la Gazette des Astrologues

n°146 - Décembre 2016

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Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Billet d’Humeur

Saint-Exupéry,  un Nœud Nord Sagittaire

La nouvelle lunaison qui a commencé le 29 novembre dans l’énergie du Sagittaire nous invite à nous dépasser et à explorer de nouveaux horizons, qu’ils soient matériels ou spirituels.

Avec un Nœud Nord en Sagittaire en maison IV, Antoine de Saint-Exupéry a montré qu’il  avait su se dépasser, tant dans ses missions de l’Aéropostale que dans sa quête d’infini.


Encore une fois, on ne peut s’intéresser au Sagittaire sans prendre en compte son opposé, le Gémeau.


L’ axe Gémeaux-Sagittaire est puissant dans le thème natal de Saint-Exupéry, car en plus  de l’opposition de Mars culminant à la conjonction Uranus- Jupiter, il est composé aussi de celle de Pluton à Uranus, sans oublier l’axe des Nœuds. Le Nœud Nord, en Gémeaux en maison X, est encadré par Mars et Pluton, le Nœud Sud étant conjoint à Uranus, lui-même conjoint à Jupiter.

L’écriture et le transport du courrier par les airs, par avion, correspondent bien au métier de Saint Exupéry,  métier par lequel il unit les hommes, et que Neptune en Gémeaux lui fait idéaliser:

« La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir des hommes : il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. »

Sa maison IV, c’est la communauté Hommes, la « Terre des Hommes » ; elle commence chez lui dans l’énergie Scorpion, la recherche de la vérité, mais aussi avec la proximité de la mort, et s’étend sur le Sagittaire, le dépassement de soi, la quête de sens.

Mais ce métier de messager ailé, dans les débuts de l’aviation et de l’Aéropostale, c’est un métier à risque que pourrait bien indiquer la présence de Pluton en maison X.

Ce métier, il ne peut l’exercer de manière routinière, car il est bousculé par l’appel de la liberté. L’élévation que lui permet l’avion représente une élévation d’une autre nature,  le ciel n’est pas seulement l’espace aérien, dans lequel il évolue, mais la sphère divine. Son métier l’amène à se dépasser, le pousse vers une quête céleste, divine, uranienne qui correspond bien à l’opposition de Mars en Gémeaux à la conjonction Uranus-Jupiter en Sagittaire.

Il cherche dans le ciel une quête de sens absolue, une connaissance d’un autre niveau. Ce qu’il réalise à travers cette profession, c’est plus qu’un métier, c’est une mission, c’est son axe des Nœuds.

« Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort.

Elle est si douce quand elle est dans l’ordre des choses... »


Avec les talents d’écriture, de réflexion, d’agilité, que lui apporte son Nœud Sud, d’autant que Mercure en Lion rayonne, il réalise sa mission, malgré sa courte vie,  en intégrant l’enthousiasme du Sagittaire, ses capacités à transmettre les valeurs que sont le dépassement de soi et la quête divine.

Il ne se contente pas de « raconter » ses aventures et celles de ses compagnons, il leur donne du sens, il leur donne une signification qui vaut pour l’humanité toute entière, et qu’il transmet par ses ouvrages au monde entier, avec une foi et un enthousiasme tout jupitériens.


Les dragons qui sont sur sa route sont les tempêtes, les montagnes, le désert…qu’il réussit à vaincre avec une  confiance exceptionnelle, qui ne faiblit que rarement et avec une force d’âme extraordinaire.

« L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle », mais aussi, cette phrase, restée célèbre, qu’il attribue à Guillaumet «  Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait ».


Pourtant, il récuse ce qui pourrait passer pour le goût du risque et le mépris de la mort ; car ce qui compte avant tout, c’est précisément d’accomplir sa mission, c’est de réaliser ce pour quoi il est sur terre. Ce n’est pas un « simple » goût du risque, mais un élan vers le Ciel qui efface la peur de la mort, la mission qui passe avant tout.

« On veut confondre de tels hommes avec les toréadors ou les joueurs. On vante leur mépris de la mort. Mais je me moque bien du mépris de la mort. S’il ne tire pas ses racines d’une responsabilité acceptée, il n’est que signe de pauvreté ou d’excès de jeunesse. »

Et d’un sergent rencontré pendant la guerre d’Espagne que l’on réveille pour aller se battre : « Et toi, sergent, à quel banquet étais-tu convié qui valût de mourir ? »


Mais son rapport à la mort s’explique peut-être aussi par l’opposition de Pluton en Gémeaux en X à Uranus en Sagittaire en IV.

Les dangers de mort inhérents à son métier s’opposent à l’appel de la liberté et à l’élévation céleste qui sont dans ses valeurs (la IV), mais ils  en sont inséparables, comme les deux faces d’une médaille, l’une ne va pas sans l’autre. Et  il semble avoir réussi à intégrer les deux signes de l’axe.


Son enthousiasme, et peut-être aussi parfois une certaine suffisance, très jupitérienne,  expriment son mépris pour la facilité et la « sécurité bourgeoise  » de ceux qui restent englués dans la routine saturnienne et ne peuvent s’élever.


Ainsi ce passage de Terre des Hommes, relatant son premier départ, en 1926, dans l’omnibus qui l’emmène à l’aérodrome :« Vieux bureaucrate, mon camarade ici présent, nul jamais ne t’a fait évader et tu n’en es point responsable. Tu as construit ta paix à force d’ aveugler de ciment, comme le font les termites, toutes les échappées vers la lumière. Tu t’es roulé en boule dans ta sécurité bourgeoise, tes routines, les rites étouffants de ta vie provinciale, tu as élevé cet humble rempart contre les vents et les marées et les étoiles. Tu ne veux point t’inquiéter des grands problèmes, tu as eu bien assez de mal à oublier ta condition d’homme. Tu n’es point l’habitant d’une planète errante, tu ne te poses point de questions sans réponse : tu es un petit bourgeois de Toulouse. Nul ne t’a saisi  par les épaules quand il était temps encore. Maintenant, la glaise dont tu es formé a séché, et s’est durcie, et nul en toi ne saurait désormais réveiller le musicien endormi ou le poète, ou l’astronome qui peut-être t’habitait d’abord. »


Saint-Exupéry a en effet, lui,  réussi à s’élever, au sens propre et au sens figuré, reliant les hommes par le courrier qu’il transportait, mais aussi en transmettant par l’écriture les valeurs qui lui étaient chères.

C’est depuis le ciel que Saint Exupéry tombe avec son avion dans l’immensité de la mer atteignant son but ultime : les Cieux.


Maryvonne MEYER


Maryvonne MEYER