l’Astro Gazette de la FDAF

n°198 - Avril 2021

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

Billet d’Humeur

Janine TISSOT

Il y a 100 ans, Adrienne Bolland réussit une vraie farce de 1er avril !

Casse-cou et surdouée mais avec un fichu caractère, cette aviatrice qui n’a peur de rien, ni de personne, est la première à franchir la Cordillère des Andes le 1er avril 1921.


Dès sa majorité, Adrienne, rebelle et indépendante, quitte une famille à principes, pour vivre selon les siens !

Mais bientôt ruinée par sa passion du jeu, elle décide de faire de l’aviation. Formée à l’école Caudron dans la baie de Somme, elle est la 1ère femme de l’après-guerre à obtenir son brevet de pilote en janvier 1920.

 

Quand Caudron lui dit : Vous allez être la première femme à traverser la Manche ! Elle est toute excitée à l’idée d’imiter Blériot. Mais avant de partir, elle apprend que ses copains aviateurs sont à Bruxelles. Alors au nom de l’amitié et aussi par esprit frondeur, elle décide sans rien dire à personne d’aller les retrouver en Belgique pour faire la fête avec l’argent de Caudron. Ce dernier, la croyant perdue en mer, lance des recherches toute la nuit dans la Manche.


Le lendemain, elle apprend cela par ses copains et le journal : une aviatrice perdue dans la Manche. Sans le sou (ce sera souvent le cas) pour rentrer à Paris, elle demande une « rallonge » à son patron. Quand Caudron envisage de refuser, elle menace de vendre l’avion !


Joueuse et provocatrice, lors d’un meeting officiel en 1920, elle se fait prêter le zinc de son patron à son insu pour faire un tour. Cela se finit bien sauf un malheureux pieu qui vient déchirer le plan inférieur. Au mécanicien catastrophé, elle donne des consignes de réparations rapides pour permettre à Caudron de rentrer sans danger.


Plus accaparée par la passion de voler que par les mondanités, lors du 1er tour de France aérien, elle rabroue vertement le ministre Laurent-Eynac, ce qui fait écrire dans la presse : « l’irrévérencieuse Mademoiselle Bolland ».

Jugée folle avant son départ, elle est héroïne quelques heures plus tard

Le 1er avril 1921, elle s’envole d’Argentine avec un vieux biplan de 80cv, et dans sa carlingue découverte, sans carte et sans appareil de navigation, elle doit se guider au soleil pour tenter de vaincre l’invincible montagne.

C’est folie suicidaire aux yeux du plus grand nombre surtout que son coucou plafonne à 4 300 m.

Quand quatre heures plus tard, elle atterrit victorieuse à Santiago du Chili, le public acclame « la déesse des Andes », que l’on trouvait folle avant son départ.


Mais à la fête, il y a un absent de marque : l’ambassadeur de France qui a cru à un poisson d’avril !


Cependant, le record dont Adrienne est la plus fière : 42 ans de bonheur avec Ernest Vinchon, aviateur instructeur pendant la guerre de 14-18. En 1924, c’est un baptême manqué et une dispute qui est à l’origine de sa rencontre avec celui qui deviendra son mari en 1930. Ensemble, ils se consacrent à l’initiation des jeunes à l’aviation, tout en faisant meetings et manifestations.


Engagée dans le combat féministe pour le vote des femmes, elle est aussi une Résistante très active pendant la guerre de 39-45.


Pour une aviatrice pionnière, elle connaît une exceptionnelle longévité puisqu’elle décède à près de 80 ans en 1975. Elle fait don de tous ses biens à la Fondation de la Vocation pour aider les jeunes intéressés par la carrière aéronautique.


Ô combien typée, cette femme Scorpion-Sagittaire a laissé une belle trace de pionnière humaniste dans l’air et dans l’histoire aéronautique française.


Adrienne Bolland méritait bien un billet d’humeur pour fêter son exploit centenaire ! Sans blague ?


Janine TISSOT

Adrienne BOLLAND
Née le 25 novembre 1895 à 7 heures
à Arcueil-Cachan Val-de-Marne 94
Source : État-civil

Logiciel Auréas Astro PC Paris

Pour en savoir plus : http://www.janinetissot.fdaf.org/jt_bolland.htm