occasion).

Et que dire du sort réservé aux enfants ? D’abord privés d’école et donc de ce qui faisait leur vie, ils sont aujourd’hui soumis à des règles (« barrières ») qui leur font appréhender l’autre comme un danger potentiel, voire penser qu’eux-mêmes sont un danger de mort pour les autres ! Fi de la spontanéité, du jeu libre, du contact physique, de la tendresse, pourtant indispensables à leur bon développement ! A 6 ou 7 ans, ils se font punir pour avoir serré leur camarade dans leurs bras, ou pour l’avoir touché en jouant au loup (histoires vraies !).

Quant au foyer et à la vie intime, l’élite décide pour vous combien de personnes vous êtes en droit d’y recevoir, dans quelle pièce de votre appartement vous devez vous isoler si vous êtes malade… vu que vous ne sauriez prendre ces décisions tout seuls !


Lumière du Capricorne nourri par le Cancer.


Pourtant, il existe une voie lumineuse pour vivre l’énergie du Capricorne, y compris dans le contexte du covid. La rencontre entre Saint-Exupéry et le petit prince nous guide sur ce chemin.

Tombé du ciel dans la solitude d’un désert austère et vide, l’aviateur, sérieux, susceptible, de mauvaise humeur, préoccupé par sa panne qu’il peine à réparer et qui l’inquiète, nous emmène dans le monde du Capricorne froid et distant, celui qui s’est cristallisé dans la crise sanitaire que nous traversons. Le pessimisme et le repli sur soi sont de rigueur, tout comme la peur de la mort. Cette situation extrême ne laisse plus trop le choix à Saint-Exupéry (comme à nous-mêmes), en quelque sorte contraint d’écouter sa petite voix intérieure s’il ne veut mourir de dessèchement.

Elle lui apparaîtra sous la forme d’un petit prince, archétype même du Cancer, petit bonhomme blond dont la belle dimension d’enfant sensible, ouvert au rêve, préoccupé par sa rose, son renard ou sa planète, viendra paradoxalement faire retrouver à l’aviateur sa verticalité et sa structure intérieure, celles qui caractérisent le Capricorne lumineux axé sur l’Essentiel. Débarqué là par la magie d’une migration d’oiseaux sauvages, l’enfant va, à travers sa spontanéité puis ses larmes, faire retrouver à l’homme sérieux la voie du cœur, celle de sa sensibilité, parfois barricadée chez le Capricorne dans une tour d’ivoire, mais pourtant bien présente.

Dans ses rencontres, le petit prince éprouve une sympathie particulière pour le travail (autre prérogative du Capricorne) de l’allumeur de réverbères qui présente une certaine « inutilité », mais qui préserve la poésie de la vie, là où l’aviateur choisit les « hommes sérieux » qui ordonnent, calculent et comptent pour mieux posséder. Mais bientôt, la soif taraude et l’aviateur et le petit prince, et les voilà marchant des heures durant, avec la persévérance du Capricorne, à la recherche d’un improbable puits au milieu du désert, comme d’un trésor enfoui dans une vieille maison, d’une source invisible au cœur d’eux-mêmes. Et dans cette marche méditative (Capricorne), l’aviateur prend le petit prince dans ses bras (Cancer), comme « un trésor fragile » fidèle à sa « rose qui rayonne en lui comme la flamme d’une lampe. […]. Il faut bien protéger les lampes : un coup de vent peut les éteindre… ». Tout comme l’Ermite du Tarot, lié à Saturne, protégeons nous aussi notre lampe.


Les rois mages, eux, l’ont suivie sous la forme d’une étoile, signe d’un enfant de lumière symboliquement né à Noël (à l’entrée du Soleil en Capricorne). Dans un climat loin d’être accueillant (il n’y a pas de place pour eux dans la salle commune alors qu’ils sont en voyage), Marie et Joseph trouvent cependant refuge dans un lieu de repli, une étable nous dit-on, qui, malgré sa simplicité, éveille en nous une impression de chaleur avec son bœuf et son âne qui réchauffent l’enfant, un sentiment d’intimité avec ce jeune couple penché sur le nouveau-né, et un aspect sacré avec, au-dessus de la crèche, cette étoile qu’ont suivie des sages venus honorer cette naissance intime porteuse de lumière.


Puissions-nous, en ces temps de froidure, retrouver la voie de la Sagesse des mages et du Capricorne, qui ont soif de l’eau de source du Cancer chantant dans les étoiles, comme « cinq cents millions de grelots, [comme] cinq cents millions de fontaines… ». Belle année 2021.

Marie-Paule BAICRY

1er janvier 2021

03.88.64.10.88

Consultations et accompagnement.         

Cours d’astrologie et Ateliers de méditation.

marie.paule.baicry@gmail.com

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1 Saint-Exupéry, Le Petit Prince. Photo Baicry : Cathédrale de Chartres.

2 A condition toutefois de sublimer le carré formé entre planètes en Verseau et planètes en Taureau : voir la vidéoconférence « Quand leCiel étoilé rencontre le Minotaure » : https://www.mariepaulebaicry.fr/videos/

3 Photo Baicry : Issoire

4 https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2657799-coronavirus-monde-covid-mort-carte-courbe-chiffre-nombre-direct-par-pays-cas-classement-bilan/

« Il faut bien protéger les lampes : un coup de vent peut les éteindre…1»