l’Astro Gazette de la FDAF

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

N°208 ~ Février 2022

Astro & Espace

Entre ballets planétaires, nouvelles fusées et découverte des confins de l’Univers, l’année Astro 2022 s’annonce riche en événements

Entre ballets planétaires, nouvelles fusées et découverte des confins de l’Univers, l’année Astro 2022 s’annonce riche en événements

Première bonne nouvelle, nous pourrons observer beaucoup de choses avec nos propres yeux. Au menu, quelques rapprochements de planètes de notre système solaire. En février/mars, les planètes Mars et Vénus, vont se trouver très proches l’une de l’autre surtout en fin de nuit. Au mois de mai, ce sera au tour de Vénus et Jupiter et à la fin du même mois, la conjonction se produira entre Mars et Jupiter.

Des ballets planétaires dans lesquels, la Lune s’invitera parfois et que l’on pourra découvrir à l’œil nu. Ces planètes seront comme des phares dans la nuit. C’est facile, Vénus est l’objet le plus brillant du ciel après le Soleil et la Lune. Impossible aussi de rater Jupiter, c’est la plus imposante de notre système planétaire. Cerise sur le gâteau, on aura du temps pour observer ce très joli spectacle. Certains disent même que ces rapprochements ont donné naissance à la légende de l’Etoile de Noël.

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On aura aussi droit, cette année, à deux éclipses sous nos cieux. Une première totale de Lune, le 16 mai (notre satellite naturel prendra alors une teinte rouge profonde). Le 25 octobre, ce sera cette fois le soleil qui s’éclipsera mais partiellement. Un phénomène à observer absolument avec un équipement spécial pour les yeux.

A gauche, le nouveau télescope James Webb. A droite, l’astéroïde métallique Psyche, que la sonde du même nom va explorer. © Nasa/ESA/FOTOR

L’atmosphère des exoplanètes et une visite inédite d’un astéroïde métallique

Les astronomes du monde entier attendent avec impatience les premières images du télescope spatial James Webb. Lancé le 24 décembre dernier, il devrait atteindre son point d’observation à un million et demi de kilomètres de la Terre, en cette fin janvier. Yaël Naze, astrophysicienne à l’ULiège : " Son déploiement complet va prendre près de 6 mois. Nous espérons recevoir de premiers clichés dès le début de l’été, mais de nouvelles découvertes sur l’atmosphère des exoplanètes ou encore sur les confins de l’Univers voire les lumières des premières galaxies, ce ne sera pas pour tout de suite !"

Le premier août, la sonde Psyche décollera du Kennedy Space Center en Floride. La sonde américaine va aller se balader du côté de l’astéroïde du même nom. "Ce sera une mission inédite": s’exclame notre astrophysicienne, "D’habitude, les sondes allaient voir des astéroïdes de roches et de glace. Là, pour la première fois, on va tenter de savoir à quoi ressemble un astéroïde métallique, l’intérêt est scientifique mais pas seulement. Ces astéroïdes comportent des métaux rares. Et cela intéresse au plus haut point, tous ceux qui voudraient aller récupérer ces matériaux qui sont rares sur terre et que l’on utilise dans nos smartphones. Exploiter commercialement l’espace fait donc son chemin."

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Dans le même esprit, la mission américaine "Prime-1" décollera en décembre avec pour objectif les pôles lunaires. Là-bas, ce que l’on cherchera surtout en sous-sol, c’est de l’eau sous forme de glace. L’eau pourrait servir de carburant pour les fusées (en séparant la molécule d’eau en oxygène et hydrogène), grâce à cela les engins spatiaux pourraient voyager dans tout le système solaire.

La fusée SLS Projet lunaire Artemis. © Nasa

Des méga fusées avec pour objectif la Lune et Mars

Il y a aussi au programme de 2022, de nouvelles fusées. SpaceX, d’Elon Musk va lancer peut-être déjà, ce mois-ci, sa méga fusée Starship, censée emmener dans le futur des humains pour coloniser la planète rouge. L’ESA, l’agence spatiale européenne va, elle aussi, lancer pour la première fois, son Ariane 6 (héritière d’Ariane 5). Quant à la Nasa, elle va tester son SLS "Space Launch System", premier jalon du projet Artemis, de retour des hommes sur la Lune. "Nous y sommes déjà allés, il y a longtemps" sourit notre experte, "Mais y retourner, c’est montrer que l’on maîtrise ce voyage lunaire, il servira d’entraînement pour les futurs séjours sur Mars."

Cette année, au printemps, il s’agira donc d’un vol test, non habité, de la nouvelle fusée et du module Orion qui contournera la Lune avant de revenir sur Terre : "C’est un moment historique, les Américains ont eu une fusée aussi puissante, il y a 50 ans pour les missions Apollo et puis elles se sont arrêtées, on ne pouvait plus aller aussi loin avec des charges aussi importantes. Si on veut un jour débarquer sur Mars, il faudra une fusée de ce gabarit. Voilà pourquoi ce projet de SLS existe."


Le rover Exomars 2022. © ESA

Détecter de la vie sur Mars ? C’est l’objectif du rover européen qui doit atterrir sur son sol en septembre

Les Européens ne sont pas en reste, en septembre, l’ESA devrait enfin aller déposer un petit rover sur la surface de la planète rouge. La finalité de la mission Exomars est essentiellement biologique : Y a-t-il des traces d’une vie ancienne sur Mars ? Christian Barbier, Chef de projet au Centre Spatial de Liège explique : "C’est un projet auquel participent des scientifiques belges. C’est aussi un évènement pour l’Europe, ce sera la première tentative d’atterrissage en douceur de grande ampleur, il y a eu plusieurs échecs avec de petits engins. Ce n’est pas un problème de savoir-faire, les Européens se sont posés sur Titan une des lunes de Saturne. Mais on croise tout de même les doigts, atterrir sur Mars n’est pas une mince affaire."

"Détecter de la vie sur la planète rouge serait vraiment quelque chose de particulier, la mission Exomars c’est mon coup de cœur de l’année", renchérit Yaël Naze.

Une grande année spatiale pour la Chine le nouveau challenger

Les Chinois vont achever la construction de leur station spatiale Tiangong, en 2022, avec l’ajout de deux modules qui lui donneront une forme de T. Les équipages vont s’y relayer tous les 6 mois comme le font les équipages de la station spatiale internationale (l’ISS). Notre expert suit de près le spatial chinois : "C’est une montée en puissance d’un savoir-faire en toute autonomie. C’est la démonstration d’une nouvelle puissance spatiale. Le projet de construction de Tiangong est remarquable, il aura duré quelque 18 mois contre 10 ans pour l’ISS. La chine a des ressources humaines inépuisables, de vraies possibilités de recruter de nombreux jeunes ingénieurs. Elle ne dépend plus de personne."

Source :  Radio-Télévision Belge (transféré par Jacques Vanaise)