la Gazette des Astrologues
n°186 - Avril 2020
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
Billet d’Humeur
Louis
SAINT MARTIN
Et d'abord « chapeau à Marc Brun ! » ce deus ex machina » qui a si bien conçu, suscité, organisé et animé un événement rare qui avait tout pour réjouir le cœur de l’honnête astrologue soucieux de parfaire ses connaissances - voire de les remettre en question - en s’ouvrant à d’autres conceptions que les siennes.
Pas plus qu’en philosophie, en psychologie, en sociologie, en psychanalyse ou en matière religieuse, il ne peut exister de véritable œcuménisme en astrologie. Du moins si on comprend bien ce que ce mot implique. Mais est-ce un mal ?
Les sciences «dures », si soucieuses d’apparaître comme des îlots de certitude perdues au milieu des vastes marais de la superstition (les nôtres), n’apparaissent que comme éclatées, enfermées dans un domaine spécifique qui les coupe d’une vision globalisante de la toute réalité. De plus, elles sont obligées, à intervalles réguliers de remettre en cause le paradigme qu’elles nous avaient imposé et de remplacer leurs anciennes certitudes par d’autres tout aussi provisoires.
La manifestation ultime de cette vaste - et trompeuse - entreprise de conditionnement des esprits nous est apportée par l’univers quantique dont un des plus éminents représentants nous dit les physiciens ont perdu le contrôle de la réalité .
Mais c’est le moment - le nôtre - où une sommité de ce même monde des mathématiques et de la physique (ces orgueilleuses disciplines qui, depuis Descartes et Kant, ont voulu imposer leur méthodologie à toutes les autres branches du savoir) nous affirme que la science ou les sciences ne nous offrent qu’une explication horizontale du monde dont nous ne saurions tirer aucun sens pour conduire nos vies et que seule l’Astrologie - qu’il désigne comme Science de la Totalité ou de l’Intégralité (suivant les traductions) - constitue cette connaissance verticale qui nous permet de remonter vers la source de toute réalité et de toute signification. C’est ainsi que le monde moderne - technoscientifique - ressemble, depuis plus de deux cents ans, à un ingénieur qui s’acharnerait à perfectionner un navire de plus en plus performant, sans jamais se soucier de savoir où il le mènera, sans même s’interroger sur le but du voyage qu’il entreprendra grâce à lui.
Nous seuls, astrologues, nous efforçons d’éclairer l’itinéraire, en interrogeant la causalité verticale qui, émanant du monde intelligible (acosmique), se manifeste sur chacun des plans de la réalité en constante relation les uns avec les autres par le jeu des analogies (verticales) et des correspondances (horizontales), permet à nos esprits formés à l’herméneutique indispensable, de tirer de l’observation du ciel en un moment donné et d’un lieu donné, les informations nécessaires pour apporter une réponse à la quête de sens de nos semblables et à la nôtre.
Je le disais plus haut tout œcuménisme est problématique mais cette constatation ne doit pas nous conduire à nous enfermer dans nos écoles, voire dans nos chapelles !
Car il ne faut pas oublier que notre vrai travail d’astrologue commence lorsque, dûment formés, nous sortons de notre chapelle et nous abandonnons à cette intuition du réel qui agit dans l’esprit de l’astrologue vraiment identifié au thème qu’il a à explorer. Ramakrishna (que j’ai beaucoup fréquenté autrefois avant de revenir aux beautés irremplaçables de notre culture occidentale) faisait remarquer à ses élèves : Toutes les religions mènent à Dieu [j’en doute, mais c’est tout personnel] mais les religions ne sont pas Dieu [là, je suis pleinement d’accord]. C.G Jung dit quelque chose d’approchant sur la nécessité de trancher les amarres qui nous lient à une quelconque école d’exploration de soi, pour permettre alors à notre vérité intérieure de s’exprimer et d’être perçue.
Wolfgang Smith (que j’ai cité plus haut) dans son extraordinaire article écrit : L’Astrologie traite de la Totalité, nous l’avons dit. Et elle peut le faire parce que son mode de fonctionnement est lui-même holistique [….]. Bien sûr, il existe des règles [….] qui disent que « Jupiter en Gémeaux » est révélateur de ceci ou de cela ; et sans doute des définitions de ce genre ont leur place. Mais elles ne représentent pas ce que l’on peut appeler à juste titre « la science de l’astrologie », pas plus qu’un exposé traitant des gammes, accords et mesures ajoute quoi que ce soit à l’« écoute » d’une sonate ou d’une symphonie. L’essentiel… est que la musique - comme tout art authentique - traite d’un ensemble qui ne se réduit sûrement pas à la somme de ses parties. Et ceci est crucial, car en l’absence de cette condition essentielle, on a affaire… à un simple agrégat [à l’instar des sciences physiques] éliminant quelque authentique « intégrité » effective qui puisse exister initialement.
Prenons garde, nous astrologues professionnels, que nous ne perdions le sens de cette « authentique intégrité » qui constitue la condition même d’une démarche astrologique authentique enfin libérée de la dictature scientifique, en l’inféodant à une vision du monde et de l’homme - idéologique ou religieuse - qui risque de la trahir en niant le libre-arbitre du consultant invité à accepter des théories que le praticien serait bien en peine de justifier, faute de pouvoir y rapporter quelque expérience significative que ce soit dans la vie du dit consultant.
Mais je sais que je prêche à des convertis.
Louis SAINT MARTIN
lsm@pronoia.fr
De l’œcuménisme et de l’intégrité en Astrologie !
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