l’Astro Gazette de la FDAF

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

N°208 ~ Février 2022

Billet d’Humeur

Thérèse
LACAN-MERLIN

Uranus en Taureau en 2022 :
similitudes et différences avec 1938

Uranus est appelé à refonder totalement les valeurs du Taureau pendant la durée de son passage dans le signe en 8 ans. Malgré ses rétrogradations il reste durant ces années dans ce signe, se colorant de ses valeurs. Cependant la planète est mal disposée dans le Taureau et les conséquences peuvent en être tragiques. En effet, Uranus se déploie en Verseau et en Scorpion mais en Lion, elle est en exil et en Taureau, elle est en chute.

Une planète est en chute lorsqu’elle est opposée au signe de son exaltation.

Dans ce cas la planète n’est pas en affinité avec le signe dans lequel elle se trouve. Il lui est donc difficile d’agir de façon positive. En chute une planète à tendance à mettre en avant ses défauts plutôt que ses qualités. Il reste à craindre des difficultés tendant à limiter une action volontaire et délibérée de la planète. D’où la situation paroxystique relevée en 1938 qui tendrait à se reproduire en 2022.

Le symbolisme du Taureau représente les valeurs épicuriennes. Le Taureau aime se faire plaisir (vins, bon petits plats, sexe, relations, amour). C’est un signe qui en appelle à nos sens : nourrir nos besoins matériels.

A plus grande échelle, ce signe représente l’économie mondiale, les banques, la bourse, l’agriculture. Le Taureau est assez conservateur et une certaine forme de routine le rassure. Il représente également nos traditions, nos valeurs fondamentales. C’est un signe assez possessif qui refuse de laisser les choses le quitter voilà pourquoi il peut s’agripper à tout avec un certain besoin d’accumuler pour se sentir rassuré. 

Uranus apparaît en astrologie comme le contraire du Taureau. C’est une planète qui souhaite s’affranchir de tout et de tous. C’est une vision du progrès, du futur, du renouvellement, des révoltes, de l’indépendance et du détachement. Elle représente aussi les accidents, les imprévus, les bouleversements. Elle pousse toujours au renouveau. Uranus est à l’origine de nos revendications pour la liberté, la différence, le droit de contredire, de manifester, de riposter. Elle est contraire aux lois, aux dogmes, à tout ce qui limite, entrave, étiquette. Elle représente aussi la technologie, l’électricité, les rassemblements humains, les communautés, la fraternité, le milieu associatif, l’anarchisme mais également l’invention, l’innovation, la découverte. C’est une planète qui pousse sans cesse à saisir les énergies qui poussent à se réinventer.

Elle détient la clef de la division, de la scission, de la partition. Elle met en pièces, signe la rupture. Elle cristallise les tensions et les oppositions. En période de tensions planétaires, de quadratures ou de face à face avec d’autres éléments, on assiste à l’émergence de comportements violents, extrémistes.

Les gouvernements ont à cœur d’utiliser les technologies à base d’intelligence uranienne. En contrepartie, ils doivent affronter les déséquilibres internationaux résultant de relations diplomatiques instables ou les épidémies que rien ne permet de freiner.

Si la symbolique du Taureau réside dans une stabilité rassurante apparente, en se conjuguant à l’esprit uranien comparable à des décharges électriques, il peut matérialiser en les fixant les effets de la déflagration.

Un exemple de paroxysme uranien dans les années 1938-1939 : les purges staliniennes

L’épisode paroxystique de la terreur stalinienne avait, bien avant l’ouverture des archives de l’ex-URSS, suscité de nombreux débats. À la fin des années 1960, un historien, Robert Conquest avait publié la première relation détaillée qui allait devenir une référence classique de la Grande Terreur. Fondé principalement sur les témoignages et les Mémoires des survivants ainsi que sur les quelques publications soviétiques de l’époque du dégel khrouchtchévien, l’ouvrage de M.Conquest insistait sur la « paranoïa » de Staline, « architecte de la terreur », mettait l’accent sur les grands procès de Moscou, sur la destruction systématique et planifiée de la « vieille garde bolchevique », ainsi que sur les purges des cadres politiques, militaires, économiques et de l’intelligentsia.

Mais, faute de sources, il évoquait peu les « victimes ordinaires », sinon pour mentionner qu’elles se seraient comptées par millions et que le processus de terreur se serait étendu par un effet cumulatif de dénonciations.

Cette recherche ouvrit un large débat sur le degré de centralisation et de planification de la Terreur, sur les rôles respectifs de Staline et de Nikolai Iejov, sur les processus de diffusion et d’extension des violences révélant la paranoïa d’un dictateur omnipotent, la Grande Terreur aurait été une sorte de « fuite en avant vers le chaos ».

En 1990, le responsable du KGB Vladimir Krioutchkov a déclaré qu’entre 1930 et 1953, près de 3,8 millions de personnes furent emprisonnées et 786 000 condamnées à la peine de mort. L’exactitude de ces chiffres n’est pas remise en cause par les historiens professionnels.

Le public aimait se référer au roman l'Archipel du Goulag portant sur des dizaines de millions de victimes.

Sachant que les autorités soviétiques émirent plus de 600 000 condamnations à la peine de mort en deux ans seulement (1937–1939), les chiffres présentés par le patron du KGB semblent plausibles. Cependant la population a eu tendance à croire davantage aux estimations exagérées qu’aux faits plausibles.

Un autre exemple de paroxysme uranien en 1938 : la politique allemande juive 

Hitler est désigné homme de l’année 1938 par Time Magazine. Les évènements de 1938 sont désignés comme fatidiques et participent de la radicalisation progressive de la politique juive des nazis. A u cours de cette année, la volonté expansionniste s’intensifie et les préparatifs en vue de guerre s’intensifient.

Le 27 octobre 1938, les Juifs ayant la citoyenneté polonaise sont brutalement expulsés d'Allemagne. C'est la première déportation massive. Ils sont conduits de l'autre côté de la frontière polonaise ; la plupart d'entre eux sont entassés dans des étables abandonnées près de la ville frontière de Zbaszyn en Pologne. Cette déportation est directement liée au pogrom de la Nuit de cristal (Kristallnacht) – un évènement anti-juif déterminant qui a lieu les 9 et 10 novembre 1938, planifié et commandité au plus haut niveau de la hiérarchie nazie. Le signal a été donné par Joseph Goebbels. Une centaine de Juifs sont assassinés, plus de 1400 synagogues sont incendiées dans toute l'Allemagne. Des boutiques et des entreprises appartenant à des Juifs sont pillées et saccagées. Près de 30 000 d’entre eux sont arrêtés et envoyés dans des camps de concentration.


Une projection 84 ans après

Menaces économiques américaines et bruit de bottes russes : Washington a insisté mardi sur les sanctions que subiraient la Russie et Vladimir Poutine lui-même, en cas d’invasion de l’Ukraine, tandis que Moscou a lancé des manœuvres militaires aux portes du pays.

Pendant que la diplomatie internationale rebat ses cartes sur la question de l’Ukraine, le Président français qui a pris la tête du Conseil de l’union européenne pour six mois, doit entrer dans un rôle de négociateur face à la Russie de Poutine. Position fragile lorsque l’on sait que l’Europe donne l’image d’un manque de cohésion et d’une impuissance militaire et stratégique face aux défis qui se présentent. D’autres foyers de tension mettent aux prises les grandes puissances au Yémen, en Syrie, en Afrique subsaharienne.

Le climat ne cesse de générer des catastrophes imprévisibles lourdes de victimes et de dégâts.

L’orchestration d’une campagne nationale dans ce contexte relève d’un défi de taille. Comment répondre aux questions sanitaires, économiques et sociales d’un pays aux prises avec des sujets qui montent au premier plan tels que les flux migratoires, l’insécurité et la restauration de l’autorité, alors que la présidence est tournée vers des questions européennes ou mondiales.

Ce billet ne souhaite pas prévoir à l’avance l’histoire de 2022 mais mettre en exergue le climat de l’année1938 reliée à celle-là par une révolution uranienne d’une durée de 84 ans. Un peu comme le ferait une lanceuse d’alerte astrologique, diagnostiquant la position inconfortable d’une planète durant plusieurs années, tout en sachant que les mêmes causes ne produisent pas souvent les mêmes effets.


Thérèse LACAN MERLIN

Fondatrice d’Astrolude, l’association qui parle d’astrologie
www.astrolude.com/


Positions astrales du 1er février 1938, 12 heures à Paris