l’Astro Gazette de la FDAF

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

N°210 ~ Avril 2022

Billet d’Humeur

Carole
LALONDE

Suite à la fraternelle sollicitation de Marc Brun, président de la FDAF, je vous soumets un premier Billet d’Humeur. Voyons ce qui en ressortira…

Si je laisse libre cours à mes pensées, me vient ce joli thème de la couleur. Nous savons que chaque signe, voire chaque planète, se réclame d’une couleur. Quant au principe qui sous-tend la couleur, il appartiendrait, selon certains, à Jupiter au Sagittaire. Ce n’est pas fou ; ce n’est pas faux, quand on fait le lien entre Jupiter, le foie, et la vue. Les acupuncteurs, à tout le moins, savent que les dérèglements de la vision sont liés au méridien du foie. On n’a qu’à penser au récit de Tobie et de l’Ange dans la Bible pour réaliser que ce lien est connu depuis longtemps déjà.

Qu’en est-il du Verseau ? Si on pense aux mythes qui se partagent ce signe, nous y trouvons Iris, messagère des dieux tout comme sa contrepartie masculine, Hermès (Mercure). Au contraire de sa consœur Pandore, cependant, Iris n’apporte que de bonnes nouvelles ! Elle se pose délicatement sur un arc-en-ciel pour parcourir la distance entre les dieux et les humains. D’où l’adjectif « irisé » : qui brille de toutes les nuances de l’arc-en-ciel. Nous avons tous pu admirer ce joli phénomène qui apparaît comme par magie dans le ciel bleu après la pluie. Mais aussi, il nous arrive de voir cette couleur irisée à travers une larme que notre paupière cherche à retenir sous les cils. Puisque l’ère du Verseau serait également annonciatrice de pluies fortes (son glyphe symbolise les eaux d’en haut et les eaux d’en bas), Iris nous confirme qu’après la pluie apparaîtra l’arc-en-ciel…Pour faire suite, nous savons que la communauté LGBTQ a fait sien le drapeau de l’arc-en-ciel. Celui-ci exprime l’accueil inclusif des diverses orientations sexuelles et non-genrées. C’est un thème très Verseau, puisque tout comme la dernière lame du Tarot, le Monde, le Verseau représente l’androgynat, qui signerait la phase finale de notre évolution. (Mais en attendant, nous demeurons nombreux à apprécier la complémentarité chromatique, sinon amoureuse, de Vénus et de Mars !)

Si on revient au thème du foie, il se retrouve également au centre du mythe verséen de Prométhée. Rappelons, si besoin est, que ce demi-héros fut enchaîné à un rocher pour avoir volé le feu aux dieux. Or, un aigle, attribut de Jupiter, venait chaque jour dévorer son foie, qui se reconstituait par la suite. Ce mythe est lourd de sens ; nous aurons l’occasion d’y revenir. Retenons encore une fois le lien avec la vue, avec la couleur. A l’ère du Verseau, nous sommes témoins de nombreuses atteintes à la vision, dont plusieurs portent la signature du onzième signe. Il y a les chirurgies au laser pour corriger la vue ; il y a le glaucome et son affligeant décollement de la rétine ; il y a aussi les cataractes qui incommodent des sujets de plus en plus jeunes et qui requièrent une transplantation de la cornée. Les personnes atteintes de ces affections voient leur vue se modifier, s’embrumer, s’embrouiller.

Il est bien connu que de nombreux Verseau ont la vue faible. Il n’est pas inhabituel de voir le faciès de ce Nerveux affublé de lunettes aux verres épais. Mais ce que le Verseau ne distingue pas clairement, il le ressent. Son système nerveux ultrasensible capte les ondes qui l’entourent. Parfois même, il voit l’aura. Dans la même veine, il est dit qu’en fin de vie, lorsque l’âme quitte le corps, elle pénètre dans un tunnel. Elle y verrait des couleurs éblouissantes, telles qu’il n’en existe pas sur terre. Puisque le cerveau est la dernière partie du corps à s’éteindre, nous sommes bien ici devant un phénomène qui relève du délicat et complexe système nerveux, que le Verseau partage, accessoirement, avec le Bélier, les Gémeaux et le Lion.

Je tente ici un parallèle : si le Sagittaire nous enseigne que le foie (la foi) éclaire notre vision, le Verseau nous enseigne que la véritable connaissance est un élixir de vie éternelle. En effet, si Prométhée a volé le feu aux dieux, l’échanson Ganymède verse la liqueur d’immortalité dans les coupes de ces mêmes dieux. Dans notre société actuelle, aux prises avec le complexe de Prométhée, nous n’en sommes pas encore là, n’est-ce pas ? Après avoir acquis, puis progressivement délaissé, la Connaissance basée sur des préceptes judéo-chrétiens de l’Ere des Poissons, il nous reste à déterminer ce que nous devrons faire du Feu des Dieux, que nous peinons déjà à contrôler, qu’il s’agisse de manipulations génétiques ou de centrales nucléaires.

Transposons maintenant notre thème de couleurs et de vision intérieure au niveau de l’expression artistique. J’aimerais vous offrir un survol de l’œuvre deux artistes, qui expriment bien cet enjeu. Tout d’abord, le peintre Lawren Harris. Cet artiste, né à Brampton, Ontario, le 23 octobre 1885, a été chef de file du célèbre Groupe des Sept. Or, à compter de 1930, il a graduellement changé son style figuratif pour aller vers un style plus dépouillé, géométrique. En délaissant les paysages du Bouclier Canadien pour les glaciers du Grand Nord, aux lignes tranchantes et aux couleurs bleue, jaune et blanche, Lawren Harris poursuivait un profond cheminement spirituel ; celui-ci l’a amené à attirer l’attention de son public sur les énergies subtiles du Grand Nord Canadien. L’heure de naissance de Lawren Harris nous est inconnue ; mais de nombreux indices suggèrent un Ascendant Verseau : sa personnalité, son apparence physique, son charisme et son implication au sein de groupes, ainsi que son attirance pour des régions « Verseau » faites de sommets élevés et venteux et des glaciers, enfin, son adhésion totale en deuxième partie de vie à une philosophie spiritualiste. Or, sa Vénus natale est au Sagittaire. Elle explique bien les couleurs vives des premières années de sa phase figurative. Puis vers 1928, alors qu’il a 43 ans, Vénus progressée entre au Verseau en même temps que son Soleil progressé arrive sur sa Vénus natale au Sagittaire. Et c’est le début d’une métamorphose, non seulement au niveau de sa pensée philosophique, mais aussi, au niveau des couleurs et des formes. Lorsqu’il meurt à 84 ans, Vénus progressée se trouve toujours dans le signe du Verseau et l’artiste est demeuré fidèle au style de la maturité.

En deuxième lieu, voici l’apport d’une artiste vocale au thème des couleurs et de la vision intérieure. Il s’agit de Cyndi Lauper ; elle est née le 23 juin 1953 vers 23h. à Brooklyn, New York. Nous sommes devant une Cancérienne avec un Ascendant Verseau. Avant d’entreprendre sa carrière, Cyndi a vécu une enfance difficile suivie de dépressions profondes. C’est ce que nous révèle sa biographie, publiée en 2011. Malgré tout, cette chanteuse courageuse et lucide a réalisé un parcours artistique fertile pendant plus de 30 ans, avec un mariage stable, tout en s’impliquant comme activiste. Une de ses chansons plus célèbres s’intitule True Colors. De par son message d’accueil, d’encouragement et de solidarité envers l’être humain dans son authenticité, ce ver d’oreille fait du bien à l’âme. La chanson nous invite à voir les autres avec notre vision intérieure tout autant qu’avec notre cœur, ce qui nous sera demandé à l’Ere du Verseau / Lion. Alors, parole d’Iris, nous seront révélées les plus magnifiques des couleurs ! Je vous laisse sur ce refrain de la chanson True Colors, de Cyndi Lauper :


And I see your true colors shining through

And that’s why I love you

Your true colors are beautiful

Like a rainbow.


Carole LALONDE

25 mars 2022

http://www.carolelalonde.com/

Les Couleurs de l’Ère du Verseau