la Gazette des Astrologues

n°146 - Décembre 2016

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

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Billet d’Humeur

Le Serpentaire ou le syndrome de l'Arlésienne

Entre 1970 et 1980, Jean Rignac, astrologue médiatique, délivrait chaque matin sur les ondes de RTL, l’horoscope dans lequel il avait introduit le Serpentaire. 13ème signe de quelques jours (7°) qui s’insère entre le Scorpion et le Sagittaire. A ma connaissance peu d’astrologue, à ce moment-là, l’ont suivi et ceux qui ont pris son relais à l’antenne sont revenus aux 12 signes corroborés depuis toujours.

Un article paru sur le site américain, www.livescience.com, en janvier 2011, rédigé par des scientifiques ou pseudo scientifiques (…) défrayait la chronique avec la confirmation de l’existence de ce nouveau signe, que les astrologues refusent d’admettre. Sujet, lequel, on s’en doute, a créé bien des polémiques vis-à-vis de l’astrologie « traditionnelle » et nourri les sceptiques dans leur doute.

Début septembre 2016, un blog qui se revendiquait émané de la NASA, lance à nouveau le débat sur la véracité des signes du zodiaque, et ajoute Ophiuchus, le fameux Serpentaire. Ce dernier s’installe ici non plus avec 7°mais 18°. Cette incursion impacte sur tous les autres signes qui se trouvent dès lors décalés. On y découvre leur redistribution, avec des amplitudes à géométrie extrêmement variable. Ainsi on serait Scorpion, si né entre le 23 novembre et le 29 novembre, soit un signe de 6 jours seulement, alors que le Lion se voit doté de 46°puisque sa période oscille du 10 Août au 16 Septembre. Tout le zodiaque est bousculé, déstabilisé, remis en question et il devient, pour les néophytes, fort difficile de faire la part du bon grain de l’ivraie.

Pour émoustiller le quidam et puisque la date est propice, le journal « Minute » ressert l’article de la Nasa, qui aurait révélé en ce début d’année, l’existence du Serpentaire. (30 novembre au 18 décembre). Signe, s’il en est, et malgré toutes les tentatives régulièrement renouvelées, a bien du mal à s’imposer parmi les astrologues, et pour cause…

Les confrontations entre astronomes et astrologues existent depuis bien longtemps et demeurent vives. Les scientifiques et surtout pseudo-scientifiques réfutant systématiquement tout ce qui échappent aux règles purement mathématiques, qui sont les leurs. Ils continuent à se plaire à enfermer les astrologues dans le carcan de « diseurs de bonne aventure », qui se cantonnent à voir le ciel comme il était autrefois et ne souhaitent pas évoluer en prenant en considération leurs avancées.

Faut-il rappeler que l’astrologie tropicale, que je pratique, se base sur les cycles des saisons qui tiennent compte des solstices et des équinoxes et fixent ainsi l’entrée des 4 signes cardinaux ? Ces dates peuvent être légèrement modifiées d’une année à l’autre, selon l’inclinaison de la Terre, mais ne bouleversent aucunement le panorama installé. Il n’est nullement question de refus de modernité mais pourquoi vouloir à tout prix changer, voire bouleverser, une application qui s’est enrichie au fil du temps grâce aux découvertes de nouvelles planètes, aux apports d’astrologues pointus et passionnés, à la modernisation des techniques, et surtout qui a fait ses preuves ? L’astrologie, convenablement transmise et interprétée peut se revendiquer, à juste titre, comme une science humaine qui a toute sa place, dans la société.

Les constellations astrologiques comptent bien 12 signes de 30° chacun. Elles ne se superposent pas à celles des astronomes au nombre de 13 pourvues de tailles très inégales qui ne peuvent nous convenir. Nous avons adjoint à ces signes des planètes, des maisons sont mises en place, des aspects se sont dessinés. Riche de ces divers éléments, un thème astral émerge et révèle l’individu dans l’intégralité de sa psyché.

Si le signe solaire parle de la conscience, les positions des planètes rapides affinent et complètent le portrait. Par exemple, une femme Scorpion pourrait avoir du mal à se percevoir avec les attributs liés à ce signe, ce que pourrait effectivement indiquer une Lune en Balance, tout en douceur et harmonie. Un thème natal se compose d’un ensemble d’indications qui permet une lecture cohérente afin de convenir et correspondre à chacun. Il serait bien restrictif de limiter un individu à son seul signe solaire. Puisque le Serpentaire, décrit une personne sensible à l’art, douée pour les affaires, méfiante avec ses collègues de travail… Un astrologue compétent pourra lire, si tel est le cas, ces caractéristiques et bien d’autres même si on lui attribue le signe du Sagittaire.

Nous avons déjà fort à faire, et bien à faire avec toutes les informations dont nous disposons. Les consultants se reconnaissent dans l’interprétation que nous leur délivrons, ce qui conforte notre travail et confirme que le zodiaque que nous utilisons convient tout à fait et n’a donc aucune raison d’être constamment remis en question.

Dominique MIVIELLE

Dominique MIVIELLE