l’Astro Gazette de la FDAF

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

N°211 ~ Mai 2022

Billet d’Humeur

Marie-Paule
BAICRY

En ce mois de mai 2022, Uranus en Taureau (depuis 2018-19) et le Nœud Nord dans le même signe (janvier 2022 à juillet 2023) vont être valorisés par la présence du Soleil dans ce signe, ainsi que de Mercure (sporadiquement), puis de Vénus en fin de mois. Ainsi se trouve renforcé le symbolisme d’Uranus en Taureau, c’est-à-dire la rencontre du Ciel étoilé (Ouranos) et du Minotaure (le Taureau).

L’occasion de vous offrir un extrait du deuxième tome de mon livre, À l’écoute de nos profondeurs. Tome 2. Orion et le Taureau, livre plus que jamais d’actualité et que vous pourrez vous procurer très prochainement (première quinzaine de mai sans doute) sur Amazon, si vous le souhaitez.

Je vous propose aujourd’hui la lecture symbolique d’un épisode mythique, celui du lit de Procuste, indéniablement d’actualité dans notre pays (voire dans le monde) arrosé comme rarement par une propagande écrasant toute pensée personnelle, entre autres autour du covid et de ses injections, puis de la guerre en Ukraine, ou encore des élections présidentielles françaises ; le tout dans l’optique de la mise en œuvre d’un nouvel ordre mondial numérique censé nous sauver de tout, en réalité conçu pour un contrôle total des populations. Nous pouvons remarquer que ces sujets (non exhaustifs) se suivent, l’un remplaçant l’autre qui s’éclipse momentanément pour soudain resurgir sans que l’on comprenne toujours pourquoi. Mais allons à la rencontre de Procuste.


Le lit de Procuste


Alors que Thésée, déterminé à en finir avec le sacrifice des jeunes Athéniens au Minotaure, voyageait vers la Crète pour tenter de délivrer son peuple du monstre, il rencontra sur sa route géants malfaisants et brigands, parmi lesquels Procuste. Celui-ci disposait de deux lits dont il faisait un usage très particulier ! Il avait en effet pour habitude de forcer les voyageurs qui croisaient sa route à s’étendre sur l’un d’eux.


« Les grands devaient se coucher dans un petit lit et, pour les mettre à la bonne dimension, il leur sciait les membres de leur corps qui dépassaient. Tandis que les petits devaient s’aliter sur un grand lit et il les étirait violemment pour les rallonger à la taille de la couche1 !

[...]

[À l’arrivée de Thésée, comme à son habitude, Procuste invita le jeune homme] à s’allonger sur son lit, prêt à lui couper les membres qui dépasseraient ou à l’allonger [...] s’il se trouvait être plus petit que le lit.


Curieuse et cruelle idée que de vouloir ajuster le passant au cadre de sa couche ! Le lit, lieu de régénérescence par le repos et le sommeil ou par l’amour, est en même temps lieu de mort, donc lieu de transformation. Celle imposée par Procuste à ses victimes est d’une insigne brutalité et particulièrement dévastatrice.

Lit de naissance, lit conjugal, lit funéraire, le lit est centre des mystères de la vie. En ne retenant de lui que la référence de son cadre, le brigand le vide de son essence sacrée et transformatrice, et le rigidifie tout comme celui qu’il oblige à s’y allonger pour l’amputer ou l’étirer. Ce cadre et la position horizontale [...], imposés à des hommes qui ne lui ont rien demandé, s’opposent ici à la flexibilité et à l’adaptabilité propres au voyageur en chemin. Là où le lit, scène des ébats sexuels ainsi que des rêves qui peuplent le sommeil, manifeste l’éveil de la vie pulsionnelle et du monde de l’inconscient, la posture de gisant exigée par le bandit fige tout mouvement et suggère l’idée du refoulement de cette vie de l’inconscient. Dans le lit, l’homme répand sa semence que la femme reçoit pour laisser féconder sa graine et accueillir une nouvelle vie en elle. Procuste, au contraire, tue toute l’exubérance et la créativité de la vie. Il impose un cadre arbitraire et réduit celui qui passe à sa portée à des dimensions tout aussi arbitraires. Cet ajustement contre nature illustre « la réduction de l’âme à une mesure conventionnelle2 » qui n’a plus rien à voir avec le déploiement des qualités de la personne. L’Idéal de cette dernière est ainsi limité, comprimé, contraint et rabougri, ou artificiellement élargi au-delà de sa juste mesure, simplement pour le faire rentrer dans un standard qui n’a aucun sens, si ce n’est celui d’une normalisation et d’un conformisme rassurants mais stériles.


Procuste est le symbole du tyran totalitaire (être humain, parti, régime), qui impose sa vision éthique ou intellectuelle à autrui et ne peut entendre que ceux dont les actions ou jugements sont parfaitement conformes à ses propres critères3. Faute de quoi, il attaque, humilie, rabaisse, éteint les rêves et les espoirs, tord la pensée de l’autre pour l’ajuster à la sienne, coupe les ailes de qui voudrait les déployer librement. Car il ne supporte pas le talent des autres qui sans doute le met en danger, lui-même doutant de sa propre valeur. Cette attitude castratrice peut d’ailleurs ne pas apparaître à première vue, ne se manifestant pas obligatoirement par des actes, mais parfois par des non-actes. Une sorte d’indifférence placide à l’autre et à ce qu’il fait, peut quelquefois se révéler être une attitude aussi destructrice que certains actes, l’indifférence enfermant la personne dans une non-existence très peu propice à l’expression de ses talents ou de sa créativité. Au travail, c’est ce que l’on appelle être mis au placard ; dans la vie intime, cela ne porte pas de nom, mais peut néanmoins exister.4 »


Uranus et le Taureau


« Le signe du Taureau est en conflit (en aspect de carré) avec celui du Verseau dont Uranus est le maître. Uranus est par ailleurs en chute en Taureau (puisqu’il est exalté en Scorpion).

Aussi n’est-il pas étonnant de rencontrer, sur la route de Thésée, le combattant du Minotaure, la problématique du lit de Procuste qui nous met face à l’acceptation ou au refus de la différence. En effet, Uranus est la planète de l’individualisation, du génie créateur unique de chaque personne, du refus des normes sclérosantes, de la rupture avec les conventions sociales dès lors qu’elles ne sont plus adaptées à la nouveauté. Uranus invente, innove, rompt avec l’ancien, sort du rang, scandalise s’il le faut. Uranus est la planète des précurseurs, de ceux qui ne craignent pas de bousculer routines, habitudes et usages établis, de ceux qui pensent par eux-mêmes, en dehors de la pensée unique.

En tant que planète en chute en Taureau et maîtresse d’un signe en conflit avec le Taureau, les valeurs d’Uranus commencent par être difficiles à intégrer harmonieusement dans ce signe, ce que l’on comprend aisément, tant le Taureau a une propension, en bon signe de terre, à se complaire dans son sillon sans ressentir le besoin d’en sortir. Toute planète en chute a plutôt tendance à se manifester à travers sa part la plus sombre dans un premier temps, la part qui fait chuter. Le Taureau étant donc aux prises avec Uranus de manière conflictuelle, tout le côté ombre de la planète peut se trouver exacerbé et s’exprimer à travers les valeurs les moins lumineuses du Taureau.

D’ailleurs, par essence même, Uranus contient en lui cette ambivalence, attisant le meilleur ou le pire. N’oublions pas qu’Ouranos, le Ciel étoilé, a enfanté toute une série de monstres qu’il a empêchés de sortir du ventre de leur mère Gaïa, la Terre justement. L’association d’Uranus et de la terre du Taureau est susceptible d’engendrer des monstres refoulés dans la matière. Et d’aboutir au pire du Taureau, à cette horizontalité illustrée par les brigands géants rencontrés par Thésée sur sa route, au côté monstrueux du Minotaure, ou encore à l’aspect effrayant du mythe de Procuste : intolérance, refus de la différence, pensée unique, rigide et hostile ; déni de la valeur de l’autre parce que lui-même, par routine, n’utilise pas ses propres talents, sentiment que les qualités de l’autre le rabaissent d’où boycott et négation des autres, ou au contraire surestimation (du moins apparente) de sa propre valeur qui lui fait croire que seule sa manière de voir la vie est juste, et que par conséquent tout le monde doit penser comme lui ; besoin que personne ne sorte du lot, peur du changement (qui l’insécurise), besoin de tout posséder pour mieux le contrôler, etc5.


Aujourd’hui


Aujourd’hui, le nouvel ordre mondial – avec ses nombreux cadres insensés qu’une « élite » financière machiavélique manipulant une autre « élite » étatique s’ingénie à vouloir imposer à l’ensemble des êtres humains –, est devenu le nouveau lit de Procuste. Le véritable choix qui s’offrait au mois d’avril 2022 lors des élections présidentielles françaises, masqué par l’illusion du choix d’un homme ou d’un programme parmi un florilège de candidats apparemment différents, se résumait en vérité à deux options : entrer dans le lit de Procuste du mondialisme en réalité déjà pensé depuis des décennies, ou retrouver la voie d’un humanisme reconnaissant l’importance de la sensibilité de l’être humain (sensibilité affective autant que spirituelle).


La première option, hélas choisie par les Français, en fait portée par de nombreux candidats (sans doute pas toujours ouvertement d’ailleurs), est associée à une idéologie hideuse, présentée sous des dehors sanitaires et humanistes alors qu’elle est avant tout destructrice. Elle consiste, après avoir répandu la peur comme un virus permettant la soumission du peuple, à diviser pour mieux régner, à détruire le lien social, la culture, la joie de vivre et d’entreprendre librement, en bref à anéantir peu à peu tout ce qui nous épanouit et nous relie à l’âme et à la transcendance. Il s’agit également de saccager l’économie dans les différents pays, de mettre à sac les traditions spécifiques et tout ce qui fait de chaque peuple une nation unie autour d’une histoire commune, de traditions partagées, d’une culture particulière. Tout est fait pour raboter les différences, même sexuelles, pour uniformiser et perdre ainsi toute la richesse de la biodiversité naturelle ; ce pour atteindre ce fameux nouvel ordre mondial, bien loin du monde d’après tant attendu et qui était censé être fait de jours heureux.

À force de propagande et d’arguments mensongers, l’idée de l’eugénisme s’impose peu à peu ; l’euthanasie pourrait finir par devenir la norme ; le transhumanisme fait son chemin, conceptualisé et peu à peu mis en œuvre par des humains diaboliques se prenant pour des dieux, et considérant le peuple comme des gueux, des non-essentiels c’est-à-dire des inutiles, des gens qui ne sont rien et qu’il faudrait trouver moyen d’éliminer d’une manière ou d’une autre, la dépopulation constituant une autre obsession de cette caste. Mais le vide n’est pas là où l’on pense !

Le lecteur tenté de voir du complotisme dans ces propos (ce qui est parfaitement compréhensible vu la monstruosité de ce qui se déroule sous nos yeux), est invité à aller voir (parmi d’autres possibles), deux vidéos très éclairantes sur ces sujets (liens ci-dessous6). Elles sont certes glaçantes, mais permettent de percevoir le fil conducteur de la gestion de la crise depuis plus de deux ans, et de ce qui se joue depuis des décennies sans que nous en ayons pris conscience jusque-là. Un fil prométhéen, dans le sens le plus sombre du terme, qui montre jusqu’où l’humain peut mener les énergies mal vécues d’un Uranus en Taureau, érigeant la matière et la technologie en dieux suprêmes, et désacralisant l’humain pour en faire un vulgaire produit, une ressource humaine (comme on parle d’une ressource minière, ou numérique, ou technologique, bref d’une ressource matérielle).


Le mariage d’Ariane et de Dionysos


La seconde option qui se présente à nous correspond au côté lumineux du Taureau habité par Uranus, le feu du Ciel de la transcendance et de la conscience fulgurante, qui nous offre l’énergie propice à la spiritualisation de la matière chère à Pierre Teilhard de Chardin. C’est elle qui peut nous conduire vers la voie de l’humanisme, de la solidarité, du respect de l’individualité unique et créative de chacun, source d’harmonie, de fraternité et de richesse partagée. Mais pour entrer dans cette dynamique et ne pas nous perdre dans une présomptueuse quête prométhéenne7 qui défie les dieux, quête d’un pouvoir absolu sur la matière et les êtres grâce à la seule technologie, Uranus en chute en Taureau doit en devenir le socle lumineux. C’est-à-dire qu’il s’agit de nourrir au quotidien le lien entre le monde de la matière et celui de la transcendance, plutôt que de vouloir le rompre par confort matérialiste, ou par orgueil et suffisance comme le font les mondialistes.


Dans sa rencontre avec Procuste ainsi qu’avec d’autres brigands, Thésée leur fit à chaque fois subir le sort que ceux-ci réservaient à leurs victimes, se rabaissant ainsi lui-même au niveau de ce qu’il prétendait combattre. L’abandon ultérieur d’Ariane ne fut que la suite logique de ce comportement. Alors que celle-ci l’avait aidé à ressortir vivant du labyrinthe où se trouvait le Minotaure, il décida de se passer d’elle et l’oublia lâchement alors qu’elle s’était endormie sur une plage, rompant la promesse qu’il lui avait faite de l’épouser à sa sortie du dédale. Coupant ainsi le fil qui le reliait à la jeune fille pure (c’est là la signification de son nom), c’est-à-dire le fil de l’âme, sa vie ne fut plus qu’un enchaînement de catastrophes aboutissant en dernier ressort à sa mort. La rupture du fil d’Ariane – l’abandon de son âme par l’homme –, est mortifère.

Ariane délaissée, quant à elle, commença par errer seule sur la plage déserte, pieds nus, défaite sous sa tunique flottante et ses cheveux désordonnés, pleurant à torrents toutes les larmes de son cœur meurtri ; comme pleurent nos âmes dans ce monde insensé et désacralisé. Mais voilà que lui apparut Vénus, qui la réconforta en lui annonçant son mariage prochain avec Dionysos. Ce dernier la découvrit déambulant sur le rivage ; attendri pas ses larmes et séduit par sa beauté, il la demanda en mariage et l’emmena vers la voûte des cieux, au royaume des dieux. C’est ainsi qu’il éleva la jeune fille et la rendit immortelle, touchant l’Être même par cet amour pur.


Ce mariage entre Ariane et Dionysos nous donne la clef de l’Essence du signe du Taureau, domicile de Vénus, et nous montre la voie de sortie de l’ombre d’Uranus en Taureau, c’est-à-dire du lit de Procuste mondialiste (entre autres). Cette voie consiste à maintenir vivant le fil d’Ariane qui nous relie à l’Amour et au caractère sacré de la matière et de l’homme, à développer une forme de jouissance dionysiaque de la vie dans son aspect le plus lumineux, c’est-à-dire en harmonie profonde avec l’exubérance et la fécondité de la nature, à entrer dans la joie de vivre par une forme d’ivresse mystique issue de la fusion de l’homme avec les énergies subtiles neptuniennes afin d’en irriguer le monde de la matière.

Durant ce mois de mai, le Ciel étoilé nous offre l’opportunité (encore un peu plus que d’habitude) d’entrer dans cette démarche d’union avec Ariane, notre âme, épouse de Dionysos, dieu de la fusion cosmique qui nous élève et dissout les cristallisations obsolètes. À nous de nous saisir (ou pas), cette occasion pour manifester dans la matière notre petite part de colibri pour l’avènement d’un monde plus fraternel.


PS. Je vous proposerai prochainement une vidéo sur « les larmes d’Ariane » et leur belle symbolique. Si vous souhaitez être informés des différentes publications de vidéos, abonnez-vous à ma chaîne YouTube et cliquez sur la petite cloche.

Et si vous souhaitez être informés de la sortie de mon second livre et des suivants, n’hésitez pas à m’envoyer un mail avec vos coordonnées.

Le lit de Procuste

Uranus en Taureau

Marie-Paule BAICRY

1er mai 2022


03.88.64.10.88

Consultations et accompagnement.         

Cours d’astrologie et Ateliers de méditation.

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1 Apollodore, Épitomé

2 Paul Diel, Le symbolisme dans la mythologie grecque, Petite Bibliothèque Payot, cité dans DS.

3 Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des Symboles, Robert Laffont. (DS).

4 Marie-Paule Baicry, À l’écoute de nos profondeurs. Tome 2. Otrion et le Taureau. Éditions AMS.

5 Ibid.

6 Vidéo très éclairante : Macron et la toile d’araignée atlantiste impérialiste et eugéniste :

7 https://odysee.com/@coffeeclean:6/Macron-eug%C3%A9niste:e

8 https://odysee.com/@janclode87:0/Harari---La-folie-imp%C3%A9rialiste-et-eug%C3%A9niste:c

9 L’histoire de Prométhée est propre à illustrer les valeurs d’Uranus.

Images : 1. Procuste, Caricature allemande à propos de lois antisocialistes, Berliner Welpen, 1878

2. Sebastiano Ricci, Ariane et Dionysos. 3. Photo Baicry, Albi, Cathédrale.