l’Astro Gazette de la FDAF

n°195 - Janvier 2021

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

Billet d’Humeur

Thérèse
LACAN-MERLIN

ROMAIN GARY, du patronyme KACEW au pseudonyme AJAR : le romancier à double face

Écrivain célèbre du XXe siècle, Romain Gary a écrit de nombreux livres, certains sous le pseudonyme d'Émile Ajar. Cette conduite l'a amené à recevoir deux fois le prix Goncourt.

Romain Gary est un célèbre romancier français d'origine russe. De son vrai nom, Roman Kacew, il est né le 8 mai 1914 à Vilnius, en Lituanie. Son père les abandonne, lui et sa mère, pour fonder une autre famille. Ils partent alors s'installer en France en 1928, la mère rêvant d'une carrière de diplomate ou d'artiste pour son fils. Romain Gary commence des études de droit à Aix-en-Provence, qu'il poursuit à Paris. En 1935, il publie sa nouvelle, "L'Orage", qui le met un temps à l'abri du besoin. En 1937, les éditeurs refusent "Le vin des morts", son premier roman. Romain Gary est appelé au front. En 1940, il s'engage dans les Forces aériennes françaises libres. À la libération, il entame une carrière de diplomate qui le fait voyager entre Londres, la Suisse, les États-Unis et la Bulgarie. Romain Gary épouse en 1963 l'actrice Jean Seberg, avec qui il aura un fils. Il tourne deux films avec elle comme actrice principale. Romain Gary, qui disait avoir fait un pacte pour ne jamais vieillir, se suicide par balle le 2 décembre 1980 à Paris, laissant une lettre mystérieuse avec l'inscription "Jour J". Il choisit ainsi de disparaître à l'âge de 66 ans, un an après le suicide de son épouse, Jean Seberg. Passée à la postérité, son œuvre intègre la prestigieuse édition de La Pléiade le 16 mai 2019. L'album de la Pléiade 2019 est ainsi consacré à Romain Gary.

En janvier 1945, Romain Gary a publié son premier roman "Éducation européenne". Mais c'est avec son deuxième roman, "Les racines du ciel", qu'il obtient le prix Goncourt et acquiert une grande notoriété. Ainsi, Romain Gary se lance complètement dans l'écriture. En 1960, il publie "La Promesse de l'aube", dont le thème central est l'amour maternel. L'œuvre de Romain Gary est hantée par la guerre et par la figure du rescapé. Ce roman s’inspire de surcroît d'éléments autobiographiques tirés de son enfance auprès de sa mère, cette ancienne actrice russe qui l'aime inconditionnellement. Gary fait donc le récit de cet amour maternel qui nourrit une foi extravagante et inébranlable en lui. L'énergie déployée par l’auteur pour atteindre le rêve que sa mère a pour lui, constitue un pacte faustien. Le véritable objet du livre n'est donc pas de retracer la vie de l'auteur mais bien de rendre hommage à celle qui lui a donné la vie et l'a amené à devenir ce qu'il est devenu : un écrivain célèbre et reconnu.

Romain Gary écrit également sous le pseudonyme d'Émile Ajar. C'est sous ce pseudonyme qu'il publie "La Vie devant soi", qui obtient aussi le prix Goncourt. L'écrivain déclenche une affaire ‘’Émile-Ajar’’.  Il est impossible de décerner deux fois le prix à une même personne et à la disparition de l'auteur, le rapprochement est fait entre Romain Gary et les quatre romans publiés par un certain "Émile Ajar". Un petit cousin du célèbre écrivain, Paul Pavlowitch, jouait le rôle d’intermédiaire lors d'interview à la presse. Le pot aux roses fut découvert et l'affaire pris de grandes proportions, devenant même politique. Ce n'était pas exceptionnel puisque Romain Gary a publié de nombreuses autres œuvres sous d'autres pseudonymes comme Shatan Bogat ou Fosco Sinibaldi.

Qui a deux noms perd la raison ? René Agid, confident de Romain depuis le lycée de Nice, a vu la faille chez le héros de la France libre et le diplomate inspiré, ami des Gallimard et charmeur des femmes. Ce mal était difficile à soigner car la thérapie devait, à la fois, calmer l’exaltation et traiter la mélancolie ? C’est sans doute avec « Gros-Câlin », roman du fou et de son soliloque, que l’écrivain a donné la mesure de son intranquillité. Il évoque l’amour d’une mère, aussi puissant que démesuré, à l’origine d’une belle promesse que la vie ne parvient pas à réaliser.

Commentaire du thème :

L’heure de naissance à Vilnius est donnée pour 18 h, ce qui peut accréditer une position solaire en Gémeaux. Ce signe est notoirement constellé de planètes, lesquelles vont du Soleil à Pluton, en passant par Mercure, Saturne et Vénus.

Cette « doriphorie » ou amas planétaire en Gémeaux, baigne dans une coloration plutonienne, où Pluton et Vénus, le pouvoir et l’amour, dynamisés par le Soleil, Mercure et Vénus, mènent la danse. L’écrivain aime revêtir de multiples costumes d’apparat secrets ou publics. Il ne manque pas d’embarquer partenaires et associés à ses multiples changements, exhibitions ou transformations.

Une Vénus hors limites, à 24, 25 Nord, au sens des déclinaisons, a pu conduire cet écrivain hors pair, à dynamiter les verrous des conventions pour accéder au Graal d’une deuxième notoriété, assortie d’un deuxième prix Goncourt.


Thérèse LACAN-MERLIN
Astrologue au sein d’Astrolude,
www.astrolude.com
association de coaching
inscrite au répertoire Siren 750 105 819