l’Astro Gazette de la FDAF
Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)
N°208 ~ Février 2022
Billet d’Humeur
Ivan
HÉRARD-RUDLOFF
J’ai toujours considéré que les pratiques sexuelles étaient un moyen de s’ouvrir aux autres.
Catherine Millet
Avec La Vie sexuelle de Catherine M.2, la directrice de la revue artpress Catherine Millet faisait ses premiers pas en littérature. D’emblée, la présence de son maître solaire (Mars) en Maison XII et de son maître d’Ascendant (le Soleil) en Maison VIII mettait l’accent sur des Secteurs de vie et d’Eau réputés pour leurs affinités avec la thématique sexuelle. Si la XII maintient les choses dans l’ombre, secrètes jusqu’à nouvel ordre (d’où le sens de relations adultérines qu’elle peut prendre), la publication de ce témoignage en 2001 révéla au grand jour ce qui, jusqu’ici, relevait de la vie privée.
L’attention portée par l’autrice au pan unique et étroit de sa sexualité dévoilait paradoxalement un rapport au corps ample et généreux, la quantité de ses amants n’en constituant pas le seul critère d’appréciation (au contraire, cette question du nombre a pu polariser la réception du livre et le réduire aux confidences d’une ‘gloutonne du sexe’). C’est la nature-même de sa vie sexuelle qui est large, accueillant l’Autre en soi sans exiger qu’il corresponde à un idéal physique ou amoureux, indépendamment de son goût personnel. En soutenant qu’il est « plus simple », dans une partouze, de « céder aux avances » de tous afin de ne « vexer »3 personne, Catherine Millet donne l’impression d’une sexualité vécue au fil de l’eau, qui emporte d’homme en homme avec une certaine passivité4, mais aussi un tempérament de Feu (Soleil Bélier, Mars et Ascendant Lion) qui la rend toujours partante, « toujours prête »5, fonceuse et fière. En somme, Catherine M. se laisse porter par les évènements en même temps qu’elle saisit les occasions qui se présentent.
Bien que mariée depuis 1991 avec l’écrivain Jacques Henric, sa vie sexuelle ne s’est jamais inscrite dans le cadre, par définition convenu et contraignant, de la monogamie conjugale. En accord avec leurs philosophies de vie respectives, le couple s’est toujours octroyé une certaine liberté sexuelle. A cet égard, les Maisons VI et VII liées en Verseau de Catherine Millet nous parlent autant de la tolérance que de la complicité intellectuelle qui animent ce duo, collaborateurs au sein d’artpress. Quant à l’hédonisme amoureux de Catherine M. (Maison V Sagittaire doublée de Jupiter en trône et très dissonant dans cette même Maison), il n’aura pas empêché une construction sentimentale dans la durée (Lune Capricorne intercepté en V).
En l’absence de limites à l’expression de sa sexualité, il eût été surprenant de trouver une coloration saturnienne et/ou une typologie Vierge ou Capricorne pour le significateur astrologique Maison VIII – j’exclue à dessein l’autre signe de Terre Taureau, la Vénus Taureau angulaire et toute dissonante6 de Catherine Millet étant au contraire un indice supplémentaire (avec sa V aventureuse) de sa gourmandise sensuelle (faisant fi, ainsi placée en X et maître de X, du dicton ‘Don’t mix business with pleasure’ ; l’autrice confirme en avoir pris le contre-pied). Effectivement loin de toute réserve, prudence et hygiénisme (mais, nous le verrons, marquée par une qualité particulière de service), la sexualité de Catherine M. se caractérise par une cuspide Poissons. Signe d’Eau poussé à l’extrême, le Poissons évoque une ouverture illimitée, une porosité totale, une dilatation maximale ; il se trouve en correspondance avec son maître planétaire, Neptune (voire Jupiter, son ancien maître), ainsi qu’avec la Maison XII analogique. Ouvrant le champ VIII de la sexualité, on comprend ce qu’il peut impliquer : (1) une tendance empathique qui facilite « l’identification de son plaisir avec celui de l’autre » ; (2) peu ou pas de sélectivité des partenaires ; (3) une « dispersion sexuelle » qui porte à « [s]e livrer à un nombre incalculable de mains » ; (4) une adaptabilité (renforcée par Mercure Poissons) qui permet de se faufiler dans tous les milieux tout en se positionnant, le temps du rapport, au-delà de ces codes socioculturels, au profit d’un contact direct et intime ; (5) une absence de limites, de tabous, qui pousse à élargir son horizon sexuel et diversifier les expériences, jusqu’aux fantaisies aquatiques (Catherine M. relate un épisode urophile) ; (6) une propension à ‘tout prendre’ et donc ‘tout attraper’, dont des I.S.T.7
L’ouverture aux quatre vents touche aussi le rapport à l’espace. Certes, des ébats se déroulent en chambre et l’autrice reconnaît s’être projetée autrefois dans la vie recluse, « dans une maison isolée du reste du monde », de l’héroïne d’Histoire d’O (Pauline Réage, 1954) – un livre bien d’esprit Maison XII avec sa société secrète dont « la convivialité du milieu artistique » dans lequel baigne Catherine M. fournit un pendant ; « monde huilé, plasmagène » où les « liens » se nouent avec la plus grande « facilité » et « peuvent très naturellement prendre une tournure physique ». Mais Catherine Millet confie son attrait pour ceux qui débordent des lieux clos et se déploient en plein air, dans des parcs à ciel ouvert ou en bord de mer (sa première fois) ; lieux créateurs d’une ambiance particulière, auxquels il faut ajouter ceux de pur passage (hall, parking). « Si j’entendais dire à mon propos ‘elle baise comme elle respire’, j’acquiescerais d’autant plus volontiers que l’expression pourrait s’entendre au sens propre. Mes premières expériences sexuelles, et beaucoup d’autres par la suite, se sont situées dans des environnements qui conduisent à penser que l’oxygène agit sur moi comme un aphrodisiaque. […] J’aime offrir l’écartement de mes fesses et de mes jambes à la circulation de l’air ».
Ces littérales plages de liberté aboutissent à un idéal de communion avec, au-delà de l’environnement, l’Univers : l’individu fusionne moins avec un Autre (Maison VII) dont il perçoit les contours qu’il ne se fond dans un ‘grand Tout’ dont l’immensité le dépasse (Maison XII), quelle qu’en soit la nature, mystique ou communautaire (« Communautés » étant le titre d’une des sous-parties). C’est le sens qu’il convient de trouver au sexe-à-plusieurs auquel participe Catherine Millet : cette activité relève moins d’une perversité sexuelle plutonienne que d’une adhésion à un groupe qui dissout l’ego, dissolve le vernis de l’identité sociale et fait sortir de soi pour atteindre un état de pure réceptivité. De façon complémentaire, en même temps que l’individu tire son plaisir d’une disparition à lui-même, sa plénitude provient de la sensation d’un corps empli comme jamais : ce n’est qu’« inondée et débordée de foutre » que Catherine M. peut convenir d’une réelle quoi qu’éphémère satiété sexuelle. Par la suite, Millet écrira sur le « sentiment océanique » chez l’artiste Salvador Dali, cette très grande perméabilité « qui évoque la faculté des mystiques à s’abandonner, à dire ‘oui’ à Dieu. On relâche ses résistances intérieures et on reçoit beaucoup du monde extérieur, jusqu’à s’oublier ; les frontières entre soi et la réalité environnante s’estompent »8.
L’abandon de soi tout entier au Sexe comme à un Dieu porte à s’interroger sur le rapport à la foi de Catherine Millet. On aura peut-être relevé, dans une note précédente (n°7), l’occurrence d’un vocable religieux (« baptisée ») qui, déplacé dans un contexte sexuel, prend une connotation blasphématoire. Si la religion a joué un rôle essentiel dans son enfance (les deux maîtres de IV sont en XII), l’autrice affirme ne plus être ni croyante ni pratiquante. Mais d’avoir songé, petite, à entrer dans les ordres laisse des traces : « Ma culture, dit-elle, c’est Bataille, Sade et l’iconographie catholique »9. La forte impression que lui aura laissée son éducation catholique est prégnante, tant dans sa manière oblative que dans ses écrits et propos. Comment expliquer, sinon, qu’avec humour certes mais aussi en toute spontanéité elle résume son passé à celui d’une « Mère Teresa du sexe »10 ? De l’enfance religieuse à une vie de libertinage joyeux, il n’y a peut-être qu’un pas parce qu’une même valeur centrale : celle d’une ouverture compassionnelle qui pousse, à travers un seul homme, à satisfaire symboliquement tous les hommes. A défaut de porter le voile, Catherine M. donne aussi (de) sa personne de manière bénévole, s’offre, se distribue comme on redistribue des richesses. Evoquant certains partenaires de hasard, elle sous-entend une forme de charité, une mise à disposition digne d’une bonne âme : « Que ça rejoigne certaines démarches de religieux qui se mettent au service des autres, oui, il y avait un peu de ça. Je crois que c’est une des raisons pour lesquelles j’aimais bien aller au Bois [de Boulogne]. Je pensais qu’il m’arrivait d’avoir affaire là à des hommes qui pouvaient ne pas connaître de femmes par ailleurs, des immigrés par exemple, et vraiment ma compassion était de l’affection. Je continue d’être – pour une part ! – une petite catholique bon teint, telle qu’on m’a formée au catéchisme »11. Le sens du service est tel que Catherine Millet l’étend à une autre catégorie d’individus marqués par le Poissons : les S.D.F. « Des clochards malpropres dont les vêtements avachis épousent leurs mouvements de poupées de chiffon avaient toujours excité ma curiosité libidinale », confie-t-elle ; puis : « Pendant longtemps, lorsque dans la rue je croisais un clochard manifestement pas lavé depuis des semaines, ou un homme défiguré par un accident ou une maladie, j’avais le réflexe de me demander : ‘Est-ce qu’avec lui, je pourrais ?’ »12. De là le lien qu’établit Catherine M. avec sainte Lydwine de Schiedam sur son lit de fumier et sainte Angèle de Foligno buvant l’eau qui avait lavé les pieds de lépreux. « Baiser par-delà toute répugnance, ce n’était pas que se ravaler, c’était, dans le renversement de ce mouvement, s’élever au-dessus des préjugés ». Manière absolue d’avoir ‘Neptune au corps’… qui, si elle semble être restée à l’état de fantasme, répond néanmoins très bien à sa conception sadienne-bataillienne de la sexualité13.
Parmi tous ces hommes, il y a bien sûr Jacques Henric, ce mari auquel elle s’abandonne non seulement sensuellement, mais d’une manière supplémentaire et sans doute plus exclusive : photographiquement. Paru la même année que le récit de son épouse, l’album Légendes de Catherine M. (Denoël, 2001) témoigne publiquement d’une femme se rendant disponible au regard de son époux, répondant à ses mises en scène, prenant les poses qu’il désire. La photographie relevant de Neptune, nous trouvons là une autre couche de sens à sa VIII Poissons, constituée d’images. Grande masturbatrice14, Catherine Millet souligne l’importance des images mentales (amplifiées par son carré Lune-Neptune) dans le processus onaniste : « La masturbation réclame forcément des images. […] La ‘fréquentation’ de ces images a l’avantage de rendre compréhensif et adaptable ; on accepte plus volontiers dans la réalité des situations qui ressemblent aux fantasmes »15. Il est d’ailleurs possible que, rédigeant certains épisodes de sa vie, elle en ait accentué le romanesque (Mercure Poissons). En signalant avoir repris contact avec d’anciens amants pour s’accorder sur le déroulement des évènements anciens, elle reconnaît des oublis, partant la nécessité de combler par d’autres récits ou par son propre imaginaire les trous de situations pourtant vécues. « Aujourd’hui, je suis capable de comptabiliser quarante-neuf hommes dont je peux dire que leur sexe a pénétré le mien et auxquels je peux attribuer un nom ou, du moins, dans quelques cas, une identité. Mais je ne peux chiffrer ceux qui se confondent dans l’anonymat. Dans les circonstances que j’évoque ici, et même s’il y avait, dans les partouzes, des gens que je connaissais ou reconnaissais, l’enchaînement et la confusion des étreintes et des coïts étaient tels que si je distinguais les corps, ou plutôt leurs attributs, je ne distinguais pas toujours les personnes ». De l’imagination comme remède au flou des partenaires.
Cette manière d’être – « elle baise comme elle respire » – lui est naturelle : « il m’était si facile de mettre mon corps à disposition ». C’est pourquoi d’autres termes Poissons (sacrifice, abnégation de soi) ne sont, en revanche, pas adaptés au cas de Catherine Millet. Le vocabulaire, en astrologie comme ailleurs, doit en permanence s’adapter au profil de la personne – et celle-ci a assurément trop de tempérament Feu et d’ancrage Terre pour être assujettie à autrui16. De même, photographiée par Jacques Henric, le mot ‘docilité’ est-il pertinent ? Il semble que Catherine M. s’y prête de si bonne grâce, s’en remette à son mari avec tant de confiance, qu’il suggère trop d’effort ou d’apprentissage. « Je suis docile non par goût de la soumission, car je n’ai jamais cherché à me mettre dans une position masochiste, mais par indifférence, au fond, à l’usage qu’on fait des corps. Bien sûr, je ne me serais jamais prêtée à des pratiques extrêmes comme celles d’infliger ou de subir des blessures, mais pour le reste, en regard du champ immense des singularités, voire des lubies sexuelles, j’ai agi sans a priori, j’ai invariablement fait preuve d’une bonne disponibilité d’esprit et de corps ».
Après avoir consigné sa vie sexuelle dans un livre, Catherine Millet dut satisfaire la curiosité de ses lecteurs.trices : cette existence, la menait-elle toujours ? Celle qui dit être « tombée dans la liberté sexuelle comme Obélix dans la marmite de potion magique »17 y répondit par la négative et s’en expliqua par une métaphore cinématographique : la poursuivant, elle aurait eu l’impression de jouer dans une adaptation cinématographique de son livre. Forte de ce succès d’édition, elle aurait pu en tirer avantage : « Pendant longtemps, j’ai été Mme Sexe sur les plateaux de télévision. Et si je le souhaitais, je pourrais l’être encore… »18. Or, Catherine M. a préféré écrire d’autres livres, sans pour autant se consacrer exclusivement à cette activité solitaire ; elle continue son travail originel chez artpress, par habitude acquise de travailler en équipe et par goût d’« être dans le bain » avec les autres, « dans l’agitation du travail »19 (ses trois Maisons d’Air, de même que sa Maison VI, se trouvent en signes d’Air). Il est notable que ses deux essais littéraires aient concerné Dali (Dali et moi, Gallimard, 2005) et l’écrivain D.H. Lawrence (Aimer Lawrence, Flammarion, 2017). Si elle admire ce dernier, c’est d’avoir su restituer si finement un orgasme féminin dans L’Amant de Lady Chatterley :
Il lui sembla être comme la mer, rien qu’une sombre houle déferlant en vagues immenses, en sorte que lentement toute son obscurité se mettait en mouvement et qu’elle-même était devenue une sombre et muette masse océanique. En leurs tréfonds, ses profondeurs s’écartaient pour s’étaler en longues vagues, et au vif de sa chair les abîmes se fendaient, s’écartaient, s’éloignant du centre où plongeait cette douceur qui pénétrait de plus en plus profondément, toujours plus bas, inlassablement, de plus en plus profondément, elle se révélait. Elle avait disparu, n’était plus, et elle était née : une femme.20
On ne s’étonnera pas qu’une femme dont le principe Poissons a longtemps gouverné la sexualité se reconnaisse dans une description de l’orgasme féminin au champ lexical neptunien…
Janvier 2022
Ivan Hérard-Rudloff
« L’Astrologie individuelle : pour une compréhension de soi et des autres »
Site : https://ivanherardrudloff.com/ / Mail : ivanherardrudloff@gmail.com
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1 Source des coordonnées de naissance : Demande personnelle d’extrait d’acte de naissance sans filiation auprès de la mairie de Bois-Colombes. Délivré le 17 juillet 2020.
2 Millet, Catherine : La Vie sexuelle de Catherine M., Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2001.
3 Extrait de l’émission radiophonique A voix nue (France Culture, 2017) consacrée à l’autrice.
4 Dans un autre domaine que celui de la sexualité, Millet évoque sa tendance à la contemplation, son identification au statut de spectatrice : « J’ai une faculté d’absorbement phénoménale. Que ce soit devant l’écran de mon ordinateur ou dans le métro, je peux passer des heures sans bouger devant mon travail ou être à ce point pénétrée par l’observation des autres voyageurs que j’en oublie de descendre à la bonne station. Je bois ce que je vois comme une éponge sèche posée sur une flaque. En train ou en voiture, je me noie dans le paysage qui fuit. » (Millet, Catherine : D’artpress à Catherine M. – Entretiens avec Richard Leydier, Gallimard, coll. « Témoins de l’art », 2011, p.208)
5 Sauf contre-indication, les citations entre guillemets et en italiques renvoient au texte-source La Vie sexuelle de Catherine M.
6 Dissonante au Soleil en VIII, à la Lune et Jupiter en V et à Neptune en II, soit à trois planètes humides à tendance amplificatrice. L’axe énergétique II-VIII, par ailleurs renforcé par l’opposition exacte Soleil-Neptune, ressort de ces constatations.
7 « La chaude-pisse m’avait baptisée ; par la suite, pendant des années, j’ai vécu dans la hantise de ce cisaillement qui toutefois ne m’apparaissait pas être plus qu’une sorte de marque distinctive, la fatalité partagée de ceux qui baisent beaucoup. »
8 Millet, Catherine : D’artpress à Catherine M., op.cit., p.209.
9 Ibid., p.206.
10 Colloque « Penser l’intime à l’aide de la littérature », Editions M-Editer, Association Philosophia & Le Lieu Unique de Nantes, 2016.
11 Millet, Catherine : D’artpress à Catherine M., op.cit., p.208.
12 Ibid., p.206.
13 « Si l’orgasme est l’état du plus total abandon de soi, tout ce qui est sale, vil, déformation ou corruption de la chair, tout ce qui est abandon de la bonne tenue physique et morale du corps répond à un principe d’entropie qui devrait être la voie royale de l’orgasme le plus puissant. »
14 Voir en particulier son deuxième récit, Jour de souffrance (Flammarion, 2008).
15 Millet, Catherine : D’artpress à Catherine M., op.cit., p.210.
16 A l’inverse d’une certaine Marilyn Monroe… Si celle-ci est bien née à 09h30 (source : Bob Garner), elle partageait avec Catherine Millet une Maison VIII Poissons. Des ouvrages ont relaté comment l’actrice – qui a, de plus, Neptune dominant, conjoint à l’Ascendant Lion, source de son charme, de son aura et de sa photogénie – a été utilisée, objectivée dans des parties fines. Il faut remonter à son enfance (fille sans père baladée de famille d’accueil en maison d’accueil, prête à tout pour être regardée et aimée de substituts paternels, qu’il s’agisse de figures tutélaires comme Arthur Miller ou d’hommes puissants comme les Kennedy) et mesurer ainsi sa quête aliénante et illusoire du masculin pour comprendre la signification masochiste qu’a prise la VIII Poissons chez Monroe. Rendue vulnérable par son histoire, dissimulant son mal-être et effaçant son identité (Norma Jean Baker) sous les masques aveuglants de la chevelure peroxydée et de la féminité sophistiquée (Marilyn Monroe), elle était aussi noyée par la position natale inconfortable de Neptune à l’Ascendant opposé Lune (ayant favorisé ses addictions), moins armée que ne l’est Catherine Millet (Soleil, maître d’Ascendant, en Bélier ; Mars Lion) avec un Soleil, maître d’Ascendant, en Gémeaux doublé de Mercure Gémeaux.
17 Millet, Catherine : D’artpress à Catherine M., op.cit., p.198.
18 Ibid., p.210.
19 Extrait de l’émission radiophonique A voix nue (France Culture, 2017) consacrée à l’autrice.
20 Traduction de Frédéric Roger-Cornaz.
Avoir Neptune au corps :
la sexualité océanique de Catherine M.
Thème de naissance de Catherine Millet
Née le 1er avril 1948 à 15h15 à Bois-Colombes1
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